Festival de cinéma à Agadir: du bluff!

Juste après le fastueux festival Cinéma et Migrations qui avait envoûté, de bout en bout, les cinéphiles du pays et ailleurs, on eut droit à deux partitions simultanées de cinéma et d’arts plastiques.

Comme on s’y était attendu auparavant, on était descendu de la cime de l’ingéniosité du festival migratoire à l’abîme de la médiocrité de son successeur. On savait déjà que le second allait décevoir aussi bien les résidents que les convives. On l’avait prédit, il y a un peu plus d’un mois, dans l’un des  précédents écrits. Depuis,  on était soumis à des propos injurieux voire des menaces de la part des initiateurs desdits  festivals pour avoir mis en garde de ces fanfaronnades.

Aujourd’hui, quasiment rien ne fut fait dans cette édition du «film sur l’art» et de la «foire d’art». Il n’y a plus ni Yousra, ni Gad El Maleh, ni Majda Roumi, ni Touria Jabrane, ni Abdelouahab Doukkali tel qu’il a été cité dans le catalogue de sponsoring qui servait, sans doute, d’«appât» pour collecter le maximum de fonds des deniers publics. Après une soirée d’ouverture fanfaronne où on s’était donné libre court aux sons de la musique déchaînée, on débitait en vrac, des courts métrages, en une seule journée, le lendemain, dans une salle quasi-déserte.

A l’exception de cette projection expéditive des films court métrage devant un jury fort réduit, on aura constaté aussi l’annulation des films long métrage, du documentaire, des excursions, des ateliers, de la parade en ville, des conférences, du point de presse, initialement prévus. Rien de tout cela !

Bien évidement, on était persuadé que tout ce menu luxuriant, réparti en moins de deux jours, n’était qu’un bluff. D’autant qu’on adjoignait conjointement une autre activité consacrée aux arts plastiques baptisée Foire  internationale d’art contemporain. Là encore, c’était une réelle tartuferie ! On conviait des plasticiens dont certains du Golf et de France auraient versé mille euros pour exposer, ainsi que nombre de leurs homologues marocains, alors que la salle de la CCIS d’Agadir était gracieusement mise à la disposition de la présumée foire.

En plus, ces artistes qui avaient joliment agrémenté ledit espace, furent complètement largués à leur sort, dans l’indifférence et l’ignorance totales. Lors du vernissage, l’organisatrice fit un tour  dans les lieux sous les lumières des caméras pour s’éclipser par la suite, sans nul intérêt, pas même le protocole officiel des vernissages qui se respectent. Aucun geste à l’égard des plasticiens fort indignés de ce comportement avilissant, sauf une attestation dérisoire, remise sans mentionner le nom des participants, à l’image de cette jordanienne en larmes.

Voilà donc un événement qui passa  inaperçu, sans éclat ni signe de reconnaissance envers les artistes ! On avait donc bien raison d’émettre des soupçons quant à sa véracité, au départ. On s’interrogera sur la réaction du CCM qui avait «soutenu» ce festival du film, selon un cahier de charges convenu, alors qu’il se serait, dans doute, rendu compte de la duperie dont il fut l’objet au niveau du contenu du dossier initial, copieusement chamboulé à l’exécution.

Même chose pour les autres partenaires qui se sont certainement aperçus de la carotte dont ils furent victimes. On ne peut donc se fier à des conduites mensongères qui se dévoilent au fil des ans. Se permettrait-on de les tolérer prochainement, lors de la troisième manche ? On verra bien!

Saoudi El Amalki

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