3 plages dangereuses pour la baignade?

Où faire trempette au Royaume, en cette période de chaleur, sans inquiétudes ? Quelques jours avant la fin du Ramadan, le Secrétariat d’Etat chargé du développement durable a publié les résultats de son rapport 2017 sur la qualité des eaux de baignade. Ce rapport relève que 97,9% des plages du Royaume sont en bonne santé et favorables à la baignade. Seules 3 plages sont considérées comme n’étant pas propices à la baignade. Une conclusion qui ne suffirait pas à convaincre les estivants de plus en plus exigeants et à la sempiternelle recherche de plages propres?

A chaque été, rebelote ! Les estivants Casablancais, munis de leurs parasols, serviettes, transats, glacières, se ruent en milliers, vers les plages des périphéries de la ville blanche, notamment Dar Bouazza, Tamaris, …et même Mohammedia, à la recherche d’eau limpide, de plages propres. Et pour cause, les plages de la ville blanche, notamment celles d’Ain Diab et Ain Diab Extension ont perdu la cote au cours des dernières années. Les estivants pointent du doigt plusieurs anomalies, notamment la présence de déchets dans les eaux, la présence d’ordures… Le rapport de la qualité des eaux de baignade relève toutefois que les eaux de baignade de la région Casablanca-Settat ont un taux de conformité de l’ordre de 98,20%. Seules les eaux de baignade de la plage Oued Merzeg dans la commune de Dar Bouazza sont décriées et considérées comme non conformes, dans la région Casablanca-Settat. Les plages d’Ain Diab et Ain Diab extension sont classées dans la catégorie A. En d’autres termes, la qualité de leurs eaux est bonne pour la baignade. Ce qui ne ferait certainement pas l’unanimité auprès des Casablancais.

En effet, l’appréciation des eaux de baignades dans l’ensemble du Royaume dans le cadre de l’étude s’est faite sur la base de la norme marocaine N M03.7.200. Le principal indicateur évalué est la présence ou non, en faible ou en grande quantité des germes fécaux dans les eaux de baignade, puisqu’il s’agit d’une étude microbiologique.  Ainsi, selon l’étude, plus ces germes fécaux sont présents dans les eaux de baignade, plus le risque sanitaire augmente.

Dans le cadre du programme de surveillance des eaux de baignade menée par la Fondation Mohammed VI pour l’environnement et le Laboratoire national des Etudes et de la Surveillance de la pollution, ce sont 161 plages dans 9 régions qui ont fait l’objet de surveillance de mai à septembre 2016.  Des prélèvements bimensuels ont été réalisés dans ces plages pendant la saison balnéaire. A en croire les résultats du Programme de Surveillance des eaux de baignade, sur les 430 stations dont ont prélevées les eaux, 421, soit 97,90% ont été déclarées de qualité conforme aux exigences réglementaires pour la baignade.

Dans la région de Rabat-Salé-Kénitra, le rapport relève un taux de conformité de 100% de même que dans la région de l’Oriental, ainsi qu’à Marrakech-Safi, Guelmim-oued Noun et Laâyoune-Saguia El Hamra.

D’autres paramètres sont également pris en compte, mais à un moindre niveau, notamment la qualité du sable, la fréquentation journalière, l’existence de transport en commun, de poubelles, de toilettes, de douches, de panneaux de sensibilisation pour le respect de l’environnement. Il apparait ainsi que plusieurs plages telles que Tamaris I, II, III, Sidi Ghanem, Jacques Beach, Oued Merzeg, Saâda, Nahla Sidi Bernoussi, Petit Zenata,  ne sont pas dotées de douches, de toilettes, de poubelles…

3 plages dangereuses pour la baignade

Si l’on s’attendait à un chiffre un peu plus élevé, l’étude souligne que seules trois plages seraient dangereuses pour la baignade en cette saison balnéaire. Ce sont en effet les Stations Jbila III dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, la plage Miami à Larache et Oued Merzeg à Nouaceur. Les stations déclarées non conformes pour la baignade lors de cette saison estivale subiraient en fait l’influence des rejets d’eaux usées et l’insuffisance des infrastructures d’hygiène. Toutefois, elles connaitraient une forte concentration de baigneurs, relève le rapport.  Le rapport recommande d’assurer un nettoyage et un ramassage régulier des déchets solides éventuels étalés sur les surfaces des plages, la mise en place d’un dispositif d’assainissement et d’épuration adéquat au niveau des activités portuaires de Larache.

Quid des plages non concernées par le rapport ? Si aujourd’hui toutes les plages ne sont pas concernées par ce programme, notamment les plages qualifiées de «sauvages», sans surveillance et qui sont toutefois prisées, le Secrétariat d’Etat au développement annonce qu’il généralisera ledit programme prochainement à l’ensemble du Royaume. Pour l’heure, le Secrétariat d’Etat justifie le choix des sites concernés par l’étude du fait de l’importance de leur fréquentation, de la nature des lieux (reliefs..), des risques particuliers de pollution pouvant exister (rejet d’eaux usées, embouchures de rivières, ports…).

Danielle Engolo

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