«Aziz Belal a marqué sa génération»

Par Boulouiz Mustapha*

Avec la mort d’Aziz Belal, c’est une figure de proue du monde universitaire et du petit monde des économistes militants qui s’éteint.

À la douleur profonde suscitée par l’événement ne peut et ne doit répondre que l’optimisme et la sérénité qui ont marqué toute l’oeuvre d’Aziz Belal.

Aziz Belal aura marqué d’une façon indélébile toute une génération d’économistes qui ont eu le bonheur et le privilège de l’entendre décortiquer, dans des démonstrations magistrales dont lui seul avait le secret, un sujet qui le passionnait par-dessus tout : le sous-développement.

Aziz Belal aura marqué sa génération, d’abord et surtout parce qu’il était pionnier en la matière ; le premier, il a osé alors que l’université nationale n’avait que peu produit en la matière, placer la recherche scientifique sur le sous-développement sur les véritables rails ; ceux de la contestation de l’iniquité de l’ordre établi, tant au niveau national qu’international, ceux de l’économiste critique autant convaincu de l’inefficacité du transfert mimétique des théories et des models conçus pour où sous d’autres cieux, que de l’urgence pour les chercheurs marocains de s’atteler à l’explication, à la maîtrise et à l’action sur les rouages du sous-développement de notre économie.

Un momument de données pour les chercheurs

Aziz Belal, aura marqué enfin toute la grande famille des chercheurs, professeurs, étudiants, militants, les intellectuels en général par la progression de sa pensée. En effet, parti de l’idée du sous-développement du Maroc, sous l’angle de l’investissement, dans une thèse de doctorat qui deviendra par la suite un «monument» de données pour les chercheurs marocains, il a débouché à l’issue de sa seconde carrière sur un appel pathétique au dépassement de ce qu’il appelait «l’idéologie développementiste», par une vision qui ne considère pas le peuple comme «un territoire flanqué d’une totalité socio-économique», mais comme un «être social, une totalité sociale». Ce qui implique, poursuivra Aziz Belal, la réintégration de la dimension économique dans «un processus global de changement et de transformation profondes qui doit leur (aux peuples) ouvrir la voie au progrés.

C’est en définitive cet appel à sa propre transcendance lancé par Aziz Belal à l’économiste du tiers-monde  qui aura marqué l’œuvre de l-intellectuelle, du chercheur, du militant, du grand homme que fut Aziz Belal .

*Un ancien étudiant d’ Aziz Belal

Minute de silence et hommage lors du jumelage de Casablanca et Chicago

Le jumelage de Casablanca et de Chicago a été officiellement scellé lundi dans la capitale de Illinois, en présence d’une importante délégation représentant SM Le Roi, composée de MM M’hammed Boucetta, ministre chargé des affaire étrangères, Moulay Ahmed Alaoui, ministre d’Etat,, Driss Bassri, ministre de l’intérieur, Azzeddine Guessous, ministre du commerce, de l’industrie et du tourisme, Abdelouahad Belakziz, ministre de l’information et de la jeunesse et des sports, Taieb Bencheikh, secrétaire d’état auprès du premier ministre chargé des affaires économiques, Ali Benjelloun, ambassadeur du Maroc aux Etat Unis, Abdeslem Zaidi, gouverneur au ministère de l’intérieur, Hadj Beliout Bouchentouf, président de la communauté Urbaine de Casablanca, Abaakil Tanane, Afilal et Chraibi, présidents des communes urbaines ainsi que des responsables des collectivités locales au ministère de l’intérieur.

A début de la cérémonie qui s’est déroulée à la mairie de Chicago et à laquelle a assisté l’ambassadeur des Etats Unis au Maroc, M. Joseph Verner Reed, et le président de la fédération mondiale des villes jumelées, M. Guy De Cale, une minute de silence a été observée à la mémoire du professeur Aziz Belal, vice-président de la commune urbaine de Ain Diab, décédé tragiquement dimanche dans l’incendie de l’hôtel «Conrad Hilton».

A cet égard Mme JANE Byrne, maire de Chicago, a exprimé sa sympathie et ses condoléances attristées à la délégation marocaine et à la famille du défunt.

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L’annonce du bureau de la commune d’Aïn Diab

«Un dévouement total et permanent aux intérêts des habitants»

Le bureau de la commune urbaine d’Ain Diab à Casablanca a la douleur d’annoncer à la population le décès de son premier vice président, le professeur Abdelaziz BELAL survenu dans la nuit du 23 mai 1982, au cours de l’incendie qui a ravagé l’hôtel où il était descendu à Chicago aux Etats-Unis. Le professeur Abdelaziz BELAL faisait partie de la délégation communale chargée de représenter notre ville aux cérémonies de jumelage Casablanca-Chicago.

En cette douloureuse circonstance, le bureau de la commune urbaine d’Ain Diab, s’incline avec émotion et tristesse devant la mémoire du défunt. Il salue en lui le patriotisme ardent, l’intégrité, la haute moralité, le courage dont il faisait preuve dans l’accomplissement de ses fonctions de premier vice président, le dévouement total et permanent aux intérêts des habitants.

Abdelaziz Belal, constitue une perte cruelle et irremplaçable eu égard à la position de premier plan que le défunt occupait dans le monde universitaire et dans les milieux intellectuels, par son renom dans le pays même comme au-delà des frontières.

Le bureau de la commune présente ses condoléances les plus émus à sa famille, à tous les amis et camarades d’Aziz BELAL.

Dieu l’ait en sa miséricorde.

Le bureau de la commune d’Ain Diab.

Les obsèques auront lieu le Mercredi 26 Mai 1982. La levée du corps se fera au domicile mortuaire, 11 Avenue de l’Armée Royale Casablanca.

Un voyage poétique, nostalgique

Lors de la projection du film «Fidaa» de Driss Choika, mercredi dernier au siège du PPS, dans le cadre des nuits sacrées du cinéma marocain, le poète et écrivain Driss a rendu hommage à des leaders du Parti du progrès et du socialisme, dont notamment le regretté Aziz Belal, à l’occasion du 37ème anniversaire de sa cruelle disparition, dans un hôtel de Chicago.

En plus de la conférence, la rencontre a été marquée par la présence du poète Driss Maliani. Le poète n’a pas manqué le rendez-vous avec ses camarades, ses amis et tous les admirateurs de la magie de la parole et de la force du verbe. Posé, le poète avec sa voix singulière a rendu sur scène un vibrant hommage poétique à deux figures emblématiques du militantisme et de la pensée nationaux: Abdel Aziz Belal dont le 37e anniversaire de la disparition a été célébré, il y a quelques jours et Mohamed Anik. A travers ces paroles sincères, un vent nostalgique s’est emparé de la salle mythique Ali Yata.

Cette soirée a été animée avec brio par le camarade M’hamed Sallou.

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