Aux urnes, citoyens…

Aujourd’hui des scrutins de grande importance

Mohamed Khalil

Le Maroc organise, aujourd’hui, un triple scrutin qui dessinera, pour les cinq années à venir, sa « carte » politique. Il s’agit d’une première au Maroc avec trois élections réunies le même jour : les communales, les régionales et les législatives. L’espoir est que cette première se traduise par un net retour des citoyennes et des citoyens aux urnes, longtemps abandonnées. C »est un devoir de citoyenneté, au-delà de l’opinion politique que l’on pourrait avoir sur la marche du pays.  

Suivant une tendance internationale, avec toutefois de notables exceptions, au Maroc la participation aux différents scrutins continue à être tirée vers le bas, de manière constante et consistante.

Les causes en sont multiples. Et, à défaut de sondages qui peuvent fournir quelques estimations et tendances, et en l’absence de baromètres  pour mesurer le degré de satisfaction des citoyennes et des citoyens ainsi que des électrices et des électeurs, les explications des abstentions demeurent superflues.

A force d’y penser, il faudra dire, d’abord, qu’il s’agit d’une crise de la représentation. Car, depuis près d’un quart de siècle, la crise de confiance a atteint, en s’aggravant d’année en année, le rapport entre le citoyen, les acteurs politiques et les institutions représentatives.

En langage politique cela démontre, au fond, que la démocratie ne fonctionne pas bien, au point que le manque de confiance a atteint des niveaux très inquiétants pour un pays comme le nôtre. Conséquence, le taux de participation à tous les genres de scrutins baisse substantiellement d’année en année.

C’est ce qui explique, grosso-modo, la forte tendance à déserter les urnes et le manque d’intérêt pour la chose politique et électorale.

Mais une autre explication complémentaire réside dans le manque de débat public et, surtout, critique vis-à-vis des décideurs institutionnels et politiques. Et, puis, la démocratie ce n’est pas uniquement les scrutins de vote. C’est l’Etat de droit, les libertés, le fonctionnement de la Justice, etc.

Les institutions sont perçues aujourd’hui comme des instances complaisantes à l’égard des pouvoirs publics et leur présence est considérée sans réel impact sur le vécu des Marocaines et Marocains, dans leur globalité, laissés à leurs sorts, notamment les plus démunis d’entre eux, qui, parait-il, sont ceux qui se déplacent en nombre aux circonscriptions électorales…

Et c’est cela qui fait que nous sommes loin des années de gloire et des scrutins à fortes participations.

Les plus réticents estiment, à tort, qu’il n’y a pas d’enjeux politiques, semant ainsi la confusion dans certains esprits et poussant certains citoyens dont le quotidien et le portefeuille sont affectés substantiellement.

Or les trois scrutins peuvent constituer une véritable alternance à la situation de crise.

Oui une participation massive aux élections du 8 septembre peut influer positivement et faire changer les orientations politiques et sociales du pays. Elle peut et doit renforcer la légitimité démocratique.

C’est pourquoi il convient d’insister et appeler les citoyennes et les citoyens à faire preuve de civisme et de citoyenneté, en se déplaçant massivement, aujourd’hui, aux bureaux de vote pour exprimer leur intérêt à contribuer à la vie communale, régionale et nationale.

C’est un devoir que la conjoncture sanitaire, née de la dangereuse pandémie, dicte à toutes et à tous pour contribuer, collectivement, au développement multidimensionnel de notre Patrie.

Aux urnes, citoyens…

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