Affaire Laila: L’ADN, l’émotion et la polémique

Le tribunal de la famille de Casablanca vient de rendre son jugement en première instance dans le procès communément appelée affaire de «Laïla et l’avocat». Le verdict ordonne un test ADN généalogique sur l’enfant après que l’accusé a nié qu’il était son père biologique.

Ce jugement a été rendu après l’acceptation de la requête déposée par la partie plaignante concernant la reconnaissance de la filiation de l’enfant qui serait né de la relation entre sa mère Laila, qui serait fiancée de l’avocat au moment où elle est tombée enceinte.

Ce test ADN sera effectué par le laboratoire scientifique de la police. Après cette étape, l’avocat de la plaignante s’est félicité de la sentence de la justice, soulignant que le verdict confirme que la relation entre les deux parties était légale et du coup, l’enfant serait né de cette relation. Mais, les avocats de l’accusé font remarquer que ce verdict viole l’article 156 du code de la famille.

Cet article dispose que «Si les fiançailles ont eu lieu et qu’il y ait eu consentement mutuel, mais que des circonstances impérieuses ont empêché de dresser l’acte de mariage et que des signes de grossesse apparaissent chez la fiancée, cette grossesse est imputée au fiancé pour rapports sexuels par erreur, si les conditions suivantes sont réunies: a) les fiançailles ont été connues des deux familles et approuvées, le cas échéant, par le tuteur matrimonial de la fiancée; b) il s’avère que la fiancée est tombée enceinte durant les fiançailles; c) les deux fiancés ont reconnu que la grossesse est de leur fait. Ces conditions sont établies par décision judiciaire non susceptible de recours. Si le fiancé nie que la grossesse est de son fait, il peut être fait recours à tous moyens légaux de preuve pour établir la filiation paternelle».

Et d’ajouter qu’ils vont interjeter appel immédiatement. En parallèle à cette affaire au niveau du tribunal de la famille de Casablanca, un autre procès portant la même appellation : affaire de «Laïla et l’avocat» se poursuit au tribunal de première instance de Aîn Sebaâ. Dans cette affaire parallèle, c’est la plaignante au niveau du tribunal du code de la famille qui est dans le box des accusés pour chantage et escroquerie.

Le fait que le pénal tient le civil en état n’a pas été également pris en compte par la justice, martèlent les avocats de l’avocat, faisant remarquer que le procès civil devrait être suspendu en attente du jugement pénal. Quoi qu’il en soit, cette affaire continue de susciter la polémique en attendant le jugement définitif de la justice, qui est la seule habilitée à trancher dans le strict respect du droit loin de l’influence médiatique et des supputations émotionnelles. Et quel que soit le résultat final de ce marathon judiciaire, la victime est toujours cet enfant qui est sous les feux des projecteurs. A qui incombe la responsabilité ? C’est une autre histoire.

B.A

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