Un mur au Sahara: la «great idea» de Trump

Le gouvernement a recadré le débat et fourni des données sur l’émigration clandestine, à partir du territoire marocain. Mustapha El Khalfi en a fait l’un des points de sa communication hebdomadaire. Le porte-parole du gouvernement a fait le point de la situation qui se résume en trois points.

Selon lui, le bilan annuel des Marocains impliqués dans les tentatives avortées d’immigration clandestine a baissé à 7100 personnes à fin août 2018 contre 8 200 une année auparavant. Soit un taux de 13% contre 20% en 2017.

Le deuxième point soulevé est l’augmentation du nombre de tentatives d’immigration clandestine déjouées, qui passe, durant la même période, de 39 000 à 54 000, traduisant une hausse des activités mafieuses mais aussi de l’action des pouvoirs publics contre les réseaux mafieux, sachant que le nombre de Marocains impliqués a connu une diminution.

Le troisième aspect développé par El Khalfi est celui de la responsabilité de l’Etat marocain et des «efforts intenses déployés par les pouvoirs publics pour lutter contre les réseaux d’immigration illégale», d’ailleurs reconnus et appréciés par nos voisins du Nord et par la communauté internationale.

Et voilà que le président américain veut être de la fête contre les migrants africains qui envahissent l’Europe et ne manque pas l’occasion pour exporter ses idées géniales.

A l’Espagne, qui fait face à une vague de migration illégale sans précédent, il veut vendre une «great idea» qui consiste en la construction d’un mur similaire à celui qui devrait permettre la fin de l’émigration mexicaine en Amérique.

A ce jour, le grand projet est toujours une promesse de sa campagne électorale, de 2016, qui fait rêver encore les opposants et les xénophobes à la présence des étrangers aux Etats-Unis. Tout particulièrement ceux à la recherche d’un gagne-pain, face aux énormes difficultés dans les pays latinos…

Car, le mur du Sahara, qui nécessitera près de 100 milliards de dollars, est plus compliqué à réaliser, à cause de la zone de non droit et du no man’s land, occupé par les grandes mafias de tous les trafics, dont la plus importante n’est autre que le «polisario».

Ce sont plus de 6 000 km de barrières et de barbelés à mettre en place. Sans parler des parois de métal et de ciment qui vont avec.

Une belle aubaine pour les entreprises américaines …

In fine, n’est-il pas plus judicieux de consacrer ces dizaines de milliards de dollars à des investissements générateurs d’emplois dans les grands pays pourfendeurs de main d’œuvre potentiellement migratoire?

C’est le meilleur moyen pour retenir et dissuader les Africains qui fuient leurs pays par manque de travail et de perspectives.

Mohamed Khalil

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