Quelle stratégie touristique pour Agadir?

A l’issue de la récente promotion du produit touristique d’Agadir en terre danoise, initiée par le conseil régional Souss-Massa, du CRT et la compagnie aérienne Air Arabia, serait-on encore tenté de croire en ces sursauts timides et vulnérables, dans le sillage de la reconquête d’un marché porteur tel que celui de la Scandinavie ? Il est bien évident que les ingrédients naturels et climatiques, plus spécialement, outre le potentiel sécuritaire, convergent pour faire de l’une des plus belles villes du monde, une référence notoire du tourisme, à l’échelle planétaire, au moment où la compétitivité est ardue.

Cependant, si toutes ces conditions sont réunies pour une véritable expansion touristique, on est toujours amené à s’interroger sur les compétences humaines qui peuvent optimiser ces potentialités et sur les conceptions à mettre en œuvre pour les mettre en œuvre. Durant un bon bout du parcours promotionnel de la ville, on est en mesure de constater, en fait, que nombre de professionnels bien introduits dans le domaine ont pu insuffler un élan crucial, depuis que la destination se vendait aisément à coups de génie, en allant persuader les scandinaves, les germaniques et autres, à venir savourer les délices de la cité.

Pendant ce temps-là, on s’ingénie à donner le meilleur de soi-même pour être à la hauteur.

Les touristes qui choisissent la destination Agadir pour ses splendeurs et ses richesses patrimoniales s’en privent tout au long de leur séjour puisque restés barricadés dans l’enceinte de l’hôtel adoptant la formule All Inclusive. Ajouter à cela, les durs coups essuyés par l’écotourisme dont les investisseurs ont monté, dans les beaux recoins de la nature, à Imouzzer et autres, des bijoux à l’architecture du terroir et dont les touristes sont souvent privés à cause du «tout compris». Devant cette percée dévastatrice de cette formule, on ne comprendra jamais l’attitude de l’Etat qui, d’une part prétend encourager le tourisme rural à partir des programmes lancés à cet effet et, d’autre part, continue à faire la sourde oreille aux plaintes et appels arborés par rapport à l’offre «All inclusive», devenu, au fil du temps, comme une réelle entrave aux différentes activités touristiques.

D’autre part et au moment où les restaurateurs accusent des coups dus à la formule suscitée, certains s’adonnent à la multiplication des prestations dans la même boîte (snack, restaurant, bar, pâtisserie, boulangerie…), parfois sans autorisation requise. D’autres, moyennant des enveloppes juteuses, parviennent à décrocher le «droit» de mettre dans le marché charnel des cabarets où peuvent «officiellement» pratiquer les milles et une nuits en toute quiétude.Tous ces contrastes sont hélas connus voire aggravés, car, il y a toujours des arrivistes qui profitent de cette situation controversée.

Enfin, certes la volonté politique de faire du tourisme un levier du développement économique de premier ordre. Les opérations mises en fonction à ce propos, notamment à travers la vision 2020, illustre bien cette orientation majeure. Toutefois, l’action touristique dans cette visée doit également tirer vers le haut toutes les activités qui forment ce tout indissociable et qui n’admettent point de hiatus.

Agadir n’est point une ville située en plein Caraïbes ou encore Hawaï, enclavée dans la nature. Non loin de tout cela, Agadir dont la kasbah est dépositaire d’une riche civilisation et dont l’arrière pays est porteur de diversité attractive,  est perpétuellement ouverte aux offres de rêve. Il est donc inadmissible de fermer ses portes à ses visiteurs des quatre parties du monde, pour le plaisir de quelques opérateurs inciviques.

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