60e anniversaire du séisme d’Agadir

Du drame à la reconstruction et la renaissance

Il y a aujourd’hui 60 ans, jour pour jour, ce triste 29 février 1960, en plein mois sacré du Ramadan, que le tremblement de terre d’Agadir s’est produit. D’une magnitude de 5,7 sur l’échelle de Richter, la secousse s’est produite à 23h40 et a duré 15 secondes. A la fin du tremblement, Agadir ne fut que ruine. Plongés dans l’obscurité, les Gadiris ont été touchés : un tiers de la population, soit 15.000 personnes sont mortes, les autres, environ 25.000 ont été blessées. C’est le tremblement de terre le plus meurtrier de l’histoire du Maroc. Les quartiers les plus proches de la montagne ont été totalement détruits. A l’inverse, le port et la base navale ont peu souffert et ont servi de refuge aux survivants.

Le quartier du Talbrojt fut détruit à près de cent pour cent.  Il ne reste pas pierre sur pierre. Le minaret qui dominait cette partie de la ville a été abattu et ressemblait à la tour d’Hassan de Rabat, détruite dans des circonstances semblables au 17 e siècle.

Même la casbah qui, au sommet de la montagne, s’élève au-dessus d’Agadir et qui faisait l’admiration des touristes en croisière, a été rasée.

Après le tremblement, à Agadir la panique régnait. Les dix hôtels de la station balnéaire ont été détruits. De nombreux touristes se sont retrouvés prisonniers de dalles de béton qui ont écrasé toutes les chambres.

Un immeuble de dix étages, connu sous le nom de Building Consulaire n’est plus qu’un tumulus de deux ou trois mètres de haut, où ont été emprisonnées toutes les familles qui y dormaient quand le séisme s’est produit.

Tout le monde, sans exception, a été frappé. Le gouverneur de la ville, M. Bouamrani, a perdu trois enfants; le consul de France, M. Jeudi, pleure son fils Philippe; le commandant de la gendarmerie royale ne reverra plus sa petite fille; des familles entières ont péri.

Les secours furent rendus très difficiles, car les hommes des trois compagnies de l’armée marocaine, stationnées à Agadir, étaient eux-mêmes bloqués par les décombres de leurs cantonnements. Il en fut de même pour les gendarmes dont l’immeuble a été détruit. Le même sort fut réservé aux deux tiers des effectifs de la police dont les bâtiments sont soit démolis soit gravement endommagés.

Feu S.M le roi Mohammed V s’est rendu sur les lieux de la catastrophe naturelle. Il avait désigné, son prince héritier Moulay Hassan pour diriger les opérations de sauvetage. Le prince héritier a alors déclaré à la presse qu’«il faudra raser la ville pour en construire une autre. Il faudrait que vous journalistes étrangers, vous soyez nos interprètes auprès des autres nations pour qu’elles manifestent leur esprit de solidarité et que l’on puisse d’ici un an reconstruire Agadir».

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