6è Forum international des Caisses de dépôt
La 6ème édition de la conférence internationale du Forum des Caisses de dépôt et de consignation tenue, mercredi à Libreville avec la participation du Maroc, a constitué une étape importante à même de permettre à ces institutions financières d’orienter, dans les 10 ans à venir, leurs projets d’investissement vers le développement durable et l’économie verte.
« Aujourd’hui, avec la tendance, la Caisse de dépôt doit pouvoir se focaliser sur le financement de l’économie verte et mettre en place des projets qui permettent de lutter contre les changements climatiques. Voilà l’orientation que nous avons sur les 10 ans à venir », a déclaré la ministre gabonaise de l’Economie et la Relance, Nicole Jeanine Lydie Roboty-Mbou, à l’ouverture de cette conférence. Intervenant par visioconférence, le directeur général de la Caisse marocaine de Dépôt et de Gestion, M. Abdellatif Zaghnoun, a d’emblée indiqué que les discussions et les échanges entamés dans le cadre de ce Forum sont particulièrement fructueux et montrent à la fois les étapes déjà franchies, mais également le chemin qui reste encore à parcourir.
Le DG de la CDG s’est, dans ces sens, attardé sur « trois modèles » à même d’assurer le bon fonctionnement d’une Caisse, dont le premier est relatif à la crédibilité, à la confiance et à l’expertise. « La confiance des déposants est une condition incontournable pour le bon fonctionnement d’une Caisse de dépôt », a-t-il expliqué, ajoutant que cette confiance se construit sur la base de la crédibilité de l’Institution et sur sa capacité à développer l’expertise et le savoir-faire pour apporter des solutions aux problématiques nationales.
Le deuxième pilier, a poursuivi M. Zaghnoun, concerne la mise en place d’une bonne gouvernance qui fonctionne selon les standards internationaux, ainsi que d’une bonne gestion des risques, en mettant en place des outils de suivi et de pilotage d’une façon rigoureuse. Quant au troisième pilier, il concerne, selon lui, l’additionnalité et l’alignement sur les objectifs nationaux.
Ainsi, les choix stratégiques du modèle doivent être adéquats aux enjeux économiques du pays, a-t-il souligné, relevant la nécessité que l’action soit structurelle et apporte une valeur ajoutée par rapport au privé et au public.
Par ailleurs, M. Zaghnoun a mis en avant quatre initiatives qu’il a proposées comme des axes de réflexion.
Il s’agit du lancement dans le cadre des activités de l’Académie de la CDG d’un cycle global d’accompagnement, de création de Caisses de dépôt qui sera ouvert à toutes les régions (CEMAC, CEDAO…), le lancement d’un cycle sur la gestion des risques, la mise en place d’un groupe de travail et de réflexion sur les mécanismes innovants de financement, de structuration et d’accompagnement des projets, et le lancement dans le cadre de l’Institut de la CDG d’un cycle de conférence sur le rôle des Caisses de dépôt en faveur d’une économie plus inclusive et plus verte.
Pour sa part, le président de la CEMAC, M. Daniel Ona Ondo, pense que ce forum matérialise la volonté commune d’explorer de nouveaux mécanismes pour soutenir les économies de la sous-région, en vue de faire face aux conséquences multiples de la crise sanitaire et permettre d’envisager une trajectoire économique de croissance durable, inclusive, verte et créatrice d’emplois. Il a également souligné le caractère responsable des investissements de la CDC Gabon, rappelant qu’elle est signataire de la Charte des institutions de mobilisation de l’épargne agissant en faveur d’économies sobres en carbone.
Axée sur le thème « Promouvoir les investissements durables et l’économie verte, en s’appuyant sur l’expérience des Caisses de dépôt et le besoin de projets responsables et innovants, catalyseurs de ressources », cette rencontre a permis aux pays qui n’ont pas encore de Caisses d’emboiter le pas à leurs prédécesseurs, afin d’aider les Etats à réaliser un certain nombre d’investissements structurants. Le forum de Libreville s’est déroulé en présentiel et en distanciel, dans le strict respect des mesures contre la Covid-19, d’où la présence d’un nombre restreint d’invités.
