La panne sociale !

On ne badine nullement avec les conditions de vie vitales des populations marocaines! C’est le mot d’ordre nodal auquel le bureau politique du PPS a consacré l’essentiel de ses délibérations, lors de la première réunion, juste après son élection pour un nouveau mandat, en clôture du processus du congrès national du parti.

Consciente de la rude conjoncture sociale que vit actuellement le pays, cette instance exécutive n’est point passée par quatre chemins pour crier haut et fort le déficit énorme qui accable de larges souches frappées par le dénuement et la privation. On ne saurait alors demeurer insensible à leurs attentes les plus rudimentaires ! Le devoir insistant de toutes les forces vives en présence sont amenées à mettre à l’écart tous les clivages politiciens et réducteurs pour faire face de concert, aux enjeux sociaux qui montent d’un cran.

Dans maintes de régions, le torchon ne cesse pas de brûler, notamment dans les zones démunies que la misère et l’exclusion terrassent atrocement chaque jour. Les expressions de colère légitime, à propos de la hausse des prix un peu partout, n’en sont, en fait, que des illustrations saillantes de la déchirure sociale qui interpelle vivement toutes les composantes du pays, en particulier l’exécutif. Il est donc question d’une réelle alerte qui secoue tout le pays et que nul n’est censé s’en dérober ni s’y conduire en acteur passif.

Les campagnes de boycott de certains produits de consommation, quoique l’on en puisse dire à propos de leurs motivations sous-jacentes, font également état d’une profonde ire à l’égard des disparités criardes, aux dépends des couches démunies et des territoires marginalisés par rapport aux ressources de la Nation.

On ne pourrait alors tourner le dos aux doléances qui n’admettent, en effet, aucune tergiversation encore moins nul laxisme. Il urge de présenter les solutions politiques impératives qui s’imposent à la problématique sociale et à la déchéance de la concurrence économique juste, dans le cadre de l’Etat de droit et des Institutions. Dans ce sens, la fermeté serait plus que jamais de mise en termes de contrôle et de répression de la débandade, en termes de complaisance et d’impunité que connaît le dispositif de la libération des tarifs dont les répercussions fâcheuses étouffent le pouvoir d’achat des franges appauvries de la société. Le rôle du conseil de la compétitivité, jusqu’ici quasi- bafoué, est appelé à se mettre en évidence pour contribuer, en tant qu’outil constitutionnel catalyseur, mis en place pour veiller au bon fonctionnement du système de l’offre et de la demande, dans le respect absolu des règles en vigueur.

Ceci étant, l’imminence des démarches idoines à entreprendre en vue de sécuriser les petites et moyennes bourses des citoyens et apaiser les tensions sociales, ne devrait pas, pour autant,  suspendre ni ajourner la mise en avant de la réflexion assidue, responsable et dans les meilleurs délais, relative au nouveau modèle de développement à mettre en œuvre. Car, il ne devrait pas s’agir uniquement du court terme , en direction de l’assouvissement du besoin urgent des populations défavorisées, mais du moyen et long terme, à travers des plans stratégiques pérennes, de nature à endiguer les inégalités territoriales et prioriser la justice sociale dans les points les plus reculés du pays.

La fuite en avant ou encore l’ignorance des problèmes qu’endurent des citoyens laissés pour compte, ne font que fragiliser la stabilité et attiser les colères, pouvant générer des soulèvements massifs fort périlleux et, de ce fait, hypothéquer le projet de progrès, de démocratisation et de modernisation dans lequel le pays s’est engagé.

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