«Ma famille afghane» est un regard sur la confrontation des cultures et l’acceptation de l’autre »

Entretien avec Ron Dyens

Propos recueillis par Mohamed Nait Youssef 

«Ma famille afghane», long métrage d’animation de la réalisatrice franco-tchco-slovaque Michaela Pavlatova, a été projeté en avant-première dans le cadre de la compétition officielle du FICAM. Le film relate l’histoire de Herra, jeune femme d’origine tchèque, qui a fait le choix de tout quitter pour rejoindre son mari afghan, Nazir. De la République Tchèque à Kaboul, le personnage nous projette dans deux univers, deux peuples, deux cultures et deux réalités différents. Ainsi, c’est à travers les yeux de Herra que les amoureux du cinéma d’animation ont découvert une facette, des facettes de la société afghane et ses bouleversements. Dans ce film, la réalisatrice donne la parole aux femmes pour s’exprimer sur leurs envies et souffrances au quotidien. Rencontre avec le producteur du film, Ron Dyens ayant reçu de nombreux prix prestigieux en courts-métrages, entre autres, Palme d’Or, Lion d’Or et Ours d’Argent. Les propos.

Al Bayane : L’histoire de Herra est bouleversante. Elle y mette en effet, les projecteurs sur une européenne ayant tout quitté pour aller vivre en Afghanistan.  Qu’avez-vous trouvé d’originel dans cette intrigue ?

Ron Dyens : Le personnage quitte la République tchèque, où elle a ses points de repère pour aller au final à l’inconnu et se mettre en  danger. C’était aussi cet envie d’aller découvrir des choses différentes qui ne sont pas nécessairement meilleures ; surtout qu’elle ne vit pas toute seule. C’est un regard différent, une sensibilité à faire découvrir au public à travers les images et le cinéma.  

Le film a donné beaucoup plus la parole aux femmes. Est-il un choix sachant que les femmes, dans une telle société, souffrent de cette domination proprement masculine ?

C’est une histoire qui a été écrite et réalisée par une femme. Donc, c’est un point de vue féminin. Je pense aussi qu’il a donné un peu plus de légitimité. Car, si le scénario avait été écrit et réalisé par un homme ; il serait difficile de parler au nom des femmes. Ce n’est pas du tout la même chose. Et tant mieux parce que le point de vue des hommes est déjà dominant d’une certaine manière dans son expression.

Que pensez-vous du choix du graphisme du film ? À votre avis, est-il assez facile d’en proposer un autre à la réalisatrice ?

Je connaissais déjà ce qu’elle faisait parce qu’on a fait du court-métrage ensemble. Graphiquement, j’apprécie son travail, et, au final, je le trouvais très cohérent par rapport à l’histoire. En fait, c’est très compliqué de demander à un réalisateur de changer son style graphique. Surtout quand on a l’habitude de faire des dessins ainsi.

Le film aura-t-il une chance d’être programmé dans les salles au Maroc?

J’ai un ami qui vivait en France et qui dirige aujourd’hui plusieurs cinémas au Maroc. Il est en effet intéressé à prendre le film en exploitation par Ciné-Atlas. Donc, le film sortira peut être dans les salles au Maroc. Je pense que c’est important que ce film soit projeté au Maroc, vu son histoire autour de l’humain qui pourrait se passer en Afghanistan, en France, au Maroc ou d’autres pays. C’est la confrontation des cultures et l’acceptation des différences de l’autre.

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