Bennaceur Oukhouya, un vétéran incontesté du chant instrumentalisé

Bennaceur Oukhouya est un grand artiste amazigh originaire de Zaouit Chikh où il est né en 1939. Son vrai nom est Fassoul Benaceur. A l’origine, il exerçait le métier de tailleur dans son village natal, avant de le quitter en 1967 pour Casablanca devenir artiste.

Ses instruments musicaux qui l’ont accompagné lors de ses débuts dans le domaine artistique étaient, respectivement le Louthar puis le violon. C’est plus tard qu’il est tombé complètement amoureux du bendir (tambourin). Ses débuts dans le domaine artistique remontent au début des années soixante. Sa carrière s’est poursuivie jusqu’en 1984, date à laquelle il s’est définitivement retiré du champ artistique. Son répertoire est incontournable et ses succès en tamazight et en arabe sont très nombreux. Ses propres chansons (accompagnées du Louthar) sont au nombre de 56. Celles-ci sont consignées, encore de nos jours, dans les archives de la radio amazighe à la SNRT.

Parmi celles-ci, nous ne citerons ici que ces quelques titres qui témoignent du grand talent qui était le sien entre autres Mch tufit injda et urda ggankh idda usmun enregistré le 10 Mai 1964, N° de la bobine 2755,  Ma mi ydar wul, khur ghifi sâaziz ikhf nech,  Ur da tawlkh cha jbrid wnna rikh,  Ira l’hbal ad ik chem awnna rikh et Adiy tbdout d ayt oukham inou tzriti  enregistrés le 10 Septembre 1967, sous N° 3385. Cette dernière chanson a été reprise par Rouicha en ces termes : A wa khurach awa khurach adi tbdut d’ayt ukham inou aha tzriti.

A cela s’ajoute,  Tighourba t3mayi – Han a hrraz i tizi- et – Mch i3ma badad, enregistrés le 04 Février 1968, sous N° 3551, sans oublier le célébre titre Agham rkoub à tamazant – Nikh m3na bar akid yawi badad – Adday 3ffa wul inou cha, enregistrés le 1er Mai 1969, sous N° 3510.

Le parcours artistique de ce vétéran n’a duré que vingt-trois ans. Un temps très court mais riche en création et en production. Malheureusement, personne, jusqu’à nos jours, ne s’est intéressé à répertorier ni à faire une collecte de ses chansons ni à les transcrire pour les mettre à la disposition de la génération actuelle et à venir. Par ailleurs, elles peuvent être utiles aux chercheurs et étudiants qui s’intéresseraient à la culture et au patrimoine amazigh.

Après ce bref aperçu sur le mentor de l’artiste Hadda Ouâkki, il est à signaler que les premiers instruments musicaux de la troupe artistique que dirigeait à l’époque Bennaceur Oukhouya à Casablanca, étaient Ta3wadit et Allun (la flûte).

Abdelmalek Hamzaoui

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