«Le low-cost est le principal moteur de croissance du marché du fitness au Maroc»

Kaoutar Khennach

Les salles de sport et de fitness au Maroc sont en plein développement depuis plusieurs années. City Club est l’une des enseignes qui ont démocratisé la pratique des Fitness. Dans cette interview, Jonathan Harroch, fondateur de City club nous parle de la politique de son groupe des salles de sport et nous dévoile sa vision dudit marché au Maroc.

Al Bayane : Quelle analyse faites-vous, aujourd’hui, du marché du Fitness au Maroc?

Jonathan Harroch : Les marocains sont aujourd’hui de plus en plus préoccupés par leur santé et leurbien-être. Cette préoccupation grandissante bénéficie pleinement au marché de la remise en forme, qui de par son caractère encadré et sa proximité, répond aux aspirations et aux modes de vie d’une clientèle urbaine.

De plus l’augmentation du temps accordé aux loisirs et la progression de la pratique sportive chez les femmes et les seniors sont autant de facteurs qui laissent entrevoir de belles années pour le fitness.

Nous en voulons pour preuve les 56 millions de pratiquants du fitness chez nos voisins européens.

Peut-on dire que les salles de sport sont désormais un business florissant?

Au cours des dernières années, le paysage des salles de fitness et de remise en forme s’est franchement étoffé. Toutes les bourses sont désormais satisfaites. Toutefois, l’offre ne peut plus se contenir aujourd’hui à des activités classiques de musculation ou de cours collectifs, l’offre se doit d’être plus conséquente, beaucoup plus orienté bien être.

De ce fait, les opportunités de partenariats se multiplient et rendent désormais ce business plus florissant qu’auparavant. L’on mise aujourd’hui sur des relais de croissance de nature beaucoup plus lucrativetelle la nutrition ou les activités de détente (Yoga, Aquagym…).

Est-ce que c’est le LowCost qui a boosté le marché marocain de Fitness?

Evidemment que le low-cost est aujourd’hui le principal moteur de la croissance du marché du fitness. L’on est en effet avec plus de 30 Clubs, loin devant le reste des réseaux qui en détiennent pour le meilleur d’entre eux pas plus de 8.

Sauf qu’outre l’intensification de la concurrence et la tension générée sur les prix, le choix du Low-Cost chez CityClub est avant tout motivé par la volonté de démocratiser la pratique sportive encadrée au Maroc ; le fitness étant selon nous d’un apport fort et concret dans l’éducation à la citoyenneté, le vivre ensemble et l’insertion sociale.

City Club se veut le leader du fitness à bas prix au Maroc. Quel est le secret de réussite de votre modèle économique?

Le secret de la réussite de City Club réside dans la nature même de l’activité fitness dont la mesure où les individus en retirent une satisfaction qui dépend des autres. En effet, plus le nombre d’adhérents est élevé, plus la contribution de chacun aux coûts fixes d’investissement et de maintenance est faible.

Toutefois pour s’emparer de la place de leader, fallait-il encore s’assurer d’avoir une présence nationale et garantir cet effet réseau tant recherché par le consommateur marocain. Pour cela, nous avons dû investir plus de 350 MMAD en trois ans, intégralement sur fonds propres. Aujourd’hui, l’on pense avoir établi une réelle barrière à l’entrée qui nous permet d’envisager de nouveaux marchés comme celui des loisirs.

Vous avez récemment lancer une gamme de luxe à travers votre marque «Unique». Pourquoi ce nouveau positionnement?

Avec City Club, nous avons démocratisé le fitness au Maroc. Toutefois cela ne pouvait se faire sans décevoir un certain type de clientèle, il a fallu donc entamer une segmentation stratégique de manière à pouvoir satisfaire les besoins de celle-ci.

Chez Unique, tout a été pensé dans les moindre détails. Des horaires aménagés, des casiers personnels, un service à la carte, et un excellent rapport qualité prix. Mais Unique, c’est aussi un cadre architectural moderne, du matériel haut de gamme et des coach qualifiés qui vous assistent en salle de fitness, salle de spinning, cours de boxe moderne, espace musculation, cours particuliers, piscine, etc.

Vous avez également créé le réseau City lady, un club 100% féminin. Quelles sont les exigences des femmes en matière de Fitness ? est-ce que «la femme» est une cible difficile à séduire?

Toutes les études que nous avons faites corroborent le fait que le marché du fitness féminin est aujourd’hui en plein essor. En effet, alors qu’aujourd’hui, les femmes ne représentent que 25 % de notre clientèle, celles-ci devraient représentaient plus du triple. D’où la création d’un réseau City Lady 100 % féminin.

Les femmes d’aujourd’hui sont en quête d’un univers féminin dédié au sport et au bien-être, dans lequel tousleurs besoins seront anticipés.

Et c’est justement à cela que s’évertue City Lady à répondre tous les jours.L’équipement, l’agencement et les services mis en place ont été pensé en conséquence, selon les spécificités de chacune que ce soit sur le plan de la taille, la morphologie, l’âge ou encore l’état de santé de chaque adhérente. D’ailleurs l’un des circuits phares qui sera proposé dans le programme, est le circuit minceur 30 minutes qui est un circuit ludique de 30 minutes sur des appareils de musculation à charges variables.

Le City Ladyper mettra aux femmes de faire leur sport sans sentir de regards incessants. De bouger sans complexes et de pratiquer le sport voulu en toute intimité.

Combien de salles disposent, aujourd’hui, le groupe City Club à travers ses trois enseignes ? Et, combien d’abonnés?

Aujourd’hui, City Club comporte un réseau de 30 salles dans huit villes du royaume (Casablanca, Rabat, Sale, Mohammedia, Marrakech, Agadir, Tanger, El Jadida) et permet à plus de 220 000 personnes, de toutes les franges sociales de pratiquer du sport librement.

Toutefois, il est à signaler que le marché de la remise en forme est loin d’arriver à maturité. Plusieurs viviers sont encore inexploités. Des villes comme Fès, Meknès, des quartiers comme Hay Hassani, Oulfa, Salé Tabriquet sont très demandeurs.

Quels sont vos projets à l’horizon 2020?

Capitalisant sur une réelle expertise métier et un avantage concurrentiel certain et durable, le groupe City Club envisage aujourd’hui outre l’agrandissement de son réseau, la conquête du marché des centres de sport et loisirs.

Ayant pour ambition de faciliter l’accès aux sports et aux loisirs aux ménages marocains moyens, Valley se veut être un paradis pour enfants pour le bonheur des parents. En effet, Valley propose de vivre en famille une expérience hors du commun en plein milieu de la nature à travers une série de programme d’activités ludiques et sportives.

Doté d’un espace de loisirs, d’un fitness géant et d’un centre omni-sportif, Valley aspire aussi à offrir aux familles casablancaises modestes des activités libre accès dans la forêt de Bouskoura. Un espace où aire de jeux ludiques, ateliers exploration et découverte, circuit accrobranche, tyroliennes viendront ravir les casablancais.

City Club accueille de nouveaux investisseurs

Le Groupe City Club présente un programme d’investissement ambitieux à hauteur de 2 milliards de DH sur les trois années à venir, visant à encourager 1 500 000 Marocains au sport.

Ayant pour but principal l’élargissement du réseau des salles de sport tant au niveau national qu’international, l’objectif de ce nouveau programme est d’ouvrir à terme 150 clubs dans 56 villes du Royaume et de proposer 60 activités sportives répondant aux besoins spécifiques de chaque segment de clientèle. Le plan ne se limite pas à la création de Clubs de fitness seulement mais aussi la mise en place de grands centres de sports et loisirs pour les familles ainsi que des piscines olympiques dans les villes majeures du Royaume mais aussi dans les villes les plus reculées.

Afin de pouvoir atteindre ses objectifs, le Groupe a décidé d’ouvrir son capital à des investisseurs étrangers. Les nouveaux investisseurs ont pour ambition de reprendre les chantiers déjà initiés par le Groupe dans le cadre de sa stratégie axée qualité. Pour ce faire, ils souhaitent dans un premier temps rénover les clubs existants, renforcer la main d’œuvre en recrutant du personnel, changer le parc des machines et introduire de nouvelles disciplines sportives. Parmi les axes d’amélioration, la politique tarifaire du Groupe est ainsi revue, optant pour la remise en place du tarif initial lors du lancement de la marque soit 4900 DH/an.

Ainsi, le prix actuel passe de 2450 DH à 4900 DH par an.  Un ajustement jugé nécessaire par les nouveaux associés afin d’assurer la viabilité d’un tel projet. En effet, la tarification actuelle ne permet en aucun cas au Groupe de se maintenir plus longtemps au niveau de ses ambitions de développement qui vise les zones les plus reculées du pays. Ajouté à cela un tarif actuel jugé anormalement bas comparé à l’étendu du réseau et des services proposés.

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