Chawkbazar, la douce rupture du jeûne

A Dacca, capitale du Bangladesh

Les mosquées et les marchés grouillent de gens attirés par l’odeur des sucreries et le fumet des mets épicés dans les pays d’Asie du Sud où plus d’un demi-milliard de musulmans rompent le jeûne du ramadan après la tombée du jour.
Pendant le ramadan, mois sacré de l’islam qui a commencé ce week-end, les croyants sont invités à s’abstenir de manger, de boire, de fumer et d’avoir des relations sexuelles entre le lever et le coucher du soleil.
Selon l’islam, le ramadan marque la période pendant laquelle le Coran a été révélé à Mahomet.
Le jeûne est une lutte spirituelle contre la tentation des plaisirs terrestres mais l’heure du repas nocturne, l' »iftar », est une fête pour les familles qui se réunissent. Les activités sociales sont traditionnellement intenses.
Le vieux marché de Chawkbazar, à Dacca, capitale du Bangladesh, est un lieu de rencontres nocturnes durant le ramadan, avec ses centaines d’échoppes d’alimentation et de stands ouverts pour l’occasion, proposant de la viande grillée et des mets traditionnels.

Des foules ont inondé le quartier dimanche pour la première fois depuis le début de la pandémie de coronavirus.
« Je suis tellement heureux de voir les gens ici », a déclaré Ramzan Ali, qui cuisine des brochettes de caille sur le marché depuis quatre décennies, rappelant que ces « deux dernières années ont été douloureuses ».
Les classiques « pakoras » (beignets) et soupes de lentilles, mais aussi des kebabs de testicules de taureau ou de cervelle de chèvre frite, sont proposés entre autres viandes rôties et recettes à base de légumes.
Les musulmans pakistanais profitent aussi de la levée des restrictions sur les rassemblements publics depuis quelques semaines.
Les mosquées sont éclairées par des lanternes et les marchés voisins s’animent de promeneurs venus goûter des pâtisseries grasses et sucrées, et faire des provisions destinés aux pauvres, les musulmans étant aussi invités à pratiquer l’aumône pendant le ramadan.

En Inde, dans la capitale New Delhi, à la grande mosquée Jama Masjid, l’un des plus importants lieux de culte du pays, on vient savourer des dattes et des brioches sucrées, avec des infusions de noix de coco ou de cerises.
Des soirées moins fastes sont organisées en Afghanistan, où la population souffre d’une crise humanitaire aiguë depuis le des troupes américaines en 2021, suivi du retour au pouvoir des talibans.
Le plat de rupture du jeûne le plus populaire est le « kabuli pulao », riz safrané avec des fruits secs, dont des raisins noirs.
Des pickles épicés spéciaux et des « jalebis », boules de pâte frites trempées dans un sirop, régalent les familles.
Mais pour beaucoup, les dépenses cette année ont été réduites au minimum en raison de la pénurie alimentaire que subit le pays.
Shahbuddin, un habitant de Kaboul, se plaint que « les prix des denrées alimentaires (aient) tellement augmenté pendant le ramadan ».
L’islam est la deuxième religion en Asie du Sud après l’hindouisme. La région abrite environ un tiers des musulmans du monde. 

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