Affronter les pollueurs récidivistes!

On reviendra encore une fois sur Anza, ancienne bourgade à moins d’une dizaine de kilomètres au nord d’Agadir. Depuis déjà des décennies, les citoyens de ce faubourg endurent le calvaire, à cause de la prolifération d’une multitude d’unités de fabrication de farine de poisson et de denrées alimentaires qui empestent le lieu, polluent l’air et intoxiquent la mer.

Des odeurs nauséabondes s’exhalent pendant la journée, alors que les résidus crasseux sont évacués dans le large, à travers des conduits découverts à l’œil nu. Aux côtés de ces fabriques polluantes, s’était érigée une cimenterie qui avait causé, durant des années, des préjudices aux populations, contaminées par de chroniques maladies pulmonaires. Toutefois, il y a tout juste quelques années, ces ogres cimentiers ont été transférés à la commune Imi M’korn relevant de la province de Chtouka Ait Baha, au sud de la capitale du Souss.

De même, dans le cadre du programme national «villes sans bidonvilles», pas moins d’une dizaine de regroupements bidonvillois a été quasiment  anéanti. Mais, en dépit de graves sévices attentatoires à l’être humain et à l’écosystème marin dont elles faisaient preuve, les usines poissonnières qui longent l’océan poursuivent leurs méfaits nocifs dans l’impunité totale.

Face à ces agressions, les acteurs de la société civile n’ont eu de cesse de tirer la sonnette d’alarme, haut et fort, contre l’abandon et l’impassibilité auxquels les habitants du quartier sont constamment soumis. Leur colère véhémente gronde, à cor et cri, dans la rue en vue de faire pression sur les décideurs concernés et de les inciter à mettre fin à leurs souffrances. Mais, il semble que toutes ces transgressions qui se commettent  au grand jour, continuent à faire subir aux résidents avoisinants et à la faune marine tous les malheurs du monde.

Cependant, il y a moins d’une semaine, l’Autorité d’Agadir, piquée au vif après les multiples coups d’indignation populaire, semble s’atteler à mettre un terme à ce fléau qui sème le malaise dans les foyers et ravage l’équilibre écologique. Récemment, on croit savoir qu’un contingent de services, conduit par le Wali en personne, aurait débarqué, à l’improviste, chez les contrevenants pour s’enquérir de cette situation désolante. Pas moins d’une dizaine de boîtes industrielles serait pontée du doigt et ferait l’objet de réhabilitation de leurs propriétés, sous peine de sanctions drastiques.

Il est bien clair que ces atteintes au bien-être des individus et aux conditions environnementales ne sauraient perdurer indéfiniment. D’autant plus que les citoyens, en constante gêne, montent au créneau et ne comptent plus lâcher prise. On ne peut alors que saluer vivement cette descente salutaire qui serait, sans doute, suivie par d’autres actions salvatrices, au service des populations.

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