Un député français d’origine marocaine saisit la justice

Un député français d’origine marocaine a saisi la justice française aux fins de poursuivre les auteurs des propos «injurieux» et «discriminatoires» à l’encontre de l’Afrique et des Africains sur la chaîne LCI.

Mercredi, deux médecins français, Jean-Paul Mira, de l’hôpital Cochin de Paris, et Camille Locht de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), avaient proposé de procéder à des tests vaccinaux contre le Coronavirus «en Afrique, où il n’y a pas de masques, pas de traitement, pas de réanimation» et où les personnes sont «hautement exposées».

Face à ces propos choquants, M’jid El Guerrab, député de la 9e circonscription des Français établis à l’étranger a saisi, en sa qualité de député de la nation, élu au Maghreb et en Afrique de l’Ouest, par l’intermédiaire de ses conseils Maîtres Michaël Bendavid et Margaux Durand-Poincloux, le procureur de la République de Paris, sur le fondement de l’article 40 du code de procédure pénale, «aux fins de voir poursuivre ces propos choquants».

Le message de ces propos est «clair» : «testons sur les africains et si aucun drame ne survient, distribuons aux européens». «Il s’agit là d’une invitation, voire d’une exhortation, à un traitement différencié en fonction de l’origine», s’insurge le député français d’origine marocaine, dans un communiqué transmis à la MAP. «Un tel message n’est pas seulement moralement intolérable: il constitue un délit réprimé par la loi», ajoute-t-il.

Les propos proférés sur LCI «sont à la fois injurieux et discriminatoires, et caractérisent deux délits à caractère racial prévus par la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse», affirme lM’Jid El Guerrab. Le premier délit relève de l’injure publique envers des personnes à raison de leur origine, en l’occurrence la population africaine. «Les propos en question renferment en effet des «termes de mépris» (article 29 de la loi) à l’égard de cette population», explique-t-il.

«L’essence même des tests de produits médicaux est d’identifier les éventuels risques qui leurs sont associés. C’est mépriser la population africaine que d’affirmer qu’elle devrait supporter par priorité ces risques – a fortiori au prétexte que les peuples concernés sont déjà en situation de risque sanitaire accru, faute de moyens», s’indigne le député français.

Le second délit relève de «la provocation à la discrimination à l’égard du même groupe de personne (article 23 de la loi), puisque les propos invitent à déterminer les personnes testées en fonction d’un critère primordial: son origine géographique», poursuit M’Jid El Guerrab, pour qui «ces propos sont d’autant plus choquants et malvenus qu’à cette heure l’Afrique est encore relativement épargnée par la pandémie, à la différence de l’Europe qui en constitue l’épicentre».

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