CEDEAO/ ZLECA: Un enjeu capital pour le continent africain

L’adhésion du Maroc à la CEDEAO et  la mise en place de la ZLECA, zone de libre échange continentale africaine  révèlent un enjeu capital pour le continent africain.

Au-delà de la promotion du commerce intercontinental des biens et services et donc, l’élimination des barrières tarifaires et non tarifaires, l’ambition est de stimuler les échanges commerciaux entre les pays africains selon un cadre réglementaire et régional  bien défini dans la perspective de mettre en œuvre une union douanière et d’augmenter  de 60% le commerce intra-africain d’ici à 2022. L’autre objectif non moins important est de pouvoir mettre en place une communauté économique africaine en 2028.

Selon des économistes, la mise en place de la ZLECA au niveau de l’Afrique peut booster le commerce intra-africain à hauteur de 35 milliards de dollars par an. L’adhésion du Maroc à la fois à la CEDEAO et la ZLECA est un facteur de gain dit absolu, estiment des universitaires qui expliquent que les expériences internationales ont démontré que l’élargissement des regroupements permet et favorise des gains absolus en termes de productivité prix et hors prix.

Interrogé par la map, l’économiste Nabil Boubrahimi  souligne que  l’existence de groupements économiques régionaux en Afrique devrait faciliter la mise en place de la ZLECA puisque plusieurs points prévus dans l’accord l’instituant figurent déjà dans la majorité des accords régionaux. Il rappelle que l’existence de groupements économiques régionaux en Afrique devrait au contraire faciliter la mise en place de la ZLECA puisque plusieurs points prévus dans l’accord l’instituant figurent déjà dans la majorité des accords régionaux. Pour lui, la mise en place de la ZLECA  pourrait stimuler les échanges commerciaux entre les pays africains qui représentent actuellement moins de 20% du volume global des échanges extérieurs du continent, loin derrière l’Asie (près de 50 %) et l’Europe (autour de 70 %).  La création d’une zone de libre échange intra-africaine vise,  a t-il précisé, une augmentation de près de 60% d’ici à 2022, du niveau du commerce intra-africain ainsi que la mise en place d’une union douanière d’ici quatre ans et d’une communauté économique africaine en 2028.

La ZLECA  est de nature à améliorer la qualité des infrastructures de transport en Afrique, la résolution du problème de déficience des réseaux de distribution, le développement de la complémentarité entre les économies africaines et le renforcement de la connectivité digitale, a souligné cet économiste.

Aussi, la mise en place d’une zone de libre échange continentale africaine devrait normalement renforcer la présence des entreprises marocaines dans certains secteurs économiques en Afrique notamment les engrais, les produits pharmaceutiques, le secteur bancaire, l’immobilier…

Même s’il est aujourd’hui encore prématuré d’évaluer l’impact de cet accord sur le Maroc et le continent, d’autres analystes économiques estiment par ailleurs que «le processus d’adhésion progressif permettra d’aboutir à des convergences sur des questions de procédures techniques en matière d’importation, de commerce, d’industrie, d’agriculture, de douane, de circulation des personnes, de sécurité ainsi que des finances ». Cela étant, la mise en œuvre d’une telle ZLE à l’échelle de l’Afrique pourrait doper le commerce intra-africain à hauteur de 35 milliards de dollars. Et le Maroc va certainement tirer profit de ces flux commerciaux potentiels et additionnels d’autant plus que l’intégration en Afrique du Nord a toujours été un échec, explique Nabil Boubrahimi. Il faut dire que l’intégration à la ZLECA et partant à la CEDEAO révèle clairement la vision du Maroc par rapport au continent africain à même de promouvoir la croissance économique dans le continent et accroitre les échanges commerciaux dans un cadre territorial plus élargi et plus renforcé et plus ouvert sur le monde. A souligner que l’institut Amadeus compte organiser un cycle de conférences dans les quatorze pays formant la CEDEAO.

Fairouz El Mouden

Selon  Omar Hniche, directeur du centre interdisciplinaire de recherche en performance et compétitivité interrogé par la map, la zone de libre-échange continentale doit normalement inclure les marchés intégrés régionaux. Il s’agit du marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA), la communauté d’Afrique de l’Est (CAE), la communauté de développement d’Afrique australe (SADC), la communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union du Maghreb arabe (l’UMA) et la Communauté des Etats sahélo-sahariens. La mission de l’UA est donc d’étendre celà au reste de l’Afrique.

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