Libérer le domaine public!

Précédemment, sur cette même chronique, on avait évoqué la problématique chronique de l’occupation du domaine public, le long de la ceinture côtière, au nord de la capitale du Souss.

En dépit des cris de détresse du tissu associatif, toutes tendances réunies, il semble bien que la réaction salvatrice que tout le monde attend avec impatience, tarde encore à venir. Animée par une volonté ardente de poursuivre la lutte contre l’agression farouche que subit l’écologie marine du littoral, la société civile récidive de plus belle. Après un sitting tenu, il y a environs une semaine, devant la Wilaya, elle revient à la charge, cette fois-ci, en face de la direction régionale de l’équipement, du transport, de logistique et de l’eau de Souss Massa, en attendant un autre sursaut, au début du mois prochain. Un choix de lieu symbolique pour pointer du doigt la partie responsable du patrimoine de l’Etat aussi bien terrestre que marin.

Cette série de manifs qui dénonce la prolifération des constructions sur les plages sublimes, notamment à Immi Ouaddar, Tama Ouanza, Taghazoute et Aourir, se poursuit sans relâche, quoique l’appel à ce mouvement de masse, pour ces débuts prometteurs,  soit relativement étriqué par rapport à l’importance de cette cause. En plus de cette campagne ininterrompue, initiée par des acteurs du paysage associatif de tous bords, on ne cesse pas non plus, de fustiger la pollution extravagante dont font l’objet les populations et les sites naturels du faubourg d’Anza, à moins d’une dizaine de kilomètres d’Agadir.

Des tentatives de dissuader les pollueurs dans cet ancien bout de terre infesté d’unités de production de la farine de poisson et de fabriques agro-alimentaires, ont été entamées, sans grand succès à nos jours. Un peu partout sur les rivages de l’océan, des émissions de gaz toxique et des jets d’eaux usées enveniment l’air et la mer, ainsi que le citoyen qui se débat au quotidien dans de sordides insalubrités.

Le mutisme déconcertant dont font preuve les décideurs centraux face à cette démolition continuelle des sites naturels sur les rives nord et cette asphyxie polluante dans le centre urbain d’Anza, ne fait qu’enrager la population du Souss entier. Il est bien clair que, derrière toutes ces transgressions des lois en vigueur, se dressent des barons qui trouvent les moyens souvent illicites de se procurer une compromission soudoyée ou encore une complaisance complice pour ériger leur hideur pied dans l’eau. Dans un pays de droit et des institutions, il ne peut être qu’un crime crapuleux que de saccager sans scrupule, au su et vu de tout le monde, les sites marins d’une splendeur saisissante et rendre désagréable, la vie quotidienne des habitants. D’autant plus que notre pays s’est engagé résolument, à travers les chartes des diverses COP, à respecter et valoriser l’environnement. Une riposte vive et rigoureuse est à prévoir dans ces lieux que les prédateurs n’ont eu de cesse de ravager sans vergogne.

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