«Pour moi, la musique est un don de Dieu»

Entretien avec  l’artiste Snoff Valerio

Dans le cadre de la mise en valeur des activités artistiques de Snoff Valerio, originaire du Cameroun, résident au Maroc, principalement à Kénitra ; la rédaction d’Al Bayane est allée à la rencontre de ce dernier. Sans détour, il se livre à cœur ouvert.

Romuald Djabioh

Al Bayane : Cela fait combien d’années que vous êtes dans le domaine musical ?

Snoff Valerio : Pour répondre à votre question, il faut dire que ça remontre. J’ai commencé à gratter mes premiers textes en 2008. Je ne rentrais pas encore en studio, car je me cherchais dans le domaine des études pour avoir mon bac. En fait, il faut souligner que je n’arrivais pas à concilier la musique et les études. Donc, je grattais juste des textes sans en faire un art. Quand j’ai eu le bac en 2014 ; c’est à ce moment précis que j’ai décidé de rédiger mon premier texte destiné à être enregistré dans un studio d’enregistrement.

Peut-on dire que la musique est une information génétique ou plutôt un choix personnel?

Chez nous, la musique n’est pas génétique. Pour moi, c’est un  don de Dieu. Cependant, malgré le fait qu’elle ne soit pas héréditaire dans ma famille, mes parents n’ont pas manqué de me soutenir dès le début, de m’encourager dans ce que je sais faire de mieux. Contrairement à d’autres qui auraient eu une approche différente, dans la mesure où nombreux pensent le plus souvent que la musique relève du banditisme…Les parents m’appellent, ils sont mes premiers fans et regardent ce que je fais. Ils me prodiguent des conseils.

 Il faut aussi ajouter que j’ai grandi avec ma grand-mère. Vous savez qu’avec les grands-parents, les enfants grandissent librement; ils peuvent tout faire. Malgré le fait que j’ai grandi avec elle, les parents ont constaté que j’ai toujours fait preuve de responsabilité. Du coup, ils ont su que je savais comment canaliser ce côté artistique…

Qu’est-ce qui justifie le choix du Maroc ?

Ma venue au Maroc est le résultat de plusieurs péripéties dans mon pays d’origine ; la crise anglophone et bien d’autres maux. Aussi, après avoir essayé à maintes reprises de réaliser des clips et chercher des propositions, la tâche n’a pas été de tout bois. C’est alors que je me suis dit ; pourquoi ne pas essayer de voir ailleurs. A l’origine, je visais l’Occident en venant ici. Mais une fois sur place, j’ai réalisé que normalement, peut importe l’endroit où l’on se trouve, et vu que c’est un don de Dieu; on peut toujours faire valoir son art, montrer de quoi on est capable. J’ai donc écrit plusieurs textes ici que j’ai posés en studio.

La musique, c’est également ma distraction. Quand j’ai un problème, c’est elle qui me berce. Récemment, j’ai par exemple perdu  ma grand-mère. Elle est décédée alors que je suis en aventure. C’est elle qui a fait de moi ce que je suis aujourd’hui. Je n’ai pas pu rentrer pour la voir. La musique a été pour moi, un élément fort durant cette période morose. Je n’avais qu’elle pour me réconforter, pour me consoler…

La plupart des personnes qui se lancent dans la musique sont généralement influencées par nombre d’artistes. D’après vous, quels sont ceux qui ont constitué un déclic à votre égard?

Les artistes qui m’ont  influencé au départ, en réalité, ils n’étaient pas très connus de la scène. A l’époque, je m’en souviens très bien, c’était mon cousin Alain Chris. Il faisait du RNB. Je l’appréciais bien quand il tapait ses casseroles à la maison tout en chantant. Lorsqu’il le faisait, je venais souvent ajouter ma voix. Outre mon cousin, il y a aussi les rappeurs comme Kery james, Booba, que j’écoutais également. En fait, ce qu’il convient de savoir : j’étais à la base un rappeur, mais avec le temps j’ai essayé de développer cela. Aujourd’hui, je fais de l’afro, du RNB…Disons que je fais un peu tout, je suis un artiste polyvalent…

Plusieurs artistiques abordent une panoplie de thématiques aux travers de leurs différentes chansons. Quels sont les sujets traités dans les vôtres?

Dans mes chansons, comme la plupart des aventuriers, je ne peux que parler des thématiques d’ordre social: la misère, la pauvreté. Je n’oublie pas également de mettre aux travers de mes chansons des peintures. On a beau crier, pleurer, mais je pense qu’il est parfois important de noyer le poisson. Ainsi, il m’arrive souvent d’apporter des colorations dans mes textes. Je parle aussi bien évidemment de d’amour.

Avez-vous déjà un single ou un album en vue ?

Des singles, il y en a plusieurs. Déjà, le premier qui me permet d’être sous le feu des projecteurs, c’est « on est zoomé », sorti en 2018 au Cameroun et dont la vidéo a été vulgarisée en 2019 pour pas mal de raisons. Je travaillais à l’époque avec un label. On continue de nos jours à collaborer ensemble malgré tout. Maintenant, j’exerce en autoproduction sur mon propre label « Feukeng music ».  

Vous savez, être dans un label requiert certains principes non seulement, mais aussi une vision claire et nette. Travailler avec des personnes qui ne parlent pas le même langage que vous, ce n’est pas souvent trop évident. Cela demande également une réflexion minutieuse. On ne peut pas se lever un bon matin et aller signer dans un label. A ce sujet, il y a eu quelques uns qui ont voulu travailler avec moi. Mais leurs stratégies ne collaient pas avec ma vision. D’où la volonté de travailler pour le moment en autoproduction en attendant de bonnes perspectives…

Concernant l’album futur, il s’intitule « avant goût » et est composé de huit titres minimum. Je préfère ne pas donner plus de détails en ce moment. Cependant, je peux rassurez aux fans que ce dernier sera de taille. Ils ne seront pas déçus !

Avez-vous déjà eu d’autres collaborations à l’instar de celle citée précédemment? Comment arrivez-vous à gérer votre carrière ?

Bien évidemment, j’ai eu plusieurs collaborations. Le premier single qui me fait connaitre sur la place publique est une collaboration avec un artiste camerounais, wonsville Aka Mr W en 2019. Ensuite, je sors du pays pour le Maroc où elle continue avec un petit groupe: Chigilegi avec Saad mc et Saïd Coné en 2020. Puis « la vie » avec des artistes locaux, notamment Othman Sultan et One Name, en février 2021.

Par rapport à la seconde question, disons que je travaille aujourd’hui avec toute une équipe qui se donne corps et âme pour hisser mes œuvres au sommet. Je considère la plupart des membres comme mes managers : Brièl Choco el Zaza, Ulrich de Gouanzou, 237 promotion…Chacun à un rôle à jouer dans le processus de mon épanouissement et évolution.

Quel message souhaitez-vous adresser à vos fans ?

A ceux qui me découvrent, je leur demande d’aller s’abonner sur mes différents liens : Snoff Valerio (compte youtube), Snoff Valerio Offishall (compte facebook). Il y a de bonnes choses à découvrir. Il y a également « avant goût » qui arrive, mais bien avant cela ; une panoplie de singles est en cours. A ceux qui me suivent déjà, je  leur demanded’être câblés et d’activer la cloche de notifications. A tous mes fans, ils doivent savoir que si je bosse de jour comme de nuit en studio, c’est pour leur donner du plaisir, et ce, peu importe les moments. Qu’ils aiment, partagent les liens avec leurs différentes connaissances…

En conclusion, si vous vous présentiez auprès du plus grand nombre: qui êtes-vous? Quelles sont vos origines?

A l’état civil, je suis Valerio Nouffang. Mon nom d’artiste est Snoff Valerio. Je suis de l’Afrique centrale, précisément du Cameroun…

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