Le Zénith cyclopéen du tourisme

Ainsi parlait Rachid Dahmaz…

Saoudi El Amalki

«Ainsi parlait Zarathoustra…» est une œuvre magistrale du philosophe allemand, Friedrich Nietzsche. Elle avait bouleversé la pensée de l’Occident et remettait l’homme en question. Zarathoustra se retirait dans la montagne et revenait pour parler à tout le monde et dire sa célèbre citation : «Vouloir libère ! Deviens ce que tu es !».

«Ainsi parlait Rachid Dahmaz…», lors de la présentation du bilan de son mandat, à la tête du Conseil Régional du Tourisme (CRT) d’Agadir Souss-Massa. Face à  une imposante assistance guillerette, l’air serein et olympien, il égrenait fièrement le chapelet de son check-up de performances, à travers une projection limpide, admirablement réalisée par de jeunes concepteurs de la région.

En dépit de la crise sanitaire qui ébranlait la planète pendant plus de deux années d’affilée, il mettait du punch et de la verve à la besogne, amoureusement secondé par un rucher laborieux, avec la sève d’Asma Oubou, reine de la ruche en panache. «Vous savez, le tourisme est telle la rose de lymphe, mais parsemée d’épines!», tonnait-il avec désolation pour une destination dont le procès faisait déplorer une longue léthargie de plus de vingt ans, par rapport à un produit qu’on n’est pas parvenu à faire éclore. Preuve à l’appui et stats aidant, il passait en revue la chronologie décadente d’un secteur bâti avec cœur et métier, par une flopée d’opérateurs de haut calibre, au GRIT et par la suite, au CRT.

«Remercier est un acte de noblesse !», s’émeut Rachid Dahmaz, devant la pléiade de bâtisseurs des deux structures : Cherkaoui, feu Achengli, Ghissassi, Ohayon et feu Belahcen au «défunt» GRIT, juste après le CPTA, mené avec brio par Laaroussi, gouverneur de la préfecture d’Agadir Ida Outanane, à l’époque. Puis, fut créé le  CRT auquel avaient, tour à tour, succédé Scally, Oummani, Benhammane et Marrache. A tout ce beau monde, il rendit un vibrant hommage pour ses services loyaux déployés pendant de longues décennies et son sens de combat et de vision.

«Le style c’est l’homme!», disait un jour, Georges-Louis Leclerc de Buffon de l’académie française, afin de caractériser la manière de voir, de gérer et de s’y prendre de tel ou tel pass-président et professionnel de tout ce parcours de construction. Il faudrait bien reconnaître, au passage, que la confection des  statuts de la phase transitoire des CRT de la nation, fut sans ambages, l’œuvre inédite de Saïd Skalli, le baobab incontesté du secteur. Cependant, il importerait également d’avouer, sans nulle fioriture non plus, que Rachid Dahmaz, actuel président en fin du blanc-seing, eut marqué sa traversée en auréole, quoique dans la galère, en raison de la pandémie. Jamais le CRT n’a vu passer d’aussi réel intellectuel de polyvalence et d’universalité d’exception, tel qu’il eut été au sein d’un entourage dont la gratitude fait défaut, bien que la probité et la bravoure ne disparaissent guère du domaine, chez nombre de vaillants combattants.

Tout au long de son discours dont se dégageait une profonde fibre de camouflet, subtilement enveloppé par une forte charge d’optimisme en l’avenir, Rachid Dahmaz, en fin érudit de la rhétorique à la fois empreinte d’émotion et d’engagement, eut le mérite de faire montre d’exemplarité digne de panthéon de grandeur que par la suite, vint encenser les yeux larmoyants, l’épouse de feu Belhassan, la sommité du secteur dont peut-être, le sort ingrat fut identique à celui du président sortant. Victor Hugo, l’éminent romancier du 19ème siècle, cher à Rachid Dahmaz, se plaisait de réitérer cette maxime de haute portée d’humanisme : «La suprême bassesse de toute flatterie est d’encourager l’ingratitude !».

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