S’approprier le passé pour parer l’avenir!

Souvenirs du séisme d’Agadir

Le séisme foudroyant qui a assommé la capitale du Souss, il y a six décennies, a constamment constitué pour les citoyens de la cité sinistrée et particulièrement, les rescapés de la terrible hécatombe, un moment pieux et profondément triste.

En plus, il rappelle l’effort colossal qui a été déployé pour ressusciter des décombres en vie et vitalité. Il avait fallu, de prime abord, se munir la volonté de toute une nation pour urbaniser une cité affaissée, d’une traite, en moins de quinze secondes, le 29 février 1960. La fameuse citation mobilisatrice que feu Mohamed V avait l’effet d’un déclic précurseur resté gravé dans la mémoire des survivants auxquels se joignaient aussi bien les concitoyens que les étrangers pour entamer la grande chevauchée de la reconstruction, tous azimuts.

Cette année, pour la commémoration du 60e anniversaire de ce cataclysme très unique en son ampleur, les composantes de tout acabit ont voulu donné à cette célébration l’éclat et la notoriété, en termes de nostalgie et compassion, mais aussi en matière de communion et verve.

Surtout qu’elle coïncide avec la récente visite royale et le panache que celle-ci eut suscité dans l’esprit et le cœur de la ville. Toute auréolée par cette plénitude, elle s’en va enfanter un menu des plus exquis auquel s’affairait, tel une ruche d’abeilles, une multitude de compétences.

Chapeauté de main de maître par le Wali de la région Souss Massa, le programme mis en œuvre, est marqué par la diversité et l’innovation au service duquel la commune s’avérait, de bout en bout, fort entreprenante.

Comme de coutume, on ira se recueillir sur les âmes de ceux et celles qui ont tiré leur révérence lors du tremblement de terre, cette nuit du 29 février 1960. Sur ces lieux funestes, le cœur abattu et la gorge serré, on aura encore tissé une belle image de tolérance où les croyances théologiques se côtoyaient comme des siamois, pour psalmodier les litanies communes sur les morts aux confessions diverses.

On aura également encensé ce faisceau d’imagination et d’originalité, brodé par une flopée d’architectes de différentes nationalités auxquels revient le mérite d’enfanter, au lendemain de la catastrophe, les premiers maillons d’un collier phosphorescent de charme et de sobriété d’une extrême fascination.

Ces concepteurs architectes de qualité, en l’occurrence, Jean-François Zevago, Élie Azaguri, Claude Verdugo, Henri Tastamaon, Louis Riou, De Mazieres, AbdeslamRaraoui, Jean Chalet, ICHTER, FROELICH, AMZALLAG…sont des «compatriotes patriotes» qui sont nés dans le pays, ou encore des passionnés de la culture nationale.

Saoudi El Amalki

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