Congrès régional de Drâa Tafilalet du PPS

Nabil Benabdallah: «Le vide politique menace d’un dérapage incontrôlable»

Les militantes et les militants de la commune de Rissani, relevant de la province d’Errachidia, dans la région Drâa Tafilalet, ont vécu, dimanche dernier, des moments mémorables, en compagnie d’une forte délégation de la direction nationale du PPS, conduite par son Secrétaire Général, Mohamed Nabil Benabdallah.

Cette visite aux confins des sites historique de Sijilmassa et de Moulay Ali Charif, qui s’insère dans le cadre du congrès régional constitutif du parti du livre, aura marqué ce bon bout de terre du sud-est du royaume, par l’interactivité qu’elle a suscitée auprès d’une population fort enthousiasmée.

La séance matinale a été  consacrée exclusivement au volet organisationnel, au terme duquel les membres du conseil régional on élu à l’unanimité le camarade Mohamed Benyoussef, président de la commune Alnif, en tant que secrétaire de la nouvelle section de la région Drâa Tafilalet.

En fin d’après midi,  un imposant meeting, présidé par le SG du parti, a eu lieu, en présence d’une forte assistance, Omar Zaïm, ex-député et vice-président du conseil régional. Il a mis en exergue les diverses réalisations accomplies dans la ville, pendant l’ancien mandat communal. «Les acquis dont se vante aujourd’hui notre cité, à travers des faits concrets et parlants d’eux mêmes, étaient l’œuvre de nos efforts consentis, lors de notre présente à la tête de la commune.

A présent, on n’a, hélas, que la nostalgie de ce paysage édifiant !» a dit l’intervenant, tout en énumérant, exemples et chiffres à l’appui, les multiples performances réalisées par l’ancienne équipe à la tête de la commune.

Enchaînant sur ce même registre, Nabil Benabdallah n’a pas manqué de mettre l’accent également sur ces prouesses non sans douleur, tout en évoquant la notoriété historique de cette contrée symbolisant un passé des plus éloquents. Avant de passer à l’analyse de la situation politique actuelle, surtout depuis, le dernier remaniement ministériel.

Politique : une absence exaspérante de la confiance

«Nous avons été contraints de quitter le gouvernement car nous avons estimé que notre présence en son sein était dépourvue de sens, vu son état manifestement insensé. D’autant plus que nous avions, à maintes reprises, mis en garde de cette déficience et que l’image qu’elle en ressort était et est toujours celle de la permanence de frictions conflictuelles entres certaines de ses composantes !», déplore-t-il, tout en révélant la présence terne et atone de l’Exécutif sur la scène politique nationale.

Par ailleurs, le leader du parti n’a pas manqué, non plus, d’aborder la situation actuelle du pays, marquée, selon lui, par une vague de tourmentes qui illustre une absence exaspérante de la confiance, accordée aux politiques, en général et à l’Exécutif en particulier, par les différents milieux de la société, notamment  parmi les couches déshéritées.

Apporter des solutions démocratiques aux expressions populaires

«On ne peut point traiter les problèmes de la nation par la répression et les procès intentés contre les expressions spontanées des citoyens et des jeunes lycéens. Certes, tout dérapage est condamnable, mais les manifestations, exprimées par-ci et par-là, ont des raisons plus profondes qu’il va falloir dénicher et leur apporter des solutions démocratiques.

Le traitement le plus judicieux de ces questions ne serait autre que la mise en place des réformes authentiques et de la réconciliation complète avec le peuple, tout en élargissant davantage les marges de la liberté d’expression et la valorisation de l’action politique», poursuit-il, tout en signalant que le vide politique ne peut que générer des dérapages incontrôlés.

Le contournement de cette crise de confiance et de la désaffection régnante, indique-t-il, nécessite impérativement une nouvelle génération de réformes et un nouveau souffle démocratique, dans le cadre de la stabilité, axés avant tout sur la démocratie réelle et la justice sociale et spatiale. D’où la pertinence et l’actualité du slogan du présent congrès régional «Point de développement sans démocratie ni justice sociale et spatiale !».

Régions : l’élément humain et l’équité au niveau des revenus et de l’emploi

Dans le même ordre d’idée, l’orateur a précisé que si «nous voulons promouvoir les régions, il est indispensable de développer inéluctablement l’élément humain et de procéder à une équité au niveau des revenus et de l’emploi». Cela exige le relèvement substantiel de l’économie pour éviter l’invasion excessive des produits étrangers, à l’image des assauts turcs dans ce sens, tout en combattant les effets de la corruption, de la rente, de la dépravation, du déficit administratif…

«Nous continuons à dire non si la démarche est anti-populaire et à soutenir toute mesure en corolaire avec l’intérêt suprême», réaffirme-t-il à cet égard. Pour ce faire, il faudra continuer à organiser des rencontres publiques de mobilisation pour assurer la médiation édifiante et concrétiser les dispositions positives de la Constitution. Et de conclure que la promotion de la culture en général et de l’amazighité est une nécessité absolue.

Et si le travail de la commission spéciale du modèle de développement semble aboutir, il n’en demeure pas moins que la mise en avant de ses conclusions reste tributaire de compétences susceptibles de mener à bien ce chantier national d’envergure.

Saoudi El Amalki

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