«La digitalisation, un défi majeur pour les petits agriculteurs»

Propos recueillies par Khalid Darfaf

Al Bayane : qu’en est-il de votre participation à la 14 e édition du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM).

Bernard Lehmann : Nous sommes très honorés pour notre participation à la 14 e édition du SIAM en tant que pays invité d’honneur. Le pavillon de notre pays contient 12 entreprises qui sont installées au Maroc, outre la participation du gouvernement suisse à travers la présence de son Secrétariat d’Etat à l’agriculture et l’ambassade de la Confédération helvétique à Rabat. En fait, il s’agit d’une participation qui s’inscrit dans le cadre de partenariat privé-public.

Quelles sont les perspectives de collaboration entre le Maroc et la Suisse?

Je pense que nous sommes sur la bonne voie pour aller de l’avant. D’ailleurs nos relations ne datent pas d’aujourd’hui, elles remontent plutôt à plusieurs décennies et nos pays ne cessent de déployer des efforts considérables pour maintenir ces relations et ce sur la base de la confiance et la coopération commune.

Sur le volet économique, les investissements suisses au Royaume du Maroc s’élèvent à 5 milliards de DH et participe à la création d’environ 9000 postes d’emplois directs. Cependant, nous ambitionnons à approfondir nos relations économiques que ce soit pour des projets déjà existants pour des projets nouveaux et plus productifs, comme la digitalisation ou encore la culture durable qui devrait respecter les normes environnementales.

En quoi la technologie digitale pourrait contribuer au développement de l’agriculture?

La digitalisation est aujourd’hui synonyme de modernisation et s’impose par la réalité des choses.  Son introduction ne peut être que bénéfique pour les agriculteurs afin d’améliorer le processus de production et de contribuer davantage au perfectionnement de la chaine des valeurs. En Suisse, nous avons adopté une stratégie numérique qui vise à appuyer toutes les initiatives d’innovation, de croissance dans l’univers numérique mais également cette stratégie a pour finalité de garantir la transparence t la sécurité pour tous. Autre point focal de cette stratégie, celui de mettre les connections et favoriser les échanges entre l’univers de l’agriculture et celui de l’agroalimentaire. Ainsi, une charte de numérisation a été élaborée sous la conduite de l’Office fédéral de l’agriculture et a été sanctionné par la mise en place de plusieurs projets portant sur le Partenariat pour la numérisation et plate-forme de dialogue Agridigital , la technologie des chaînes de blocs, entre autres.  Idem pour le Maroc, nous voulons apporter notre expertise en la matière aux agriculteurs.

C’est quoi exactement l’enjeu?

Devant une concurrence mondiale acharnée, les producteurs locaux sont de plus en plus menacés. Ainsi, notre objectif est celui de mettre en place des solutions spécifiques et SMART pour que les agriculteurs soient privilégiés par les consommateurs locaux. Il s’agit d’un défi commun pour les deux pays.

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