Le développement est aussi question… de renforcement langues étrangères

La consécration de la justice sociale n’est pas seulement une affaire de développement économique, c’est aussi question de la valorisation des langues étrangères aussi bien au niveau primaire que secondaire, notamment en ce qui concerne l’enseignement des matières scientifiques.

Cet appel solennel émanant de la Conférence des présidents d’université (CPU)  constitue en fait une alerte sur la réalité de notre système éducatif, incapable de se mettre à l’heure de la  mondialisation.

Selon la même source, il est a fort à constater aujourd’hui que les élèves qui poursuivent leurs études dans l’école publique, se trouvent confrontés à une véritable fissure linguistique, vu qu’ils ont reçu un enseignement des matières scientifiques en primaire et secondaire en langue arabe, or ce n’est pas du tout le cas dans l’enseignement supérieur, étant donné que l’opération d’apprentissage se fait en langue française, lit-on dans le communiqué.

La CPU fait observer que cette fissure linguistique est à l’origine d’une fissure sociale affectant principalement les catégories les plus vulnérables, alors que les groupes privilégiés s’orientent vers les écoles privés, dont la majorité parmi eux, offre un enseignement permettant la maîtrise des langues étrangères.

Une telle situation a eu des effets pervers et  provoqué un malaise auprès des bacheliers scientifiques dont 12% seulement s’inscrivent dans les branches scientifiques, tandis que 30% des lauréats optent pour d’autres cursus, fait savoir le communiqué avant de souligner que cela est dû essentiellement à la non-maitrise des compétences linguistiques requises. Pis encore, même ceux qui ont choisi  des sections scientifiques trouvent des difficultés énormes pour décrocher leurs diplômes dans les délais convenus et atteindre, par conséquent, le niveau d’excellence.

Des mesures pragmatiques s’imposent

Tout en réaffirmant son attachement aux valeurs culturelles et linguistiques de la nation, la CPU attire l’attention sur la nécessité du renforcement voire la maitrise des langues étrangères (français et anglais), outils indispensables pour l’appropriation du savoir et de la technologie.

«Il n’est pas du tout possible, dans la situation actuelle, de maitriser l’informatique, la numérique, l’intelligence artificielle, ou encore les technologies liées à l’aviation, aux voitures et aux énergies… sans pouvoir maîtriser ces langages. Il est de notre devoir de préparer les générations futures à l’évolution rapide des métiers, étant donné que 80% parmi eux vont connaitre un  changement dans le  futur le plus proche», souligne en substance le communiqué.

Faisant référence à la Constitution 2011 qui dispose dans son article 5 que «l’Etat veille à la cohérence de la politique linguistique et culturelle nationale et à l’apprentissage et la maîtrise des langues étrangères…», la CPU rappelle que le nouveau modèle de développement place la question des ressources humaines et la recherche technologique au cœur du nouveau plan établi par le royaume et requiert des mesures pragmatiques notamment en ce qui concerne la méthodologie de l’enseignement des sciences et de la technologie. L’objectif escompté consiste à concrétiser les aspirations du pays celles de se hisser au niveau des pays développés et renforcer sa position à l’échelle africaine et euro-méditerranéenne.

Khalid Darfaf

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