Ahmed Faras, l’avant-centre le plus doué de la Botola de l’époque

A l’occasion du mois sacré du Ramadan et à l’approche de la reprise des éliminatoires de la Coupe du Monde 2018 de football qui seront prochainement à la 3e journée de la phase des groupes, dernier Cap avant d’aller en Russie, pour les cinq pays gagnants du Continent dont le Maroc, on vous propose de revisiter ensemble le parcours de certains joueurs ayant accompagné l’équipe nationale en Coupes du Monde (1970 et 1986 au Mexique, 1994 aux Etats-Unis et 1998 en France).

Aujourd’hui, on va relever le parcours glorieux d’une grande star ayant brillé ici et là en faisant les beaux jours de son club mais aussi et surtout en marquant l’Histoire de la sélection marocaine, vainqueure du seul titre de la Coupe d’Afrique des Nations en 1976 en Ethiopie. Il s’agit d’Ahmed Faras, qui avait contribué à ce sacre continental du moment où il était capitaine d’équipe. C’était le Top pour Faras qui a fait ses débuts dans le football des quartiers, à l’instar de la majorité des grands joueurs marocains de l’époque.

C’est ainsi que des terrains vagues de la cité des fleurs, Ahmed Faras né en décembre 1946 à Mohammédia, va découvrir les vertus du gazon du Stade Bachir.

Dès son plus jeune âge, Ahmed Faras va donc convaincre les techniciens du grand club de la ville des roses, Chabab Mohammédia, de ses aptitudes physiques mais et aussi  et surtout ses qualités technico-tactiques. Connu pour son sérieux et son amour du foot, Faras va gravir les échelons doucement mais sûrement, en intégrant l’équipe première pour tracer un long chemin vers la gloire, en compagnie de plusieurs coéquipiers qui vont l’accompagner tout au long de sa carrière. On cite à titre d’exemple Driss Haddadi et surtout Hassan Acila avec lequel Faras a constitué un très bon duo offensif. Acila, un ailier fantastique des plus rapides sur la ligne gauche et Faras, un avant-centre le plus doué de l’Histoire du football marocain grâce à son pied gauche magique, avaient plusieurs points communs pour s’affirmer en attaque et prendre le meilleur sur les plus grands défenseurs du championnat national de l’époque.

C’est ainsi que Faras a pu laisser ses traces indélébiles même si les titres remportés avec  le Chabab n’étaient pas nombreux : champion du Maroc en 1980,vainqueur de la Coupe du Trône à double reprises (1972 – 1975) et finaliste en 1979, vainqueur de la Coupe du Maghreb des vainqueurs de coupes en 1973 et finaliste en 1975.Cela en plus de sa distinction deux fois comme« meilleur buteur du championnat du Maroc », avec 16 buts en 1969 et autant de réalisations en 1973. Ce sont là les meilleures performances d’Ahmed Faras qui a joué avec le Chabab durant 18 ans, entre 1965 et 1982.

En équipe nationale, Ahmed Faras a signé un parcours plus éloquent. Le début était avec la sélection des espoirs dirigée par Feu Larbi Zaouli lors de la saison 1965-1966. Faras sera lancé dans le bain à l’occasion d’un match face aux espoirs algériens à Oran. Au terme de ce match sanctionné d’un nul (2-2), Faras s’est fait repérer et sera convoqué une semaine plus tard en équipe A senior et ce, à l’occasion d’un match amical contre la Suisse à Bâle. Quoique battus sur un score ouvert (6-4), les Lions ont laissé de très bonnes impressions dont Faras qui a bien justifié le mérite de sa titularisation.

C’est ainsi que Faras va assurer sa place avec les Lions de l’Atlas en tant que véritable attaquant de pointe mais aussi pourvoyeur d’occasions de scorer au profit de ses coéquipiers, même s’il ne courait pas très vite, car la promptitude de ses gestes et ses dribbles était déroutante pour ses adversaires. Ce sont là certains points forts de Faras qui étaient derrière sa réussite en compagnie des Lions qui vont étaler leur suprématie en Afrique jusqu’à la réalisation de l’exploit historique relevant de la première qualification du Maroc et du Continent en Coupe du monde 1970 au Mexique.

Par la suite, Ahmed Faras va enchainer de la plus belle manière en s’imposant largement pour  devenir capitaine des Lions de l’Atlas de 1971 à 1979. Entretemps, il avait eu l’honneur de remporter le Ballon d’Or africain en 1975 avant de mener ses coéquipiers au premier et dernier sacre continental de la CAN 1976 à Addis-Abeba tout en étant élu meilleur joueur africain de cette épreuve. C’était une très belle récompense pour Faras qui a également participé aux phases finales de deux Coupes d’Afrique (CAN  1972 au Cameroun et CAN 1978 au Nigeria). Autres performances sont à signaler pour Farasqui a forgé son nom avec les Lions aux Jeux Olympiques de 1968 après un parcours réussi en qualification, surtout la victoire décisive au détriment du Ghana (2 buts à 1) avant de faire de même pour les éliminatoires des JO de Munich en 1972 et la même année pour les jeux méditerranéens d’Izmir en Turquie, et auparavant les jeux de 1967 en Tunisie.

C’était ainsi le parcours, long et glorieux, d’Ahmed Faras, même s’il allait abandonner la scène internationale en décembre 1979 au terme d’un mauvais souvenir, la défaite sévère face à l’Algérie (1-5) à Casablanca pour le compte d’un match «aller» qualificatif pour les jeux méditerranéens de Split en Yougoslavie. Lors du match «retour» à Alger, l’équipe de Faras qui a été complètement remaniée avec seulement 3 joueurs rescapés, Dolmy, Chicha et Shaita, n’a pas pu éviter une autre défaite de 3 buts marqués dans les filets de Badou Zaki qui a succédé à Hamid Hazzaz, le grand gardien remplaçant de Feu Allal Benkassou au Mondial mexicain en 1970.

BaddouZakiet les Lions de l’Atlas vont écrire une nouvelle page du football national à travers la qualification et le passage historiquede l’Afrique tout entière aux huitièmes de finale du second mondial mexicain en 1986.

Ahmed Faras, lui, avait décidé de rester fidèle à son club de toujours, le Chabab, jusqu’à sa retraite en 1982 pour devenir entraîneur avant de rendre son tablier au bout de deux saisons. Par la suite,Faras s’est intéressé à la vie associative et à son sport préféré,se consacrant exclusivement à la formation des jeunes pour favoriser l’éclosion de nouvelles étoiles pouvant assurer la relève du football marocain…

Rachid Lebchir

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