Les attentes de la CGEM

Après une première rencontre en avril dernier, le chef du gouvernement et la présidente de la CGEM se sont réunis, mardi à Rabat, pour examiner les moyens de dynamiser la croissance à travers la relance de l’investissement.

Saâd Eddine El Othmani était accompagné de plusieurs ministres, notamment Mohamed Boussaid (économie et finances), Moulay Hafid Elalamy (commerce et industrie) et Mohamed Yatim (emploi). Le ministre chargé d’Etat des droits de l’homme, Mustapha Ramid et son confrère des Affaires générales et de la bonne gouvernance, étaient également de la partie. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre de la plateforme «CGEM-gouvernement», en panne depuis sa mise en place sous le gouvernement Benkirane.

Le chef du gouvernement a encore affiché ses bonnes intentions aux attentes exprimées par Miriem Bensalah Chaqroun, patronne des patrons et les membres du conseil d’administration de la CGEM. A l’issue de cette rencontre, les deux parties ont convenu de mettre en place des commissions techniques qui présenteront leurs recommandations concernant les sujets débattus. Les thématiques traitées, qualifiées de prioritaires, sont transversales.

Il s’agit notamment des arriérés de l’Etat et des délais de paiement qui caracolent désormais à 6 mois, voire 8 mois. Etablissements publics et entreprises privées sont confrontés à ce goulot d’étranglement. La CGEM a remis sur la table la problématique de la lenteur du processus de remboursement de la TVA.

La réforme de la fiscalité a également été abordée. Le patronat souhaite une révision du Code général des impôt. Objectif : clarifier les dispositions de ce texte pour une meilleure prévention du contentieux fiscal. La CGEM suggère des exonérations de l’IR pour encourager l’emploi de diplômés sans expérience professionnelle. Elle appelle aussi à l’instauration de l’IS progressif. Pour l’équipe de Bensalah, l’IS proportionnel ne permet pas de lutter efficacement contre l’informel. Elle suggère ainsi l’application d’un taux de 10% pour la tranche du résultat fiscal inférieur ou égal à 300.000 DH, 20% pour la tranche dépassant 300.000 DH et 30% pour la tranche du résultat fiscal supérieur à 1 million de DH et inférieur ou égal à 5 millions de DH.

Outre la problématique des arriérés de paiement et la réforme de la fiscalité, le gouvernement et le patronat ont aussi passé en revue des questions liées à l’intégration de l’informel. L’efficience de la commande publique, la réglementation du droit de grève et la réforme du code du travail ont également été au centre des discussions. La confédération patronale plaide pour un assouplissement du code du travail afin d’encourager la création d’emplois, à travers notamment l’introduction de nouvelles mesures sur les emplois saisonniers.

Hajar Benezha

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