Le retour au débat politique

Comme précédemment prédit sur les mêmes colonnes de notre rubrique, les tractations, enclenchées par le chef du gouvernement nommé, se sont soldées par une combinaison tripartite autour du parti victorieux aux élections du huit septembre, composée du PAM et du PI. Finalement, l’USFP qui espérait rallier le peloton de tête, malgré les indices de sa mise à l’écart, s’en est sortie bredouille. Visiblement désabusé par le désintérêt du «parrain», le parti socialiste s’en rend à l’évidence et annonce tardivement, en fait, d’atterrir à l’opposition, alors que le trio avait officiellement rendu publique sa coalition définitive. Depuis déjà des jours, on prenait connaissance de cette alliance tripartie qui se traduisait par la «répartition» d’égal à égal  de sièges des conseils régionaux et communaux des métropoles du royaume. Aujourd’hui, à la veille de la diffusion imminente de la composition du prochain exécutif paraît s’opérer comme sur des roulettes, vu le caractère ramassé et restreint et surtout la nature « idéelle » pour ne pas dire « idéologique » de ses constituants.

Cette fois-ci, il n’y aura pas de blocage ni atermoiement, puisqu’apparemment, la concorde est légion dans la mouture suggérée. Cependant, si la majorité se la coule douce comme dans un mouchoir de poche, ce n’en est pas le cas pour le camp d’en face, avec des formations de gauche certes, mais assez disparates voire frictionnelles. De même, les alliés du quatuor de l’exécutif sortant, à savoir le MP et l’UC, très influencés par le chef d’hier, ne pèseront guère lourd dans la nouvelle posture, d’autant plus qu’ils seront plutôt pour une position de net soutien aux démarches de la majorité. Quant au PJD qui ne semble pas encore rétabli de l’affligeant revers dont il était l’objet, serait beaucoup plus préoccupé par sa remise d’aplomb par le prochain congrès exceptionnel que de pencher à autre chose, en ce moment de désastre.

Il reste, bien entendu, cette  gauche qui se retrouve de concert, pour la première fois, depuis son intégration en 1998 au gouvernement de feu Youssoufi, dans le camp auquel ils s’étaient habitués, des décennies durant. L’USFP, le PPS, le PSU et la fédération de la gauche, auront-ils enfin, la prédisposition de rejouer une fois encore, ensemble dans la concorde et l’acception, le rôle responsable et constructif de l’opposition nationale ? Peut-être, ce serait une belle aubaine d’œuvrer de manière unioniste pour un débat politique relevé, au service de la nation, comme par le passé où la gauche avait contribué foncièrement à la mise sur les rails d’un pays irréversiblement tourné vers la démocratie et la justice. Car devant, à la majorité, il n’y a que les adversaires politiques du libéralisme de « droite », diamétralement en fracture avec l’idéal humaniste de la gauche, axé sur les valeurs de l’égalitarisme au sein des territoires et des sociétés. Le débat politique de fond entre ces deux lignes opposées serait, sans nul doute, de mise, par cette dualité majorité et opposition, claire et distincte. Karl Marx, le philosophe communiste du 19ème siècle disait un jour : « L’histoire de toute société jusqu’à nos jours, n’a été que l’histoire de luttes de chasses ! ». C’est ce que l’hémicycle devrait revêtir comme devise : une majorité forte  et une opposition forte. Est-ce le cas à présent, à l’issue de l’échéancier du 8 septembre ? Wait and see, disent les anglo-saxons !                               

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