«Moins il y aura de malades mieux nous pourrons nous en occuper»

Cinq questions au Pr Kanjaa Nabil, chef du service réanimation-anesthésie au CHU de Fès

Dans le contexte de la mobili­sation des autorités sanitaires nationales pour faire face au Coronavirus (Covid-19), le chef du service réanimation-anesthésie au Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Hassan II de Fès, Professeur Kanjaa Nabil, explique à la MAP les condi­tions de prise en charge des cas Covid-19 et lance un message à la population.

1- Donnez-nous un aperçu sur les conditions de prise en charge des cas covid-19?

Ce sont des conditions de prise en charge reconnues internationalement et respectant toutes les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du ministère de la santé.

Ces sont des malades qui font des infections virales à germe. Il s’agit d’un germe qui peut dans certains cas donner une atteinte respiratoire sévère qui nécessite une prise en charge en unité de soins intensifs ou en réanimation. Les personnes atteintes vont nécessiter de la réanimation respiratoire lourde avec des moyens lourds, avec une venti­lation artificielle, une réanimation car­dio artificielle et une prise en charge des défaillances des différents organes.

2- Est-ce que c’est le même pro­tocole qui est appliqué pour tous les cas ?

C’est le même protocole que nous appliquons pour tous les cas qui ont la même symptomatologie, et ça va se dif­férencier en fonction des facteurs qui peuvent se surajouter. Il est question de malades que nous avons l’habitude de prendre en charge pour d’autres causes, mais cette fois-ci c’est un microbe. Il y a, en effet, beaucoup d’autres maladies de ce genre qui peuvent être causées par d’autres microbes, mais là c’est le microbe qui fait l’objet d’une épidémie à l’échelle mondiale.

3- Pour ce qui est de la réani­mation, est-ce que tout est mis en place au CHU pour accueillir les cas Covid-19 les plus complexes ?

Tout à fait. Et cela été mis en place depuis longtemps. Nous nous sommes préparés depuis bien longtemps pour pouvoir prendre en charge un maxi­mum de malades qui pourraient avoir besoin de réanimation. Et surtout les cas les plus complexes.

4- Est-ce que le personnel médical et paramédical est sen­sibilisé aux risques de cette pandémie?

Le personnel médical est très sensibilisé et nous continuons à le sensibiliser pour prendre le maximum de précautions, pour pouvoir soigner dans de bonnes conditions ce genre de malades, sans prendre de risque d’être infecté, parce qu’il faut préserver le personnel médical pour mieux soigner les malades.

5- Quel message adressez-vous à la population ?

C’est un message simple. Moins il y a de malades à l’hôpital, mieux nous pouvons nous occuper de ce genre de malades, moins il y aura de morts. Donc, pour avoir moins de malades le seul conseil important primordial est : restez chez-vous. C’est très simple, en restant chez soi, on ne va pas contami­ner les autres et on ne risque pas d’être contaminé pour ne pas venir à l’hôpi­tal, pour que nous puissions nous occu­per de façon qualitative et correctement des malades atteints du virus.

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