14 e édition du SIAM: Un nouveau contrat social, l’autre priorité

Le coup d’envoi de la 14 e édition  du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) a été donné mardi 16 avril à Meknès. L’évènement se poursuivra jusqu’à dimanche prochain.

Organisée autour du thème «L’agriculture, levier d’emploi et avenir pour le monde rural»,  cette manifestation de grande envergure connait la participation d’environ 1500 exposants représentant 72 Etats de la planète.

Selon les organisateurs, cette édition ambitionne de composer avec les défis immédiats tout en essayant d’apporter des éléments de réponses dans la perspective de l’élaboration d’un nouveau modèle de développement conformément à la volonté de SM le Roi Mohammed VI qui a souligné l’impératif, dans son discours adressé aux députés de la nation, le 12 octobre 2018, de la création de nouvelles activités génératrices d’emploi  et de revenus, en faveur des jeunes issus du milieu rural.

Ainsi, plusieurs tables rondes figurent au programme de cette édition  avec la participation d’éminents  experts et professionnels du secteur. Comme quoi, le SIAM veut se positionner en tant que force de proposition afin de participer au débat public et contribuer à l’élaboration des politiques publiques dans le secteur agricole.

Autrement dit, la finalité de cette édition est de trouver les réponses adéquates afin de répondre à l’ensemble des attentes de la population rurale surtout en matière économique et social, soulignent les organisateurs.

Il faut dire que les relations de travail dans ce secteur sont souvent inégales voire assujetties à la loi du plus fort, loin de tout contrôle de l’Etat. Cela étant, la rationalisation de la relation du travail et son institutionnalisation et ce, dans le cadre d’une démarche gagnant/gagnant demeure la voie idéale pour une régulation efficiente du secteur. En plus de cela, le développement du monde rural est tributaire également de l’amélioration des infrastructures et du renforcement des structures sociales et économiques pour faire émerger une classe moyenne dotée de meilleures conditions de vie.  Bref, l’heure est à la mise en place d’un nouveau contrat social en bonne et due forme et où tous les droits légaux de cette population sont mieux protégés.

Le digital au service de l’agriculture

La 14e édition du SIAM sera marquée, en outre,  par la participation de la république helvétique  en tant qu’invité d’honneur.  Une occasion pour les deux pays de confirmer leur partenariat qui date de plusieurs années. D’ailleurs, selon les chiffres communiqués par les organisateurs, les investissements suisses s’élèvent à 5 milliards de DH et contribuent à la création de plus de 9000 postes d’emplois directs à travers tout le territoire national du Royaume.

La participation Suisse placée sous le signe de l’innovation va permettre d’exposer les derniers développements sur la recherche en matière de  technologie agricole, notamment en ce qui concerne les derniers développements des produits bio-stimulants ou encore de la communication à distance avec le système d’irrigation.

Il n’en demeure pas moins que le Maroc a adopté depuis des décennies  plusieurs mesures pour booster ce secteur, mais de tels efforts demeurent parfois sans effets eu égard à l’absence d’une véritable politique d’accompagnement et de formation destinée aux agriculteurs. Le Maroc a ainsi un long chemin à parcourir concernant la formation des agriculteurs et cadres de haut niveau afin de se mettre au diapason de l’évolution technologique.

L’autre enjeu majeur du développement de la politique agraire au Maroc réside dans la valorisation des petites terres agricoles et le soutien des paysans qui n’arrivent pas à accéder aux équipements agricoles et se trouvent par conséquent en marge de la modernisation.

Certes, le Plan vert a propulsé le secteur agricole au Maroc, mais plusieurs points critiques sont soulevés par les professionnels et experts qui avancent que ce projet n’a profité au final qu’aux grands agriculteurs. En plus de cela, l’Etat doit s’atteler à assurer une autosuffisance alimentaire, en encourageant plusieurs cultures occultées par le Plan Maroc vert.

Grosso modo, l’heure est à une évaluation objective pour tirer les leçons qui s’imposent et aller de l’avant, estiment plusieurs analystes.

Khalid Darfaf

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