Nabil Benabdallah: «Il faut redonner un sens à l’action politique»

«Le Maroc a besoin de partis politiques forts, capables d’encadrer les citoyens et de porter haut et fort  leurs revendications»,  a déclaré Mohammed Nabil Benabdallah, secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme (PPS), samedi 19 octobre à Casablanca, dans son allocution introductive du congrès de la région Casa-Settat du parti, placé sous le thème «La régionalisation, enjeu du développement et de la justice socio-spatiale».Les travaux de ce congrès ont été couronnés par l’élection à l’unanimité de  Jaâfar Khamlach,  en tant que secrétaire régional de Casablanca-Settat.

Le Congrès fut également marqué par l’adoption du communiqué final. Le document contenant la vision du Parti porte sur les priorités de développement dans la région, sans omettre l’approbation de  la liste du Conseil régional qui a procédé à l’élection de Jâafar Khamlach. Il a été, en outre, procédé à l’élection du bureau régional et ce sur la base des propositions des sections provinciales.

Accompagné d’une importante délégation du bureau politique, le leader du Parti du Livre, qui a présidé l’ouverture de ce congrès, a appelé les militants à plus de mobilisation pour être au cœur du combat social.  L’intervenant a, une nouvelle fois, mis en garde contre le dénigrement des partis politiques, mené par certains médias qui tentent de donner aux citoyens une image faussée, sombre  et exagérée de la réalité de l’action partisane.

«Il faut donner un sens nouveau  à l’action politique en luttant contre toutes les formes de dépravation et insuffler un souffle démocratique nouveau au champ politique. Car, un véritable changement requiert une volonté réelle voire  un esprit de mobilisation collective de tous les acteurs politiques, qui ont toujours  rempli un rôle indéniable dans le parachèvement de la construction démocratique du pays au côté de SM le Roi Mohammed VI», a-t-il déclaré en substance.

S’adressant aux congressistes, Benabdallah a affirmé «qu’une  réhabilitation de l’action politique nous interpelle en tant que parti de gauche et nous incite à nous doter d’une démarche autocritique et établir un véritable diagnostic pour déterminer les défaillances au lieu de s’en dormir sur nos lauriers».  Le leader progressiste a aussi  mis l’accent sur la nécessité de s’ouvrir davantage sur les milliers de compétences dont regorge le pays et de ceux qui sont porteurs d’idées modernistes et progressistes, car le PPS est un parti issu du peuple » appelant les militants à occuper le terrain du combat des libertés individuelles dans son acception globale  et la défense de la justice sociale, qui sont le cheval de bataille du PPS, voire sa raison d’existence.

Abondant dans le même ordre d’idées, le dirigeant du PPS, a indiqué que son parti depuis sa participation aux gouvernements qui se sont succédé, a toujours défendu une démarche critique tout en restant fidèle à ses alliances et à l’esprit de la majorité. Cependant, il s’est avéré que durant ces derniers temps, nous avons constaté l’apparition de failles qui ont créé un sentiment de doute et d’inquiétude chez les citoyens. Le déclenchement de plusieurs mouvements contestataires spontanés ou encore celui de boycott en est la preuve et témoigne de la faiblesse des organisations de médiation et d’une méfiance grandissante entre les citoyens et la sphère politique.

Cela étant, les Marocains ont aujourd’hui besoin d’être écoutés et réclament plus de transparence et une volonté déterminée  pour la lutte contre la corruption et la rente, a-t-il asséné avant de souligner que le Parti du Livre n’a jamais  failli à sa mission, celle d’attirer l’attention sur ces défaillances en appelant souvent  à la nécessité du changement de la trajectoire. Atteindre un tel objectif, requiert, avant tout, un souffle démocratique nouveau. D’ailleurs, son Parti, n’a cessé de mettre en garde contre toutes les tentatives de banalisation de l’action politique, notamment dans son 10e Congrès national qui s’est déroulé à Bouznika.

Il faut dire, selon l’intervenant que les conflits entre les composantes de la majorité gouvernementale ont constitué l’une des causes majeures qui ont poussé  le PPS à se retirer du gouvernement, sachant, a-t-il ajouté, que le PPS a toujours respecté ses engagements à l’égard de son allié le PJD, en dépit des coups encaissés, dont le dernier remonte au mois d’août 2018.   Inutile de rappeler qu’à ce moment, plusieurs voix se sont élevées au sein du Parti, réclamant une sortie immédiate du gouvernement, sauf que le PPS a résisté. Il l’a fait parce qu’il se considérait comme «la conscience de la majorité et de l’Exécutif», a-t-il rappelé.

Force est  de constater qu’au lendemain du discours de SM le Roi, on a assisté encore à des  déclarations d’hostilité au sein de l’alliance gouvernementale et qui avaient des visées purement électoralistes. De tels comportements relèvent de l’illogique et  ne font  que banaliser l’action politique, a-t-il déclaré.  Comme quoi, « le gouvernement manque de vision, et fonctionne conformément à une logique électoraliste pur jus. La preuve c’est qu’il n’a  présenté aucune déclaration devant les citoyens et dans laquelle il explique ses orientations, alors qu’on est encore à la moitié du mandat », a martelé le secrétaire général.  Cela étant, le ralliement du rang de l’opposition a été effectué selon une démarche bien réfléchie indiquant dans ce sens que le PPS remplira sa mission dans le cadre d’un esprit objectif,  responsable et constructif.

Pour le responsable du PPS, « les Marocains ont besoin, plus que jamais,  d’une nouvelle atmosphère de mobilisation politique, comme ce fut le cas lors de l’avènement de SM le Roi Mohammed VI, où les partis avaient une présence indéniable et replissaient leur rôle et ce  depuis le gouvernement de Abderrahman El Youssoufi, jusqu’au gouvernement de Abdelilah Benkirane».

Jaâfar Khamlach, élu secrétaire régional

Les travaux de ce congrès ont été couronnés par l’élection à l’unanimité de  Jaâfar Khamlach,  en tant que secrétaire régional de Casablanca-Settat.

Jâafar Khamlalch, cadre supérieur à Marsa-Maroc,  a rallié les rangs du Parti du Livre en 1990. Au début, il a occupé le poste de secrétaire local dans la ville d’Azemmour, puis secrétaire provincial en 2002 à El Jadida et secrétaire régional d’Abda-Doukkala en 2003. Il est  également membre du Comité central et vice-président de la Commune  municipale de la ville d’Azemmour.

Le Congrès fut également marqué par l’adoption du communiqué final. Le document contenant la vision du Parti porte sur les priorités de développement dans la région, sans omettre l’approbation de  la liste du Conseil régional qui a procédé à l’élection de Jâafar Khamlach. Il a été, en outre, procédé à l’élection du bureau régional et ce sur la base des propositions des sections provinciales.

Khalid Darfaf

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