Volte-face de l’AEPM: L’enseignement… primé

La volte-face de l’Alliance de l’enseignement privé au Maroc (AEPM), en passant du statut de demandeur d’aide au gouvernement, juste après la création du Fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie du Coronavirus, à la position de donateur au même fonds, interpelle.

En fait, l’Alliance a formulé sa demande au chef de l’Exécutif, en arguant que le secteur serait fortement impacté par les répercussions négatives de la propagation du virus. Cette décision a été prise juste après la décision gouvernementale de fermeture des écoles et l’annonce de la création par le souverain du Fondsspécial dédié à la gestion de la pandémie du Coronavirus.

C’est dire qu’il n’y avait ni étude, ni recul, ni analyse de la situation avant d’adresser la demande en question au chef de l’Exécutif, alors que le pays est en pleine guerre contre la pandémie. Et dès que l’Alliance s’est retrouvée «hors-jeu», hors de l’unanimisme de l’élan national pour combattre la pandémie, elle s’est résolue à apporter sa contribution de deux millions de dirhams de son compte bancaire pour alimenter le même Fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie du Coronavirus.

Dans un communiqué rendu public suite à ce don, l’Alliance a fait timidement allusion au message qu’elle avait adressé aux responsables publics pour demander du soutien en cette période de pandémie et qui avait suscité une vive réaction sur les réseaux sociaux. Une attitude pour le moins embarrassante et qui dénote de la situation du secteur de l’enseignement privé au Maroc, déjà en proie à des critiques de l’opinion publique.En fait, personne n’ignore que le secteur, déjà soutenu par les pouvoirs publics, est on ne peut plus rentable. La majorité des enseignants provient du public que le secteur rémunère selon les vacations sans aucune prise en charge social.

D’ailleurs, l’AEPM s’était fortement opposée à une précédente décision du ministère de l’éducation nationale d’interdire les enseignants du public d’exercer dans le secteur privé en tant que vacataires. Par cette politique, l’AEPM ne contribue-t-elle pas à l’affaiblissement de l’école public?

Par cette politique, l’AEPM n’est-elle pas en train d’engranger des bénéfices au détriment de l’école publique ? Ce sont ces questions et bien d’autres que des internautes ont soulevées sur les réseaux sociaux juste après la demande d’aide formulée par l’AEPM au gouvernement pour bénéficier du Fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie du Coronavirus.

Ce Fonds, rappelle-t-on, créé sur instruction royale et doté d’une enveloppe de 10 milliards de dirhams,  est réservé, essentiellement à la prise en charge des dépenses de mise à niveau du dispositif médical, en termes d’infrastructures adaptées et de moyens supplémentaires à acquérir, dans l’urgence, pour traiter dans de bonnes conditions les personnes qui seraient atteintes par le virus.

Il est également dédié au soutien de l’économie nationale pour faire face aux chocs induits par cette pandémie à travers des mesures qui seront proposées par le Comité de Veille Economique, en vue d’atténuer, notamment, les impacts sur le plan social.

B. Amenzou

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