«Masrah net»… des spectacles à suivre en direct depuis son salon

Il n’y a pas mieux que l’art pour sortir de la routine et de l’ennui du confinement. En ces temps durs, le jeune comédien Abdelfattah Achik a opté pour le réseau social «facebook» pour lancer sa nouvelle expérience théâtrale, «Masrah net» (théâtre net).

Sur cette plateforme, l’artiste y donne des spectacles en direct  suivis par un débat avec son public virtuel.

«J’ai profité du confinement pour lancer cette expérience théâtrale en abordant des sujets liés à la situation que nous vivons ces temps-ci. Pour ce faire, j’ai commencé à  diffuser des pièces de théâtre courtes de 5 à 7 minutes qui sont suivies par un débat», a affirmé le jeune comédien dans une déclaration à Al bayane.

Ces pièces de théâtre, dit-il, permettent au public virtuel d’interagir et participer aux divers échanges autour des  thématiques toujours d’actualité abordées par l’intermédiaire des  pièces jouées.

En outre, cette pratique théâtrale nous fait penser au théâtre-forum qui a connu un véritable essor dans les années 60. Une méthode qui a été mise bel et bien  par l’homme des planches brésilien, Augusto Boal.

Pour Abdelfattah Achik, le but de cette initiative «est de faire sortir les gens de cette psychose générale». «Masrah net» est également une fenêtre pour s’évader afin de sortir de la routine quotidienne du confinement, a-t-il souligné.

Et d’ajouter : «C’est une manière d’affirmer la présence de l’artiste en ces temps durs  pour accomplir sa tâche dans la société et apporter sa pièce à l’édifice.

Jusqu’à présent, le comédien a présenté plusieurs prestations théâtrales en live dont «Angoisse», «Couloir » et bien d’autres.

 «D’abord, je travaille sur l’idée mais les dialogues et les répliques sont souvent improvisés. A vrai dire, le direct nous permet de se focaliser davantage sur l’espace et le comédien», a-t-il fait savoir.

Ainsi, chaque minuit, le public virtuel de Achik se réunit pour découvrir une nouvelle pièce mais aussi pour participer au débat. «Je filme à partir de chez moi afin de créer de nouveaux espaces éventuels», a-t-il ajouté.

Dans l’expérience de Achik, explique le scénographe, Tarik Ribh, on trouve plusieurs références puisées dans les théâtres mondiaux dont le théâtre-forum et le théâtre-débat. Selon lui toujours, ce sont des initiatives simples mais qui sont très imposantes à l’image des autres spectacles qui se jouent dans les salles de spectacle. Car, dit-il, elles attirent entre 300 et 400 personnes ou plus qui se réunissent autour d’un live.

La culture à l’heure du Covid-19…

Pour le jeune scénographe, la culture doit être omniprésente peu importe les conditions. En d’autres termes,  la société a besoin plus que jamais de la culture et de l’art notamment en ces moments difficiles. «Aujourd’hui, les artistes doivent jouer pleinement leur rôle dans la sensibilisation, le divertissement, l’éducation et le partage des idées en ses moments de crise», a-t-il affirmé. Et d’ajouter: «On essaie de trouver de nouveaux moyens pour communiquer et  transmettre nos lettres de noblesse par l’entremise des réseaux sociaux ainsi que les différentes plateformes digitales».

Mohamed Nait Youssef

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