Mesbahi: l’homme au sourire jovial s’est éteint

M.N.Y

Les lieux ont une âme, une mémoire dont les humains en font partie. En effet, avec leur départ, un bout de l’histoire glisse dans le passé pour ne pas dire les oubliettes en laissant place aux souvenirs vivaces.

Élégant et toujours souriant, Mesbahi, le fameux vendeur ambulant des amandes et des cacahuètes grillées et l’une des figures connues de Rabat, s’est éteint. Triste nouvelle! Les Rbatis, surtout les clients du vieux café de l’emblématique hôtel de Balima, le connaissent très bien. Il avait une belle allure, l’homme sympathique et modeste au nœud de papillon et à la présence joviale sillonnait tous les jours les avenues principales de la capitale: avenue Mohammed VI et rue  Allal Ben Abdellah… à la rencontre des passants. Infatigable, il faisait la grande tournée des cafés et des bars de la place.

La mort de Mesbahi, ce tangérois qui a choisi Rabat pour y vivre, a créé un émoi sur les réseaux sociaux, notamment ceux qui ont l’habitude de le croiser dans un endroit de la ville.  Incontestablement, les lieux deviennent orphelins avec le départ de certains personnages constituant un véritable patrimoine immatériel. Rabat perd ses hommes, mais aussi la mémoire de certains anciens cafés, restaurants et bars qui avaient une âme et qui représentaient un repère et un lieu de rencontres des artistes, des journalistes, des écrivains et des visiteurs.

Ces lieux connus au cœur de la capitale et  qui avaient une vie ont fermé leurs portes à jamais. D’où la nécessité de garder l’âme et la mémoire de cette ville de l’oubli.

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