À l’approche du jour J, la montée des prix se poursuit

Aïd Al Adha

Karim Ben Amar

Le prix du mouton de l’Aïd Al Adha poursuit sa hausse. À J-4, l’inquiétude se fait ressentir de plus en plus. À Tanger, tout le monde s’accorde à dire que les tarifs continueront de grimper. Au souk de Sidi Driss, le bétail y fait son entrée depuis quelques jours, mais cela reste tout de même insuffisant, étant donné qu’aucune baisse du prix n’a été relevée. Dès l’entrée du souk, la dénonciation de la hausse est le mot d’ordre. Toutes les races de mouton ont connu une flambée. Pour le Bergi, qui se négociait aux alentours de 45 Dhs le Kg pas plus tard que l’an passé, voilà qu’il varie désormais entre 55 et 60 dhs. Le Sardi, race prisée par les marocains se négocie à partir de 65 DH, soit près de 10 dhs de plus que l’an passé.

L’Aïd Al Adha de cette année restera donc sans doute, dans les mémoires comme étant le plus cher. Un éleveur de la région de Beni-Mellal a même déclaré à l’équipe d’Al Bayane que « parfois j’ai vraiment honte de proposer un mouton à 2600 DH. Je sais que c’est trop cher mais je ne peux pas faire autrement».

Un peu plus loin, un éleveur de la région de Khénifra a certifié que les prix ne pourront malheureusement pas baisser car il n’y a pas de bétail en abondance. «Il y a peu de têtes. Comme vous pouvez le constater, le souk est vide comparé à l’an passé. En termes d’offre de bétail, dans le souk de Sidi Driss, il y a moins du tiers si l’on compare à l’an passé».

La même source ajoute qu’« il est vrai que normalement les prix baissent à l’approche du jour du sacrifice, mais cette année la situation est tout autre. En plus de la hausse des prix de l’alimentation des cheptels, le transport est devenu beaucoup trop cher». Et de poursuivre, «l’an passé, nous avons payé 4500 dhs pour le trajet de Khénifra à Tanger. Cette année cela nous a coûté la bagatelle de 6500 DH, soit une hausse de 2000 DH».

Au-delà de la hausse générale du prix de l’alimentation pour bétail, les éleveurs dénoncent aussi la hausse du prix du carburant qui d’après-eux, a exacerbé cette flambée. «Cette année nous sommes conscients que de nombreuses familles ne pourront pas célébrer l’Aïd. Mais que voulez-vous, nous ne pouvons pas non plus vendre à perte».

Durant toute notre tournée, relevant que les prix varient entre 1500 et 4000 dhs, nous espérions trouver ce fameux mouton à 800 DH, comme l’avait déclaré le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sediki. À ce prix-là, d’après un éleveur, on achète un mouton de deux ou trois mois, pas éligible pour le sacrifice puisque le mouton doit être âgé d’au moins 6 mois.

Cette annonce hasardeuse nous dévoile Ô combien ce gouvernement est en dehors des clous de la réalité du quotidien des Marocains. «Vous méritez mieux», disait-il….

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