Benjamin Netanyahu devient un justiciable comme les autres

Evincé par une autre coalition d’extrême droite

« Nous reviendrons bientôt »! Telle a été la promesse de Benjamin Netanyahu évincé dimanche après 12 ans passés sans interruption à la tête du gouvernement de l’Etat sioniste. Mais l’ex-Premier ministre fait l’objet de poursuites judiciaires qui rendent son avenir incertain.

Après le vote de confiance accordé par le Parlement à la nouvelle coalition hétéroclite menée par Naftali Bennett, que risque aujourd’hui Benjamin Netanyahu, député et désormais chef de l’opposition, inculpé pour corruption?
Chez l’entité colonialiste sioniste, le Premier ministre ne dispose d’aucune immunité judiciaire mais n’a pas à démissionner ou à se retirer le temps d’un procès.

C’est la raison pour laquelle M. Netanyahu, 71 ans, avait maintenu ses activités de chef de gouvernement en comparaissant depuis mai 2020 dans son procès pour corruption, fraude et abus de confiance dans plusieurs affaires.

L’ex-Premier ministre est, entre autres, accusé d’avoir perçu des cadeaux (champagne, bijoux, cigares) de riches personnalités, d’avoir tenté de s’assurer une couverture favorable auprès du plus grand quotidien payant israélien, le Yediot Aharonot, et d’avoir favorisé un magnat des télécommunications dans un but similaire.

Pour échapper à cette procédure, Netanyahu avait cherché à obtenir une immunité judiciaire notamment en tentant d’influencer, jusque dans un accord de partage du pouvoir l’an dernier, le passage d’une loi le protégeant en tant que Premier ministre.

Désormais relégué dans l’opposition, Benjamin Netanyahu n’a plus de levier pour tenter de faire changer les lois. Mais, selon Yohanan Plesner, directeur de l’Institut démocratique d’Israël (IDI), un centre d’analyse établi à Al-Qods, sa volonté de rester en politique est liée à son procès.

En 1999, lorsqu’il avait une première fois perdu le pouvoir, Benjamin Netanyahu s’était retiré un temps de la vie politique. Cette fois, « sa motivation est de rester chef de l’opposition et cela est avant tout lié à la poursuite des procédures pénales contre lui », résume M. Plesner.

Selon lui, il « veut continuer d’apparaître comme un accusé ayant encore un pouvoir politique (…) avec le potentiel de redevenir Premier ministre. Il pense que cela lui procure un levier face aux juges et au procureur général ».

Par le passé, plusieurs de ses opposants ont menacé de faire passer une loi empêchant toute personne inculpée de servir comme chef de gouvernement, une manière de contrecarrer toute velléité de M. Netanyahu, chef du parti de droite Likoud, de se représenter.
En terme de condamnation, Benjamin Netanyahu encourt jusqu’à 10 ans de prison ferme pour corruption et trois ans pour fraude et abus de confiance.

L’homme politique, qui plaide son innocence, a déjà publiquement exclu de passer un « plea bargain » -une « négociation de peine »- en échange de la reconnaissance de sa culpabilité, une procédure fréquente en Israël.
Premier ministre ou non, son procès devant le tribunal de district de Al-Qods pourrait continuer à s’étaler sur des années. En cas de condamnation, il pourra également faire appel devant la Cour suprême, la plus haute juridiction d’Israël. Reste également au député Netanyahu un autre recours: la grâce présidentielle.

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