Drogues: Le Maroc serre la vis

Dossier réalisé par Belkassem Amenzou

La guerre est constamment déclarée. Les services sécuritaires et les autres autorités compétentes multiplient les coups de filets contre les trafiquants en tous genres. Pratiquement chaque semaine, des réseaux sont démantelés, des barons écroués et de grandes quantités de drogue saisies.

C’est dans ce cadre que les éléments de la police judiciaire du district de police de Laayayda à Salé ont arrêté, dimanche dernier, trois récidivistes pour leur implication présumée dans la possession et le trafic de drogue et de substances psychotropes.

Deux jours auparavant, les éléments du sixième arrondissement de police à Marrakech ont réussi à mettre la main sur un individu aux antécédents judiciaires pour vol qualifié et trafic de drogue. Selon une source sécuritaire, le mis en cause, qui faisait l’objet de deux avis de recherche pour coups et blessures graves ainsi que pour vol avec violence et sous la menace d’arme blanche, a été interpellé en possession de plusieurs armes blanches et de comprimés d’ecstasy qu’il envisageait d’écouler.

Le même jour, des éléments de la sûreté nationale de la préfecture de police de Fès ont arrêté un individu, aux antécédents judiciaires, pour son implication présumée dans une affaire de possession et de trafic de cocaïne. Le mis en cause, âgé de 39 ans, a été interpellé au niveau de la gare ferroviaire alors qu’il s’apprêtait à se rendre à Rabat, a indiqué la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) dans un communiqué, précisant que les opérations de fouille et de palpation de sécurité ont permis la saisie chez le suspect de 520 grammes de cocaïne cachés sous ses vêtements.

Par ailleurs, le vendredi 22 novembre, les éléments du service préfectoral de la police judiciaire d’Oujda ont arrêté sur la base d’informations précises fournies par les services de la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), onze ressortissants subsahariens, dont un mineur, pour leur implication présumée dans l’organisation de la migration clandestine, la traite humaine et le trafic de drogues, de psychotropes et d’alcool de contrebande.

Les services de sûreté avaient effectué des descentes dans cinq habitations à Oujda dans le cadre de la lutte contre la migration clandestine et la résidence illégale au Maroc. Ainsi, 75 personnes de différentes nationalités africaines ont été interpellées, dont 15 femmes et 6 mineurs, alors que 48 bouteilles d’alcool et 27 grammes de chira, destinés à la vente au détail, ont été saisis. Le même jour,  les éléments du service préfectoral de la police judiciaire de Fès ont arrêté, sur la base de données précises fournies par la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), trois individus pour leurs liens présumés avec un réseau criminel actif dans le trafic de drogue et de psychotropes. Les suspects ont été arrêtés à Outat El Haj, à environ 245 kilomètres de la ville de Fès. Les opérations de perquisition ont permis la saisie de deux voitures, dont un véhicule utilitaire de grande taille, ainsi que de 45 ballots de chira totalisant environ une tonne et 350 kilogrammes, deux grands couteaux et une dose de cocaïne, en plus d’une somme d’argent en monnaie nationale.

Le jeudi 21 novembre, les éléments de la Brigade de la police judiciaire de Tan-Tan appuyés par la brigade régionale d’intervention ont arrêté cinq individus pour leurs liens présumés avec un réseau criminel s’activant dans le trafic de drogue et de psychotropes, sur la base de données précises fournies par la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST). Les suspects ont été arrêtés dans une tente située dans une zone désertique à environ 70 kilomètres au nord-est de Tan-Tan, plus précisément à la périphérie de Oued Draâ, a indiqué la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), dans un communiqué, faisant savoir que les individus arrêtés étaient en possession de deux kalachnikovs, de trois chargeurs comprenant 48 balles, de deux fusils de chasse chargés de huit balles, de trois grandes motos d’origine suspecte et de huit plaques d’immatriculation pour véhicules, dont quatre enregistrées dans un pays du Golfe, ainsi que d’une lampe électrique. Le mercredi 20 novembre, les éléments de la Brigade de la police judiciaire de Nador ont arrêté, sur la base de données précises fournies par la Direction générale de la surveillance du territoire, deux individus pour leurs liens présumés avec un réseau criminel actif dans le trafic de drogue et de psychotropes.

Les suspects ont été arrêtés à bord d’une voiture utilitaire dans la commune rurale « Tazarine », à 80 km de Nador, en direction d’Al Hoceima.  Les perquisitions effectuées dans le véhicule ont permis la saisie de 3 tonnes et 657 kg de chira enveloppés dans 70 paquets de grand format. Au niveau des aéroports et autres postes de frontière, la même vigilance est de mise.

Un total de 865 grammes de cocaïne, contenu dans 69 capsules, a été extrait de l’estomac d’un ressortissant gambien, âgé de 55 ans, au Centre hospitalier universitaire (CHU) Ibn Rochd à Casablanca, a-t-on appris auprès de la Préfecture de police de Casablanca. Aussitôt arrivée, le 16 novembre, à bord d’un vol en provenance de l’aéroport de Sao Paulo (Brésil), le mis en cause a été interpellé par les éléments de la police de l’aéroport international Mohammed V de Casablanca, qui le soupçonnaient de transporter de la cocaïne dans son estomac, ce qui a nécessité son placement sous surveillance médicale au CHU Ibn Rochd, indique la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) dans un communiqué. De même, les éléments de la sûreté nationale au centre de Bab Sebta ont arrêté, le dimanche 17 novembre, un ressortissant français d’origine algérienne, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par les autorités judiciaires françaises pour son implication dans des affaires de trafic international de drogue.

La Direction générale de la sûreté nationale (DGSN) a indiqué lundi, dans un communiqué, que le Français (28 ans) a été arrêté quand il s’apprêtait à quitter le territoire national, après que l’opération de pointage dans les bases de données des personnes recherchées a révélé qu’il fait l’objet d’une notice rouge émise par l’interpol et ce, pour son implication dans l’activité d’un réseau international de trafic de drogue.

Le suspect a été placé en garde à vue à la disposition de l’enquête menée par le parquet compétent à la ville de Tétouan, dans l’attente de le soumettre aux autorités judiciaires compétentes pour trancher dans la procédure de son extradition aux autorités judiciaires françaises, précise le communiqué.

En juillet 2019, les services de la police  ont annoncé une saisie «record» de 27,3 tonnes de résine de cannabis, dissimulées dans des camions de transport international en partance pour l’Europe. En 2018, les services de la police et les autres autorités compétentes avaient saisi 52 tonnes de résine de cannabis, 1,65 tonne de cocaïne et 1,3 million de «comprimés psychotropes hallucinogènes et d’ecstasy», selon un bilan officiel.

Ces coups de filets ont été réalisés dans le cadre de la politique des pouvoirs publics en matière de lutte contre le trafic des drogues ordinaires et dures.

Les pouvoirs publics semblent décidés à combattre le phénomène qui fait des ravages dans la société. Les drogues ne tuent pas seulement mais font aussi de leurs usagers des personnes invalides, des gens vivants en parasite avec la société. Ce qui engendre d’autres dépenses non moins importantes pour les familles et l’Etat. Cette guerre à la drogue doit être accompagnée de campagne de sensibilisation sur les dangers de la consommation de ce poison. La drogue est une arme tournée en douceur contre l’humanité. Vaut mieux prévenir que guérir…

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Des tonnes de drogues incinérées chaque année

Les drogues saisies sont incinérées dans des sites en présence des autorités compétentes qui dressent un procès-verbal en la circonstance. Les opérations de destruction se déroulent sous la supervision du parquet compétent, en présence de représentants de l’ensemble des parties concernées, dont la Gendarmerie royale, la Sûreté nationale, les autorités locales, la Protection civile et le ministère de la Santé. C’est dans ce cadre qu’une importante quantité de drogues et d’autres produits illicites saisis par les services des douanes et celui des colis postaux de la province de Nouaceur a été détruite, dernièrement, par incinération dans un site proche de la décharge de Médiouna (Casablanca).

Cette quantité de drogues a été saisie en 2018 et 2019 par les différents services compétents, y compris à l’aéroport international Mohammed V, grâce aux actions qui s’inscrivent dans le cadre des efforts de lutte contre le trafic de drogue dure et toute autre marchandise illicite.

Cette dernière opération a porté sur la destruction d’environ 101 kg de cocaïne, 150 kg de chira (résine de cannabis) et de kif, 483 kg de khat, 620 kg de pâtes de narguilé (chicha), 363 cartouches de différentes marques de cigarettes, 2,5 kg de tabac à priser (Nefha) et de marijuana.

Dans la ville de Tan-Tan, les autorités ont procédé à la destruction par incinération d’une grande quantité de drogues, d’alcool et de produits de contrebande, saisie au cours de plusieurs opérations dans la région de Guelmin-Oued Noun, du 9 juillet au 17 octobre. Selon le procès verbal de destruction consulté, l’incinération a concerné plus de 9,17 tonnes de chira, 8,86 kg de tabac et 49,75 kg de Kif et s’est déroulée dans la décharge municipale de la commune d’El Ouatia (province de Tan-Tan). Elle a porté également sur un gramme de cocaïne, 374 litres d’alcool et 20 grammes de tabac parfumé (maassel).

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