Sortir des ornières!

«Il faut savoir mettre fin à la guerre», dit-on fréquemment, dans le jargon martial. L’humanité est bel et bien en guerre, sans arme ni feu, mais ce sont des milliers qui succombent, chaque jour.

Une guerre où l’ennemi est commun et invisible, tandis que, l’autre camp, est pluriel et indivisible. Enfin, une guerre homicide dont le triomphe de l’humanité tarde à venir, alors que celle-ci célèbre, sans éclat, en ces temps-ci, le 75ème anniversaire de sa victoire contre le nazisme.

En fait, c’est encore la science qui pourra vaincre l’ennemi, par le vaccin, comme ce fut le cas des grandes épidémies. En attendant, le monde fait usage des mesures préventives et restrictives pour cerner la propagation du virus et atténuer son désastre. Aujourd’hui, après plus de cinq longs mois de son apparition, la pandémie continue à causer des ravages, un peu partout sur la planète.

Certes, la nature ravive et se ressource, profitant de l’arrêt des émissions polluantes et respirant à pleins poumons, l’air pur et la rosée  limpide de l’aube. L’écologie refait sa mue, au grand bonheur de l’homme qui se bat pour sa survie. Mais, le salut de l’humanité au sein de son refuge qu’est la terre, tâtonne encore sous l’épée de Damoclès.

A l’instar de ses homologues, le Maroc se débat, non sans peine, pour sauver sa population. Il y va par ses propres moyens qui, jusqu’ici, sont efficients, quoique l’endémie soit toujours dans les parages. Il y a mis du cœur et du métier, sans répit, tout en procédant par dextérité durant les phases de la lutte contre la crise virale.

A présent, il s’ingénie à y mettre un terme, car il n’est pas sans savoir qu’une farouche  crise l’attend au tournant. Celle de la refonte de son économie, cruellement amoindrie ! La seconde étape de son combat qu’on appelle communément le déconfinement, s’avère à la fois ardue et stressante. Il est bien vrai que notre pays a su gérer, tant bien que mal, la première manche et s’en est sorti avec des rémissions de plus en plus, évidentes et des décès presque insignifiants.

Cependant, le taux de contamination a du mal à chuter et la profusion des foyers éclate, à tout moment. Faut-il prétendre que le mal est totalement maîtrisé, à la lumière de ses donnes au quotidien ? Nul n’ose affirmer qu’on est réellement certain de pouvoir lever l’état d’urgence!

La date prévue pour cette levée est imminente, mais il semble bien qu’on est loin d’être prêt à s’y soumettre. Il est bien clair que l’effort titanesque que notre pays a déployé, sans relâche pendant plus de deux mois, finira par s’user et tendra à s’émousser, à la longue.

Il n’en demeure pas moins clair que tous les citoyens, jusqu’ici, plus au moins, respectueux des directives des pouvoirs publics, ont l’impression d’avoir le tournis et finalement, de se montrer plus récalcitrants vis-à-vis des instructions jugées drastiques. Le Maroc devrait donc prendre une sage et franche décision, sans atermoyer, car tout attentisme ne serait que préjudiciable.

Un plan minutieusement étudié et élaboré en vue de fausser compagnie au confinement dans la progressivité, serait de nature à maintenir la confiance et la stabilité. Il ne s’agirait jamais de se précipiter ni de prendre des risques, mais de finir la guerre avec doigté et méthode.

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