Agadir en mal de culture!

Depuis très longtemps, la Capitale du Souss s’urbanise à un rythme effréné. Mais son dynamisme culturel, en termes d’infrastructures, régresse, s’affaiblit, s’abîme… On a beau faire émerger des projets tous azimuts, le volet art et culture n’a pas joui visiblement de l’intérêt escompté, en particulier de la dotation en logistique idoine en termes d’exigences techniques.

Pour le second pôle économique du pays, le constat dans ce domaine vital est plutôt déconcertant. Et pourtant, ce ne sont pas les compétences associatives qui manquent dans cette ville qui renferme un répertoire des plus éloquents en prestations créatives, culturelles, artistiques et, surtout théâtrales. Durant des années, des bêtises ont été commises en matière d’infrastructures culturelles par les élus qui croyaient bien faire en mettant au monde des bâtisses inachevées et déformées, à l’image des complexes Mohamed Khair- Eddine et Mohamed Jamal Addora, lhaj Lahbib. On ne peut que s’arracher les cheveux devant cette médiocrité ahurissante.

Aucun souci d’acoustique, de confort et de commodité n’a été pris en compte lors des réalisations entamées dans la myopie et l’ignardise aussi bien intellectuelles que civiques. Ces projets ont nécessité un argent fou qui est tout simplement foutu en l’air. Vient également s’aligner à cet échec cinglant le fameux conservatoire de musique qui continue à moisir dans la désuétude depuis presque une décennie sans qu’il ne voie le jour. Un budget des contribuables colossal qui s’estompe à cause d’une bavure d’appréciation des anciens élus et dont pâtissent actuellement toute une communauté jeune étincelante, avide de structures d’accueil adéquates et inspirantes.

Le théâtre de verdure conçu à l’architecture grecque ne peut non plus exaucer les besoins de toute cette jeunesse en quête d’espaces plus ramassés et fort équipés, d’autant plus que ce joyau patrimonial est délaissé, sans direction spécifique, ni programme préétabli, ni entretien régulier. Reste la salle des fêtes de la municipalité qui tient lieu d’endroit assez propice pour la tenue des spectacles. Mais, sans grande convenance, notamment, pour des représentations de théâtre dont la singularité exige un dispositif technique approprié.

Le musée municipal, un fleuron du genre, sis au passage Ait Souss est plutôt un espace d’exposition, alors que le réaménagement de la salle de la jeunesse et sport, en dépit de l’effort qui y est fourni, reste en deçà des attentes qualitatives. Une série de maisons de quartier, pas moins de cinq déjà au stade opérationnel, meuble la vie associative. Une initiative louable qui permet la fixation des jeunes dans leurs localités et le comble d’une demande accrue en matière de pratique créative. Cet effort déployé en parallèle d’une large opération d’aménagement paysager dans les divers points de la commune, était accompagné d’une démarche visant à appuyer l’action culturelle.

Toutefois, la culture continue d’essuyer un sacré revers par de petites gens qui ne cessent de faire mordre de la poussière à cette ville, considérée par feu Mokhtar Soussi comme étant «Souss Al Alima», berceau et havre de la culture et l’art.

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