Noureddine Sail et le monde du cinéma

Par Noureddine Mhakkak

I- Citation d’Edgar Morin: «Le cinéma. Un art de la complexité»

II- Noureddine Sail, était d’abord un grand homme des Arts et des Lettres. Il était un amoureux de la sagesse, un homme qui appartient par ses études universitaires, au champ de la philosophie. Il était aussi un romancier de talent, il a écrit d’ailleurs un très fort roman dont le titre est «L’ombre du chroniqueur».

Un titre très significatif, un titre très borgésien même. Un roman où l’être et son ombre joue ensemble le jeu du miroir.Mais avant tout, Noureddine Sail était un homme qui appartient par son amour, par sa passion, par son travail, et par toutes ses activités culturelles au champ du cinéma. Il était un homme de cinéma, ou plutôt il était «Homme- Cinéma» tout court.

III- Noureddine Sail était l’un des grands pionner de la critique cinématographique africaine. Et pour la critique cinématographique marocain, il était le maitre. Ses écrits sur le cinéma, ses réflexions et ses points de vue bien sûr à propos du cinéma marocain étaient très forts, et très remarquables. Puisqu’ils ont laissé leurs traces dans ce grand champ de l’imaginaire et de la réalité aussi.

IV- Parler avec Noureddine Sail, assister à ses conférences majeures sur le cinéma, était d’abord un grand plaisir pour moi. Car Noureddine Sail était un homme de communication par excellence. Ainsi, et selon l’expression du journaliste Renaud de Rochebr une publiée dans la revue « Jeune Afrique », c’est « impossible de ne pas être frappé par sa personnalité et sa grande culture quand l’on croisait son chemin.

V- Noureddine Sail, le fondateur et le premier président de la Fédération nationale des ciné-clubs du Maroc, et le fondateur du premier festival du cinéma au Maroc qui n’est que «le Festival du Cinéma Africain de Khouribga» a pu marquer, durant toute sa vie professionnelle dans le domaine de médias en général et dans le domaine du cinéma en particulier, le champ culturel et artistique marocain.

VI- J’aimerais bien dans cette chronique écrite sur Noureddine Sail, céder la parole à Mme Nadia Larguet pour nous parler de ce grand homme des Arts et des Lettres. Voilà ces mots : «Il n’est pas simple de résumer 20 ans de vie en quelques lignes mais il est important de comprendre que pour qu’un couple fonctionne il vous faut l’ingrédient principal :  L’indépendance ! Nour-Eddine et moi avons toujours été très respectueux des envies de l’autre tout en étant très soudés. Tout était une question de juste équilibre! Mais vivre avec un intellectuel demande aussi beaucoup de compréhension car ce sont des personnes qui ont besoin de « s’isoler ».

Nour-Eddine aimait passer des heures à lire, à noter des choses, à faire des recherches et surtout à compulser le dictionnaire, son meilleur ami ! Je n’ai jamais été intrusive ni envahissante. Il m’a d’ailleurs souvent remercié d’avoir toujours respecté sa façon d’être. Il aimait aussi beaucoup voyager, il aimait se sentir libre. Il l’était ! C’était homme d’une grande simplicité qui aimait la liberté plus que tout ! Nous avons vécu une très belle histoire».

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