8e Congrès national de la Jeunesse socialiste, à partir de ce vendredi

Consacrer les valeurs de la démocratie, des Droits de l’Homme et du progrès

Quelque 700 jeunes sont attendus au huitième congrès national de la Jeunesse socialiste (JS), prévu les 6, 7 et 8 septembre courant à Bouznika sous le thème : «les jeunes et la consécration de la démocratie». Le but en est de mettre l’accent sur la nécessité d’accorder une meilleure place et davantage d’intérêt aux jeunes, a affirmé mercredi la modératrice d’une conférence de presse donnée à cette occasion, Leila Dakri, membre du Bureau national de la JS.

Ils devront aussi élire le nouveau secrétaire général de l’organisation parmi les quatre candidats en lice, a-t-elle précisé au cours de cette conférence de presse, organisée par le Bureau national de l’organisation et le Comité national préparatoire du 8ème congrès national.

Les participants au congrès national sont issus de différentes régions et provinces du pays où l’organisation compte actuellement quelque 152 sections avec 25.000 adhérents, a-t-elle ajouté.

Un moment fort de rayonnement et de mobilisation

Pour le secrétaire général de l’organisation, Jamal Krimi Benchekroun, tout a été prévu pour faire du prochain congrès de la JS une grande fête et un moment fort de rayonnement et de mobilisation pour davantage de consécration de la démocratie et de participation des jeunes.

Encore une fois, la Jeunesse socialiste organise à temps son congrès national pour une «plus grande consécration de l’option démocratique» dans le pays, prélude à toute participation politique des jeunes dans la vie active et politique, a-t-il fait savoir. Il a également rendu hommage au Comité national préparatoire et à son président pour avoir travaillé dur pour la réussite de cette fête des jeunes.

Pour rappel, le 7ème congrès national de la JS avait été organisé du 9 au 12 janvier 2015 à Bouznika sous le thème « les jeunes et les défis du changement et de la stabilité ».

Rien n’a été laissé au hasard, puisque les préparatifs de ce 8ème congrès national se poursuivent de manière «professionnelle» depuis 9 mois, a indiqué, pour sa part, le président du Comité national préparatoire de ce congrès, Jalal Moata.

Ce travail a permis à l’organisation de disposer d’une base de données et de créer une nouvelle dynamique au sein de toutes les structures de base de l’organisation, a-t-il dit.

Pour ce faire, les travaux préparatoires du 8ème congrès national de l’organisation se sont déroulés au sein de quatre commissions thématiques (documents, statuts, logistique et coordination), a-t-il fait savoir, rendant hommage à tous les membres de ces commissions pour le travail accompli.

En organisant son 8ème congrès national, la Jeunesse socialiste, une organisation parallèle du Parti du progrès et du socialisme, ambitionne de contribuer à travers la mobilisation des jeunes au rétablissement de la confiance dans l’action politique, dans l’objectif ultime de donner un souffle démocratique nouveau à la vie politique dans le pays, a-t-il dit. Il a aussi rappelé que ces travaux préparatoires ont offert l’occasion de débattre de tous les documents du congrès avec la participation de tous et de passer en revue les réalisations de l’organisation au cours du l’actuel mandat.

Le 8ème congrès national va constituer aussi une étape organisationnelle décisive puisqu’il va permettre de renouveler les structures de l’organisation dont son secrétaire général, a-t-il ajouté, faisant savoir que le Comité national préparatoire a reçu à ce jour quatre demandes de candidatures, répondant aux conditions prévues pour ce faire dans la résolution organisationnelle du congrès.

Quatre candidats à la présidence

Ces demandes validées par le Comité national préparatoire ont été déposées à des dates successives par Rachid Boukhanfar en premier suivi par Ismail Hamraoui, Younes Siraj et Adil Jouhari.

Par la suite, les candidats en lice, à l’exception de Boukhanfar absent pour des raisons personnelles, ont répondu aux questions qui leur ont été adressées sur les objectifs qu’ils comptent réaliser et leurs programmes d’action pour les quatre années à venir.

Un riche débat a sanctionné les travaux de cette conférence de presse, au terme duquel un appel pressant a été lancé pour permettre aux jeunes, qui représentent la majorité de la population du pays et son avenir, de jouer pleinement leur rôle dans le Maroc de demain, un pays de démocratie, de dignité, de prospérité et de justice sociale.

Cette organisation parallèle du PPS avait été créée le 18 janvier 1976 à Casablanca sous le nom de «Jeunesse marocaine pour le progrès et le socialisme» (JMPS). Et c’est au cours de son 3ème congrès national de 1994, qu’elle avait changé de nom pour porter son appellation actuelle de Jeunesse socialiste, une organisation dédiée à la cause de la jeunesse marocaine.

M’Barek Tafsi

PAROLES DE CANDIDATS

Propos recueillis par Khalid Darfaf

Rachid Boukhenfer: «renforcer l’approche genre»

Le 8 e Congrès national de la Jeunesse socialiste sera une étape pour faire le bilan de la phase précédente afin de tirer les leçons qui s’imposent.

Aujourd’hui, nous sommes appelés à élaborer une vision stratégique plus efficace quant à la méthode de notre action et de notre orientation, dans les années à venir.

En termes plus clairs, cette étape, si cruciale dans la vie de notre organisation, invite tous les congressistes à approfondir le débat quant à l’efficacité de l’action de la Jeunesse socialiste. En fait, outre le renouvellement des structures de l’organisation,  ce qui compte le plus, c’est le débat politique sur les derniers développements concernant  les questions politiques, économiques, sociales et culturelles.

La mise en place de nouveaux mécanismes d’action demeure un enjeu majeur pour notre organisation afin de se mettre au diapason des aspirations des jeunes, tout en œuvrant pour le renforcement de l’approche genre.

Cela requiert, avant tout,  de mener un travail en profondeur en matière de communication avec  les jeunes. En plus de cela, il faut repenser l’action des sections locales à travers la mise en place des programmes de formations spécifiques et donner corps au plan «Tajaddor»  avec un souffle  plus juvénile.

La jeunesse socialiste demeure le poumon du parti et son devoir consiste à s’implanter davantage dans le tissu social. Il est inconcevable que la ville de Tinghir constitue une base électorale solide pour le parti alors que notre organisation ne dispose point d’une section des jeunes.

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Ismail El Hamraoui: «déclencher une dynamique plus innovante»

Le 8 e Congrès national de la Jeunesse socialiste constitue une étape organisationnelle dont l’objectif est de redonner davantage confiance aux militants dans notre organisation et d’impulser  un souffle juvénile à notre action. Il faut dire que la Jeunesse socialiste a un rôle important à jouer en matière de défense des revendications des jeunes, souvent laissés à la merci du destin.

Les statistiques communiquées par les organes compétents indiquent que seulement 1% de cette catégorie sociale adhère à des partis politiques. Un tel constat nous renseigne sur un hiatus abyssal entre les structures politiques, voire sur une crise de confiance à l’égard des organisations politiques.

Notre responsabilité consiste d’abord à mettre en place une nouvelle vision quant à l’action politique des jeunes au Maroc, donner l’exemple en matière de l’action politique, sans omettre la défense des causes des jeunes, mais ce n’est pas tout.  Nous sommes censés mettre en place une nouvelle stratégie de travail, basée sur des relations contractuelles entre tous les militantes et militants et les autres organisations parallèles du parti. Le but escompté est de déclencher une dynamique prometteuse et s’inscrire pleinement dans une démarche plus innovatrice et ce n’est pas tout. Mon programme ambitionne à assurer une présence forte à notre organisation aussi bien à l’échelle continentale qu’internationale dans le dessein de défendre les causes du Royaume, notamment l’intégrité territoriale du pays.

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Younes Siraj: «Bâtir une organisation plus forte» 

Il s’agit d’abord d’une étape d’évaluation du travail de l’organisation de la Jeunesse socialiste. C’est un exercice démocratique par excellence auquel les camarades sont conviés par leurs participations et leurs propositions et recommandations.

Ma candidature, que je peux qualifier de militante, a été prise après plusieurs réflexions. Je pense qu’après avoir passé vingt ans dans les rouages de la jeunesse socialiste, le moment est venu pour relever un nouveau challenge.

En fait, l’organisation a besoin de nouvelles méthodes de travail pour avoir plus de rayonnement. Mon ambition est de procurer à la Jeunesse socialiste un nouveau souffle qui répond aux exigences des temps actuels. En dépit des contraintes pécuniaires, les organisations partisanes des jeunes doivent assumer leurs responsabilités en matière de formation et d’encadrement de la jeunesse aussi bien dans les espaces universitaires que dans les milieux rural et urbain.

Aujourd’hui plus que jamais, les organisations partisanes de la jeunesse sont appelées à s’ouvrir davantage sur les jeunes et approfondir le débat afin de les convaincre de l’utilité de l’action politique.

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Adil Jouhari: «Les sections locales… pilier de l’action politique» 

Au-delà de l’aspect organisationnel, le 8e Congrès national de la Jeunesse socialiste se veut un moment de réflexion et de débat concernant les véritables questions du pays. Et ce, dans un contexte marqué par «l’approfondissement de la crise politique», comme le souligne d’ailleurs le document d’orientation.

Cela étant,  la Jeunesse socialiste, en tant qu’acteur politique, ne peut rester isolée de son environnement immédiat, car son devoir consiste à se positionner en tant que force de proposition aussi bien au niveau des politiques publiques dédiées aux jeunes ou encore des questions politiques,  économiques et sociales du pays.

Ainsi, le moment est venu pour donner un nouveau souffle à notre organisation. Cela ne peut se faire sans le renforcement des sections locales qui demeurent le pilier de l’action militante. Qui plus est, les partis politiques, notamment démocratiques sont censés renforcer les organisations de jeunesse pour qu’ils puissent assurer leur continuité.

Malheureusement, il est fort à constater que certains partis, si ce n’est la majorité, ne disposent pas d’une vision assez claire en matière d’encadrement voire de «fabrication» des élites jeunes et compétentes.  D’où la nécessité de mettre en place des programmes de formation SMART visant à impliquer davantage les jeunes dans le processus décisionnel au lieu de recourir aux notables.

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