La tournée asiatique de Joe Biden

Attendons pour voir…

Nabil EL BOUSAADI

L’invasion de l’Ukraine par la Russie, les tirs de missiles effectués par la Corée du Nord ou encore les signes de rapprochement entre le Japon et les nouveaux dirigeants de la Corée du Sud à l’effet d’aplanir les difficultés qui existaient entre les deux pays en ce moment où les ambitions géopolitiques de la Chine dans la région ne sont un secret pour personne, sont, bien entendu, des évènements qui ne peuvent pas laisser indifférent le président américain.

Aussi, pour affirmer la présence des Etats-Unis en Asie de l’Est, le chef de la Maison Blanche s’est empressé de rendre visite, du 21 au 24 mai, aux deux principaux alliés de Washington dans la région ; à savoir, le Japon et la Corée du Sud.

A son arrivé vendredi à Séoul, Joe Biden a fait connaissance avec le nouveau président sud-coréen, Yoon Suk-yeol, un conservateur pro-américain arrivé au pouvoir au début du mois.

Lors d’une conférence de presse, les deux hommes ont évoqué une intensification des exercices militaires conjoints entre Washington et Séoul afin de contrer les « bruits de sabre » de Kim Jong-un. S’étant déclaré « préparé » à un nouvel essai nucléaire par Pyongyang, le président américain a rappelé qu’il reste disposé à renouer le dialogue avec son homologue nord-coréen, rompu depuis le sommet de 2019, et a réitéré sa proposition d’offrir à Kim Jong-un les vaccins qui lui permettront de faire face à la pandémie du Covid-19 qui aurait contaminé quelques 2,6 millions de personnes et fait 67 morts, selon les derniers chiffres officiels, même si la région Asie-Pacifique est devenue un champ de bataille essentiel dans la « compétition mondiale » qui opposent « les démocraties aux autocraties ».

Le président Joe Biden a fait part, par ailleurs, de « la nécessité de faire en sorte que la coopération ne se limite pas aux Etats-Unis, au Japon et à la Corée du Sud mais qu’elle englobe, également, l’ensemble du Pacifique, du Pacifique Sud et de l’Indo-Pacifique ».

De son côté, le nouveau dirigeant sud-coréen a évoqué le déploiement, par les Etats-Unis, de « moyens stratégiques » en Corée du Sud – à savoir, des avions de chasse et des missiles » – pour contrer toute éventuelle « attaque nucléaire » qui viendrait de Corée du Nord et remplacer le fameux « parapluie nucléaire » qui se limitait à être un outil de dissuasion mais reste convaincu, toutefois, que tout déploiement d’armements de ce type, comme toute intensification des exercices militaires conjoints entre Séoul et Washington, vont, incontestablement, fâcher la Corée du Nord qui verra dans ces manœuvres un prélude à une invasion de son territoire.

Après s’être rendu en Corée du Sud, le Président américain, a atterri dimanche soir, peu après 17h (heure locale), à la base américaine de Yokota, à l’ouest de la capitale nipponne, pour rencontrer lundi matin à Tokyo, le Premier ministre japonais Fumio Kishida et l’empereur Naruhito.

Le Président américain qui s’est fait accompagner, dans cette tournée, par la Secrétaire au Commerce Gina Raimondo, entend dévoiler, au Japon, une nouvelle initiative américaine pour le commerce dans la région, perçue comme étant une façon de s’affranchir, à terme, des chaînes d’approvisionnement chinoises.

Joe Biden participera, le lendemain, au sommet du Quad où se retrouveront les dirigeants des Etats-Unis, du Japon, de l’Australie et de l’Inde avec pour objectif de faire contrepoids à l’influence économique, militaire et technologique croissante de la Chine en Asie-Pacifique.

En outre, même si l’Inde est le seul pays du Quad à n’avoir pas officiellement condamné l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le Premier ministre indien Narendra Modi a précisé, dimanche dans un communiqué, qu’il prévoyait d’avoir, en marge de ce sommet, un échange bilatéral avec le président américain.

Autant de faits qui ont poussé le chef de la diplomatie chinoise, Wang Yi, à déclarer que Washington chercherait, à travers cette tournée, « à former de petites cliques au nom de la liberté et de l’ouverture » en espérant pouvoir « contenir la Chine ».

Les Etats-Unis vont-ils parvenir à faire contrepoids à la Chine dans la région ?

Attendons pour voir…

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