Le PPS appelle à la consolidation des acquis institutionnels

Partout dans le monde, le 40e anniversaire de la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l’homme est célébré, constituant ainsi une étape universelle en la matière et une occasion de s’arrêter sur les développements de la situation des droits et libertés dans les différentes régions de la planète.

A cette occasion, le Parti du progrès et du socialisme enregistre les acquis positifs réalisés par le Maroc en matière des droits de l’homme. Il exprime sa fierté pour tout ce qui a été accumulé en ce qui concerne la reconnaissance des droits de l’homme, tels qu’ils sont universellement reconnus, l’adhésion avec courage et audace à la plupart des conventions internationales relatives aux droits de l’homme et l’adoption de nombreux lois et textes réglementaires qui renforcent l’option avancée du Maroc dans ce domaine.

Il se félicite aussi de la création d’institutions constitutionnelles et d’organisations pour la protection des droits et libertés et leur promotion, qui œuvrent pour la préservation de la dignité, des droits et des libertés des citoyennes et citoyens, individus et groupes et qui s’occupent de la diffusion de la culture des droits de l’homme et de la prise de conscience à ce sujet dans le but de former des générations imbues des valeurs de la liberté, de la dignité et de la démocratie et qui croient en l’importance de l’égalité, de la tolérance, du droit à la différence et de la liberté d’opinion dans un cadre de consécration de la suprématie de la loi et du respect des référentiels nationaux et universels dans ce domaine.

En dépit de toutes ces réalisations et autres, d’autres questions d’une grande importance continuent de constituer des paris et des défis qu’il faut traiter avec le sérieux, la responsabilité et la volonté politique requis. Les nombreuses dispositions positives contenues dans les textes constitutionnels et juridiques ne peuvent être renforcées qu’avec le parachèvement de l’édification constitutionnelle et institutionnelle et la prise de toutes les dispositions et initiatives requises dans le but de procéder à la mise en œuvre démocratique et optimale de ces contenus, texte et esprit, pour que tout le monde puisse les ressentir sur le terrain.

Priorité à la culture de l’écoute et du dialogue

Les développements et les nouveautés marquant la scène internationale et la scène nationale nous imposent de faire passer en priorité la culture de l’écoute et la langue du dialogue. Ils nous imposent aussi de déployer suffisamment d’efforts pour saisir les différentes nouvelles expressions sociales, sans les minimiser ou les sous-estimer et de tenter de réagir positivement avec elles, de manière à renforcer la position du Maroc en matière des droits de l’homme et à préserver et protéger son image et sa notoriété dans le domaine du respect des droits de l’homme. D’autant plus que les Marocains ont accumulé une culture protestataire avancée et consciente, organisée ou spontanée soit-elle, une culture fondée sur l’acte pacifique qui bannit la violence.

Le chantier de la réforme du système judiciaire requiert lui aussi dans ce domaine une importance extrême pour la promotion des droits et libertés, à commencer par la question de l’indépendance du parquet général et l’étude de la faisabilité de ce choix à travers une évaluation objective, profonde et sereine, qui porte sur les différents volets du sujet et en analyse l’impact dans ses différentes dimensions.

L’adoption du code pénal doit être réalisée avec le même esprit positif et avec les doses requises au renforcement et à la consolidation des droits et libertés fondamentales. Il est également nécessaire de rechercher les outils et formules juridiques requis pour la révision des jugements et la libération des détenus à la suite des manifestations et des protestations ou de l’exercice de la profession de journaliste ou autres formes d’exercice de la liberté d’opinion pour donner un souffle nouveau aux droits de l’homme qui permette la création d’un climat politique et démocratique positif et aide à la création d’une détente qui renforce les fondements de la stabilité et consolide la positons des institutions.

Parmi les défis qui interpellent aussi les différents institutions et acteurs figure l’action à entreprendre pour la mise en œuvre des politiques publiques, susceptibles d’assurer les droits économiques et sociaux, garantis par la Constitution comme l’enseignement, la formation, l’emploi, les soins et la protection sanitaire et sociale et le logement décent.

Une nouvelle génération des droits et libertés

Un autre défi porte sur la nécessité de chercher les approches humaines et des droits de l’homme permettant la mise en œuvre de l’aspect officiel de la langue amazighe à travers la sortie de la loi organique y afférente et la création du conseil national des langues et de la culture marocaines, la révision des textes organisant le droit de création des associations et de la tenue des rassemblements publics pacifiques, le traitement de certaines questions épineuses et complexes comme le terrorisme, l’environnement, la migration, le droit d’accès à l’information, la protection des données à caractère personnel et autres parmi la nouvelle génération des droits et libertés.

Compte tenu de l’aspect d’extrême importance que revêtent les questions de la parité et de l’égalité entre les deux sexes dans les droits et devoirs, comme fondements constants dans le projet social auquel nous aspirons, la situation ne permet plus aucun  retard dans la création et la mise en œuvre des mécanismes et lois y afférents.

Les principes des droits de l’homme, un tout indivisible

Cette action doit être entreprise selon une approche tenant compte des dimensions transversales et globales de la question de l’égalité et de la parité, qui constitue un défi de la justice sociale et un élément d’appui du progrès et du développement dans le sens de combattre toutes les formes de discrimination selon le genre. Ce qui requiert aussi de déployer davantage d’efforts pour assurer l’égalité des chances entre l’homme et la femme dans l’enseignement, l’accès au marché de l’emploi, l’héritage et l’accès aux postes supérieurs. Il en est de même pour toutes les responsabilités et l’exercice de toutes les activités politiques et électorales et autres dans le but de protéger les droits de la femme, renforcer son autonomisation économique et préserver sa dignité dans le cadre de l’Etat de Droit.

En dépit du fait que le sujet de l’abolition de la peine de mort n’est pas une question aisée compte tenu de l’incompatibilité des positions et des orientations à ce propos, il n’y a aucun mal à opter pour le dialogue et poursuivre le débat serein à ce sujet, dans le but de convaincre tout le monde de la nécessité pour le Maroc d’adhérer au protocole annexé à la convention internationale relative aux droits civils et politiques portant abolition de la peine de mort . Et comme notre pays a pratiquement cessé l’application de la peine de mort depuis presque un quart de siècle, pourquoi ce retard et ces tergiversations dans le vote pour la résolution de l’Assemblée générale de l’ONU concernant le moratoire au sujet de la peine de mort dans la perspective de l’abolir?

Croire dans les principes des droits de l’homme est un tout indivisible. La responsabilité dans leur consécration et leur ancrage, en tant que culture et réalité, en incombe à tous et avec le souffle requis pour un monde et un pays où règne l’esprit de l’humanité, qui marche vers la démocratie et dans lequel tous les êtres humains jouissent de la sécurité, de la vie dans la dignité, de la liberté, de l’égalité, de la dignité et de la justice sociale.

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