Enseignement de la langue amazighe: les associations et coordinations montent au créneau!

C’est la rentrée! Les associations, les coordinations et les confédérations amazighes n’ont pas manqué une nouvelle fois de tirer la sonnette d’alarme sur la situation de l’enseignement de la langue amazighe dans les écoles.

Dans un communiqué conjoint rendu public, les associations pointent du doigt le retard dans la mise en œuvre des lois organiques relatives à l’amazighe. Les associations et coordinations amazighes, lit-on dans le communiqué, «dénoncent l’attitude du gouvernement caractérisée par les échappatoires, les reports et les ajournements de la publication des lois organiques relatives à l’amazighe, en violation flagrante avec la Constitution». Elles affirment que cet état de fait «a contribué à davantage de discrimination et de marginalisation envers la langue amazighe, malgré son statut officiel, et a conduit ainsi au recul de nombreux acquis réalisés au sein des institutions».

Le débat sur le recul de l’enseignement de la langue amazighe ne date pas d’aujourd’hui. Il y a quelques années déjà, et à l’occasion de la rentrée scolaire, des voix se sont levées pour un enseignement de l’amazighe, une langue officielle depuis 2011. Un acquis certes considérable, mais qui pâtit de nombreuses défaillances.

La même source souligne «le traitement arbitraire et discriminatoire du ministère de l’Education nationale à l’encontre des enseignants de la langue amazighe, les obligeant à enseigner des matières autres que celle dans laquelle ils se sont spécialisés, ainsi que le mépris et la marginalisation de la langue amazighe dans l’enseignement et le suivi pédagogique, qui vont à l’encontre des circulaires et des notes ministérielles émises par le ministère lui-même auparavant ; ce qui contribue à enraciner dans la conscience des apprenants l’idée humiliante d’«infériorité» de cette langue», expliquent-elles.

Les associations et coordinations amazighes appellent le gouvernement à accélérer la publication des lois organiques relatives à la langue amazighe après avoir apporté les modifications indispensables et fondamentales requises par le mouvement amazigh, soulignent-elles. Par la même occasion, elles appellent  le gouvernement à se lancer dans une réforme radicale de l’éducation et ce, dans un esprit national, loin des calculs partisans et populistes, afin de préserver les droits des générations futures à un niveau d’instruction impartial,  lit-on dans le même communiqué.

Parmi les organisations signataires de ce communiqué figurent l’association des enseignants de langue amazighe (sections nationales), la confédération des associations amazighes du sud du Maroc Tamunt N’iffus (30 associations), la confédération des associations amazighes du nord du Maroc (135 associations), la coordination nationale amazighe (65 associations), l’organisation Tamaynut (organisation nationale de 30 sections), l’observatoire amazigh des droits et libertés, l’association Aourir, l’association Tawsna Achtouken, l’association de l’université d’été d’Agadir.

Mohamed Nait Youssef

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