1998: retour des Lions pour une place au quart…

Le Maroc s’apprête à assurer sa 17e participation en Coupe d’Afrique des Nations, à l’occasion de la 32e édition de la CAN 2019 prévue en Egypte en été prochain. Cap sur les participations du Maroc à travers l’histoire, depuis la création de la CAN en 1957.

Après une autre absence pendant deux éditions précédentes, l’équipe nationale a retrouvé la CAN 1998 organisée au Burkina Faso, ce qui constitua sa 8e participation depuis sa présence au premier rendez-vous en 1972 au Cameroun. Pour aller au Burkina, la qualification fut des plus méritées pour les Lions de l’Atlas, leaders de leur groupe, aux éliminatoires comme lors de la phase finale de poules.

L’équipe du Maroc, dirigée par l’entraineur français, Henri Michel, avait bien tracé son chemin vers la CAN du Burkina qui allait réunir 16 équipes en même temps pour la seconde fois après l’édition 1996 en Afrique du Sud. Auparavant, la CAN se déroulait avec 12 sélections en 1992 et 1994, alors que seulement 8 équipes se disputaient les phases finales des anciennes éditions.

C’est ainsi que l’équipe du Maroc prise en charge par l’entraineur français, Henri Michel, en succédant au cadre national, Mohammed Ammari, en 1995, allait se fixer comme objectif principal, le retour en CAN 1998 après avoir loupé les deux éditions précédentes. Ammari était moins chanceux que ses prédécesseurs, Blinda et Louzani, qui avaient manqué la CAN tout en se contentant de la qualification au Mondial américain 1994 et du simple premier tour.

Henri Michel, lui, avait bien le temps de préparer une nouvelle équipe en réalisant une qualification à l’aise après avoir dominé ses adversaires. En commençant par deux nuls à l’extérieur, respectivement contre l’Egypte (1-1) et le Sénégal (0-0), le Onze national allait remporter tous les matches suivants. En réussissant une double victoire au détriment de l’Ethiopie (4-0 en aller et 0-1 au retour), l’équipe du Maroc s’est distinguée par deux autres victoires à domicile, respectivement contre l’Egypte (1-0) et le Sénégal (3-0). Ce qui permettait au Maroc de se classer premier du groupe avec 14 points. Le chouchou des Lions, Salaheddin Bassir, fut le buteur de ce tour qualificatif avec 5 réalisations.

Pour l’histoire, l’Egypte classée 2e avec 9 points s’était qualifiée grâce au Maroc qui avait été honnête en jouant au foot pour battre le Sénégal dans le dernier match, même s’il s’agissait d’un duel sans enjeu pour les Lions de l’Atlas déjà qualifiés. Le Sénégal, condamné à vaincre et sans attendre le résultat de l’Egypte, avait terminé en 3e position avec 8 points alors que l’Ethiopie fermait la marche avec une seule unité au compteur.

Le hasard voulait que le Maroc et l’Egypte se logent dans un même groupe lors de la phase finale.

Le Maroc avait commencé par un nul face à la Zambie (1-1), but d’Ahmed Bahja, avant de s’imposer par la suite au détriment du Mozambique (3-0), buts de Chiba El Khattabi et Fertout ainsi que lors du 3e match contre l’Egypte (1-0), but de Mustapha Hajji dans les dernières minutes de la rencontre, suite à une belle parade de coup de ciseau. Ce fut d’ailleurs le seul but ayant franchi les filets de l’Egypte qui avait également encaissé la seule défaite de la compétition avant de continuer jusqu’en finale et remporter le trophée (2-0 au détriment de l’Afrique du sud, tombeur du Maroc par la suite. Le match de classement revenait à la RD Congo au détriment du Burkina (4-1 aux tirs au but après 4-4 aux prolongations).

Les meilleurs buteurs de cette CAN d’un niveau technique élevé furent le Sud-africain, Benedict McCarthy et l’Egyptien Hossam Hassan ex-aequo avec (7 buts chacun), l’Ivoirien Joël Tiéhi Drapeau (4 buts).

Le Maroc, lui, avait inscrit 6 buts dans l’ensemble des 4 matchs joués, 2 par Saïd Chiba, puis Mustapha Hadji, Ahmed Bahja, Youssef Fertout, Ali El Khattabi (1 but chacun).

Auteur d’une qualification en leader (7 points) devançant l’Egypte d’une seule longueur, le Maroc allait subir la loi de l’Afrique du sud, vainqueur au quart de finale (2-1). Le but de Saïd Chiba, marqué en première mi-temps, ne fut pas suffisant pour les Lions qui avaient dominé, mais n’avaient pas gagné, malgré l’entrée en jeu du meneur et dribbleur Bahja dans les 20 dernières minutes. Ce fut donc la fin de l’aventure pour les Lions qui avaient l’esprit ailleurs, le Mondial 1998 qui allait se tenir en France quelques mois après, même si cela ne devait pas être pris en considération pour justifier un tel revers. Ce qui est tout à fait le contraire de l’Afrique du sud qui était allé jusqu’au bout en disputant la finale pour la seconde fois successive après avoir remporté le titre dans son fief face à la Tunisie (2-0) lors de la précédente édition où le pays de Nelson Mandela venait de reprendre sa place au sein de la CAF, après une suspension d’une longue durée pour cause de l’apartheid.

Le Maroc allait se consoler au Mondial de France où il avait laissé de très bonnes impressions en terminant la compétition sur une très belle victoire sur l’Ecosse (3-0), se rachetant ainsi de la défaite également de (3-0) face au Brésil alors que dans le premier match, les Lions avaient raté la victoire face à la Norvège en faisant un nul de (2-2). Pourtant, le Maroc frôla la qualification au second tour sans le fameux complot entre le Brésil et la Norvège qui se sont arrangés entre eux avec la défaite du pays de la Samba (0-1) pour emmener avec lui l’équipe des Vikings au détriment des Lions de l’Atlas…

Ce fut donc une autre page tournée dans les douleurs pour les Lions qui allaient continuer leur chemin vers la qualification à la prochaine CAN 2000 co-organisée par le Ghana et le Nigeria.

Rachid Lebchir

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