Le dépistage précoce pour une génération sans Sida

La célébration de la Journée mondiale de lutte contre le sida a été placée cette année sous le signe : «les organisations communautaires font la différence». L’occasion de faire un bilan des actions menées pour éradiquer cette maladie.

En 1988, l’Assemblée générale avait exprimé sa vive préoccupation face à la pandémie de sida. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait ainsi choisi la date du 1er décembre 1988 comme Journée mondiale du sida dans la résolution 43/15.

Selon le dernier rapport de l’OMS relatif au SIDA, 37,9 millions personnes à travers le monde vivent avec le VIH. La grande majorité d’entre elles habite dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. On estime que 1.7 million de personnes sont nouvellement infectées par le virus en 2019. 770.000 personnes à travers le monde sont décédées de maladies liées au SIDA.

Le Maroc est un pays à faible prévalence. L’épidémie est concentrée au sein de groupes vulnérables, qui sont très touchés, les prostituées et les consommateurs de drogues intraveineuses, qui sont d’ailleurs les plus touchés selon l’OMS, les homosexuels.

Selon les chiffres du ministère de la santé, 32.000 Marocains vivent avec le VIH/ SIDA et 9378 autres sont séropositifs.

Le nombre de personnes vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral a atteint plus de 12.100 à fin juin 2018, contre 5.301 en 2012, avec une couverture estimée à 58 % de personnes vivant avec la maladie (contre 29% pour la région MENA). Annuellement, 1000 Marocains sont touchés par le Sida et 700 en meurent.

62% des contaminations concernent trois régions : Souss Massa, Casablanca Settat et Marrakech Safi qui compte, à elle seule, 4000 séropositifs.

La grande majorité des porteurs du VIH, soit 71%, sont des adultes âgés entre 25 et 44 ans et 2% sont des enfants. La proportion de femmes a, quant à elle, atteint près de 50% des cas. Quant au mode de transmission, la contamination par VIH/Sida se fait principalement par voie hétérosexuelle, par usage de drogues injectables, notamment dans l’Oriental et Tanger – Tétouan.

Plus de la moitié des nouvelles infections se produisent parmi les populations à risque, tandis que 71% des femmes seraient infectées par leur conjoint atteint.

L’accès au dépistage du VIH-Sida continue sa progression avec la réalisation de presque 750.000 tests par an.

Pour une génération sans Sida

Dans le cadre du Plan Stratégique National de lutte contre le VIH/SIDA 2017 – 2021, le ministère de la Santé avec l’appui du Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, et en partenariat avec les ONG thématiques et la Délégation Générale à l’Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion, a lancé la 9e campagne nationale de dépistage du VIH, du 25 novembre au 25 décembre 2019, sous le slogan «le dépistage précoce pour une génération sans Sida».

Cette campagne a pour objectifs de relancer la dynamique du dépistage du VIH. Elle cible à ce titre, la réalisation de 260.000 tests VIH et 67.000 tests syphilis. Ces tests profiteront aux femmes enceintes et leurs conjoints, les patients suivis pour la tuberculose et les patients présentant des symptômes de l’infection par le VIH.

Sont aussi concernés les patients consultant pour infections sexuellement transmissibles, les partenaires et les familles des personnes vivant avec le VIH (PVVIH), les détenus, ainsi que toutes personnes désirant faire un test VIH, et ce, au niveau des structures de santé publiques, communautaires et pénitentiaires.

Il est à rappeler que le plan stratégique national de lutte contre le SIDA 2017-2021, vise à réduire les nouvelles infections par le VIH de 75%, et la mortalité liée au SIDA de 60% d’ici à 2021, à éliminer la transmission du VIH et de la syphilis de la mère à l’enfant, à réduire la stigmatisation et la discrimination liées au VIH et à améliorer la gouvernance de la riposte nationale à cette maladie.

La 9e campagne nationale de dépistage du VIH, du 25 novembre au 25 décembre 2019, sous le slogan «le dépistage précoce pour une génération sans Sida», incite bien entendu à voir l’avenir sous de meilleurs auspices.

Pour la première fois dans l’histoire du sida, le département de la santé, en collaboration  avec le Fonds mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et le paludisme, et en partenariat avec les ONG thématiques, font tous preuve d’optimisme et gardent espoir de voir dans les années à venir la fin de l’épidémie.

Droits de l’Homme et le VIH/sida

La lutte contre le Sida n’est pas seulement un combat contre la maladie mais aussi un effort pour transformer la société. C’est aussi un combat pour les droits humains.

Le Maroc est l’un des premiers pays de la région MENA à avoir développé et mis en œuvre une stratégie nationale sur les droits de l’Homme et le VIH/sida, en partenariat avec le Conseil national des droits de l’Homme. Ce qui a impulsé une nouvelle dynamique dans la riposte nationale, basée sur les droits humains, l’approche genre et la lutte contre toutes formes de discrimination en matière d’accès aux services.

Ouardirhi Abdelaziz

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