Akal !

«AKAL», est un terme amazigh qui signifie «TERRE». Historiquement, la communauté marocaine s’est toujours agrippée à mort aux fibres de ses tetres, Depuis des lustres, cet attachement séculaire, s’insurgeait d’une manière ferme, chaque fois que des intrus tentaient de l’en spolier ou encore lui porter préjudice.

L’ère coloniale à multiples phases, tant martiale pour recouvrer l’indépendance de la nation que pacifique pour parachever la récupération des provinces du sud, ne faisait qu’enhardir cette ardente dévotion de la terre, synonyme de l’essence bénite.

Aujourd’hui, le culte de la terre est inviolable et nul ne saurait badiner avec son impact existentiel, car, de tout temps, il représentait la fierté et la condescendance de toute une patrie. Ceci étant, quand on ne cessait de s’époumoner pour faire asseoir la justice sociale et territoriale, ce n’était nullement une requête casuelle ou  tout au moins infondée. C’était, bien au contraire, une doléance qui réclamait, avant tout l’équité dans la répartition des richesses et, ensuite, la prévention contre les agressions que pouvait subir la terre ancestrale.

C’est dans cette optique qu’on devrait comprendre le sursaut des populations du sud marocain, dimanche dernier à Casa. Différemment de ce que certains ont débité, d’une façon irréfléchie voire tendancieuse, la marche était, sans aucun doute, la résultante d’une indifférence chronique de l’Etat à l’égard de la terre des ancêtres. Une situation déplorable qui n’a fait que durer, sans y remédier, en mettant un terme aux subtilisations flagrantes qui s’opèrent sur les terres et les biens des citoyens, pour la plupart des campagnards ou encore des montagnards, à bout de leurs plaintes répétitives.

Dans ce mouvement légitime, il n’a jamais été question de connotations sectaires débouchant sur la division, comme l’avaient laissé entendre certaines mauvaises langues. Tout le monde était conscient du fameux slogan qu’avait constamment arboré l’amazighité dans son parcours le plus crucial de l’histoire revendicatrice, à savoir «l’unicité dans la diversité !».

Bien au contraire, l’imposante foule, en rang unifié et civilisationnel, fustigeait le mutisme de l’Etat envers leurs malheurs, condamnait les invasions saccageuses aussi bien humaines qu’animales, menées sur  leurs terres,  et maudissait sans appel l’exclusion volontaire exercée sur leur condition de vie, en termes de projets structurants et d’équipements sociaux…

La manifestation de la terre a donc brandi haut et fort, le message de la territorialité aux décideurs centraux qui persistent à ignorer aveuglément leurs doléances. Une alerte incitatrice et un appel préventif, sans incident ni provocation, mais qui pourraient dégénérer si on continue à se conduire en sourde oreille.

Et ce n’est pas en creusant des abreuvoirs dans les terres des exploitants à l’adresse des dromadaires, qu’on pourrait résoudre les problèmes des nomades aux dépens des sédentaires ! Les richissimes notables chameliers qui imposent la loi de la jungle devraient cesser de subtiliser les terres des ayant-droits, par la fermeté et l’intransigeance des mesures à entreprendre, dans un pays de droit et des institutions, comme on a toujours prétendu…

Top