Alors que les chiens aboient…

par Mustapha Labraimi

L’après séismese décante peu à peu et la vie quotidienne reprend ses habitudes. La mobilisation continue. Elle a démontré, à qui avait quelques doutes à ce propos, la capacité du peuple marocain à faire face à la catastrophe et celle de panser ses blessures par la solidarité et la cohésion sociales.Un atout de notre société qui lui permet une résilience à toute épreuve.

Ainsi, le Maroc se retrouve comme il est, et non comme le veulent certains prétendants à la « libération » et au « secours humanitaire ». Ces derniers n’arrivent pas à tirer leçon de l’histoire partagée. A l’affût de tout ce qui pourrait nuire au royaume, ces « petits farceurs » de la presse française et autres s’agitent, prenant leurs délires donquichottesques pour réalité, ils se couvrent par eux-mêmes d’indignité et d’opprobre.

Progéniture décalée de ceux et de celles qui voulaient que nos ancêtres soient les Gaulois et que les Sarrasins soient les méchants devant le courageux Roland ; ils cherchent à maintenir des rapports néocoloniaux basés sur « la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme »en usant de l’amalgame, du faux et de diffamation.

Sauf que les temps ont changé … C’est ce que certains marocain(e)s ont rétorqué en assénant que le Maroc est souverain et qu’il avait ses raisons pour maîtriser les opérations de secours suite au drame provoqué par le séisme destructeur d’Ighil, dans le Haut Atlas marocain.

La vérité terrain a montrée l’efficacité de l’approche des autorités marocaines, et pour preuve, les écoles reprennent, les souks hebdomadaires se tiennent ; et le royaume s’apprête à abriter, aux dates prévues, les assemblées générales de La Banque Mondiale et du Fonds Monétaire International à Marrakech.

Le Maroc se retrouve avec sa géologie et sa géomorphologie. Elles ont changé d’aspects dans la zone sinistrée et vont déterminer les conditions de la reconstruction.Cela va constituer un défi majeur car le pays va retrouver aussi son climat. Il est temps que nos douars, dans le Haut Atlas sinistré et ailleurs, dispersés et enclavés, se transforment en villages construits selon les normes antisismiques avec des matériaux locaux et respectant l’architecture qui était la leur. Le patrimoine matériel, dont la zone touchée par le tremblement de terre regorge depuis fort longtemps, doit être sauvegardé par une restauration, voire une reconstruction, selon les règles de l’art. Nos maalmines et nos scientifiques sont capables de ressusciter les monuments de notre mémoire, témoins de notre histoire et de notre civilisation.

Il va sans dire que cela nécessitera un effort financier important. La création du Fonds spécial pour la gestion des effets du séisme répond à ce besoin. Son alimentation est l’affaire de tous ; à chacun selon ses moyens de participer à cet effort solidaire qui marquera l’histoire du Maroc moderne.

Le Maroc se retrouve aussi devant le stress hydrique et l’attente des pluies. L’espoir de la fin du cycle des années rêches anime l’ensemble du peuple marocain. Que cela se fasse à l’aune des besoins et sans préjudice aucun. C’est l’occasion d’exprimer notre solidarité effective avec le peuple libyen qui a subi des inondations catastrophiques ces derniers jours.

Le Maroc se retrouve dans la préparation du Projet de Loi des Finances pour 2024. La très grande majorité de la population souffre des variations haussières des prix à la consommation. L’espoir de juguler ce fléau au plus vite, et par des mesures de justice sociale, est grand.

Le Maroc se retrouve, comme il est, dans ses efforts àse prémunir de l’adversité, pour la consolidation du processus démocratique et la mise en œuvre des réformes concernant le système éducatif, la santé, la politique sociale, la justice, la fiscalité, la régionalisation avancée et autres dispositions pour mettre fin aux disparités spatiales et aux inégalités sociales.

Le Maroc se retrouve dans sa stabilité et le respect de ses fondamentaux. Alors que les chiens aboient…

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