Le porte drapeau du Hip Hop psychédélique Marocain

Entretien exclusif avec DLAW

Oussama Zidouhia

Badr Hachami, alias DLAW, né le 07 novembre 1990 à Casablanca, est un rappeur, DJ, auteur-compositeur et producteur de musique. Il est également le fondateur du Label Sound-Garden Records.

A l’âge de 13 ans, Hachami découvre la musique grâce à une guitare qui lui a été offerte par son père en 2003. Cet instrument deviendra son échappatoire durant toute son adolescence. Par la suite, le jeune casablancais se découvre une nouvelle passion musicale, la Psy-trance!

En effet, en 2007, Badr se lance dans la musique électronique et se positionne durant les années qui suivent comme un des meilleurs DJ du Royaume de la psychédélique, parfois appelée psychedelia, style dans lequel on retrouve un mélange de genres musicaux populaires influencés par les années 1960.

En 2015, après le décès de son cousin avec lequel il a vécu une grande partie de sa vie, Hachami se renferme et se découvre une autre passion, l’écriture, qui deviendra son refuge durant cette période difficile pour lui et sa famille.

En 2016, D-LAW surprend la scène électronique marocaine en annonçant qu’il met en stand-by les platines, afin de se donner à 100 pour cent dans sa nouvelle carrière musicale, le Rap.

Badr n’a pas pour autant renier la musique psychédélique puisqu’elle fait toujours partie de sa vie, et surtout de ses compositions. Ses morceaux détiennent une sonorité différente de ce qu’offre d’habitude ce genre musical. Ce qui fera de lui, après le lancement de son premier projet, le porte drapeau du hip-hop psychédélique marocain.

Récemment, Badr Hachami a fait parler de lui après son passage remarqué au JT Info soir de 2M avec Ouadih Dada, dans son édition du samedi 28 août 2021, dans lequel il est revenu sur ses débuts et ses inspirations.

Le rappeur marocain a reçu Al Bayane chez lui, à Dar Bouazza, dans son studio. Voici l’interview de D-LAW en exclusivité.

Pourquoi ce changement de l’électronique au Rap?

Le changement de l’électronique au rap c’est fait naturellement, après le décès d’un membre de ma famille avec lequel j’étais proche. Ma plume a tout simplement pris le relai sur les platines car j’avais ressenti le besoin d’exprimer ma peine et ma souffrance. Pour moi, écrire est une forme de thérapie.

Vous êtes très présent sur les réseaux sociaux. Parlez-nous du dernier projet que vous avez lancé?

Le dernier projet se nomme « Same ». Je suis en plein tournage pour le clip vidéo qui sortira bientôt. Je viens récemment de lancé un nouveau morceau nommé « Valhalla » (paradis), dans lequel j’expose ma vision de la vie, mais aussi les déceptions vécues qui font de nous ce que nous sommes aujourd’hui.

Avec quel artiste marocain souhaiteriez-vous collaborer?

Honnêtement, il  y en a plusieurs. La scène marocaine regorge de talents … Je suis ouvert pour toute sorte de collaboration, à condition qu’il y ait une finalité artistique dans laquelle la créativité de chacun est mise en avant.

Un artiste de la scène locale vous inspire-t-il?

Il n y en a pas un mais plusieurs. Par exemple Ahmed Soultan, ou encore Draganov, Stormy, Tagne, Toto, 7liwa et Inkonnu.

En tant qu’artiste indépendant, comment arrivez-vous à garder le contrôle de la production jusqu’à la sortie?

Il est assez difficile d’être un artiste indépendant au Maroc.  Devoir tout faire soi-même peut s’avérer décourageant par moment et très fatiguant. Cependant, il faut toujours rester positif et croire en soi. Il est certes vrai que je ne suis pas engagé contractuellement avec un label de musique, car je n’ai reçu aucune offre à la hauteur de mon travail.

L’album, c’est pour quand?

Aucune date n’est encore fixée

Un message pour tes fans?

Un grand merci à mes fans qui croient en moi. Recevoir cette reconnaissance est la plus belle chose qu’un artiste peut espérer. J’en profite également pour remercier mes parents pour leurs soutiens inconditionnels, que ça soit lors de la période derrière les platines, ou derrière le mic!

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«Le hip-hop psychédélique émerge à la fin des années 1980 aux USA avec notamment De La Soul comme pionnier, avec leur album3 Feet High and Rising (1989). Des rappeurs blancs comme les Beastie Boys et leur double album Paul’s Boutique (1989) se basent vers un son plus subtil, influencé par Curtis Mayfield et Pink Floyd.

Dans les années 1990, plusieurs expérimentations se font et mêlent psychedelia et hip-hop. Les Jungle Brothers mêlent hip-hop et acid house sur I’ll House You (1990) et A Tribe Called Quest font usage de samples de jazz sur I Left My Wallet in El Segundo. Depuis la fin des années 1990, des artistes et groupes qui adoptent ce mélange incluent : RZA, The Roots, D’Angelo et Erykah Badu.

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