Vie des «pros» marocains d’Europe

Les confessions de Yunis Abdelhamid

L’international marocain et défenseur de Reims, Yunis Abdelhamid, a évoqué plusieurs points concernant sa carrière, dans une interview accordée à France football, dans laquelle le Lion de l’Atlas se remémore ses débuts en amateur.

Né le 28 septembre 1987 à Montpellier en France, Yunis Abelhamid, dont le père est originaire de Tinghir et la mère de Kénitra, avait débuté sa carrière de footballeur au club Montpellier Arceaux à l’âge de 13 ans, avant de rejoindre deux années plus tard l’ASPTT de Montpellier puis l’AS Lattes à ses 17 ans. Il y reste jusqu’à l’été 2011, étant en parallèle un joueur de futsal et licencié auprès de l’équipe de Montpellier qui accède à la Division 11.

Ne se destinant pas forcément à une carrière de footballeur professionnel, Yunis est titulaire d’un Master de sciences de la gestion, option finance, obtenu à l’Université d’Aix-Marseille, avec l’envie de devenir comptable1.

«J’étais un jeune étudiant, comme les autres. J’étais boursier. J’allais en cours le matin, je rentrais, j’achetais mon petit sandwich, des fois on allait dans la cuisine commune. J’avais ma petite vie pépère. Le week-end, je rentrais chez moi. Je ne pensais ni au foot, ni à autre chose, mais à faire ma vie et avoir mon boulot dans la comptabilité. Les études passaient avant tout dans la famille. Même si je jouais en DH, à Lattes, avec les copains, mon père me demandait : « Mais est-ce que tu gagnes ta vie en jouant à Lattes ? Non ? Bah, fais tes études et va dans la comptabilité. » C’est vers ce métier que je me dirigeais. C’était mon objectif avant le football».

Agé de 32 ans, le Lion de l’Atlas a fait toute sa carrière en France, malgré avoir été sollicité par plusieurs clubs au fil de sa carrière pour partir joué à l’étranger : “J’avais envie de partir à l’étranger. J’ai eu l’opportunité d’aller à Qarabağ (Azerbaïdjan) C’était tentant et il ne faut pas se mentir, l’aspect financier entrait aussi en jeu. J’ai hésité mais après l’expérience ratée à Dijon (2016-2017), j’avais envie de connaître une aventure dans un club qui joue la montée. J’en avais marre de jouer le maintien et finalement Reims a été le bon choix”, affirme-t-il.

Ayant disputé les 60 derniers matchs de son équipe dans leur intégralité, Yunis Abdelhamid, affiche un état de forme extraordinaire. Le patron de la défense de Reims s’est confié sur son hygiène de vie, avant et après être devenu pro :

«À Arles-Avignon (2011-2014), je n’avais pas du tout l’hygiène de vie, le rythme de vie que j’ai maintenant. Amateur, on peut manger le tajine de la maman et ensuite aller au match. Puis, le soir, manger kebab. À Arles-Avignon, c’était un peu la guinguette. Je n’avais pas encore cette rigueur. Et, cette rigueur, j’ai mis longtemps à l’avoir. Même si j’étais assez sérieux. C’est vraiment depuis que je suis à Reims que je l’ai».

Agé de 32 ans, l’international marocain est au sommet physiquement et affiche des prestations de plus en plus solides au fil des années : «Ça revient souvent. Les gens ont l’impression que plus ça avance, plus je deviens de plus en plus fort. Pourquoi pas! Ça me motive à continuer, à garder ma ligne de conduite et à tout faire pour aller le plus haut possible. Chacun son destin. Ma trajectoire a été décidée comme ça. Je vis l’instant présent».

Concernant ses objectifs, Abdelhamid a dans sa ligne de mire une qualification pour la prochaine Coupe du Monde 2022 au Qatar. Sur le plan personnel, il aimerait devenir entraîneur : “J’aimerais transmettre ce que j’ai appris, mais pas dans le monde pros plutôt avec les jeunes”, conclut-il.

Oussama Zidouhia

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