Assurer la continuité des services dans le respect des règles de sécurité

Reprise des activités hospitalières hors-Covid

Ouardirhi Abdelaziz

Une crise sanitaire majeure

Faire face à la crise sanitaire majeure que connaît notre pays, n’est pas aisée comme peuvent le croire de nombreuses personnes. C’est toute une logistique : il requiert non seulement du capital humain conséquent, technique mais aussi financier. C’est également un système organisationnel adapté à la crise sanitaire, une planification des différentes actions à entreprendre heure par heure, jour par jour, et un système d’évaluation quotidien.

Outre ce qui précède, c’est aussi la création d’un comité de veille covid-19. Au niveau du ministère de la Santé, ce comité travaille sur des mesures organisationnelles destinées à faire face à des situations sanitaires complexes comme le cas échéant avec la Covid-19. La  coordination des services, l’organisation des soins, avoir plus de lits, la prises en charge des patients et réquisition des personnels médicaux et infirmiers hospitaliers doivent être des piliers fondamentaux pour mener à bien les différentes prérogatives.

Depuis plus de deux mois, plusieurs établissements hospitaliers se sont réorganisés en ce sens. Ce qui sans doute a permis dès les premiers jours de cette épidémie au Maroc de mobiliser près de 970 lits pour les malades éventuellement infectés du nouveau coronavirus et 250 lits dans les différents services de réanimation pour les cas graves.

Sortir de cette crise sanitaire

Parallèlement à cette décision, les opérations non-urgentes ont été reportées. Il en est de même pour les hospitalisations en  médecine  de certaines pathologies chroniques, des examens biologiques, radiologiques ou dans des services ORL ou d’ophtalmologie. Ceci dit, les services d’urgences hospitaliers ont continué leur travail.

Les personnels soignants de ces différents services ont pu être libérés et redéployés pour faire face à l’afflux de malades atteints de covid-19.

Mais cela pose la question de l’accès aux soins pour les autres malades.

Actuellement, la situation ne cesse de s’améliorer de jour en jour,  nonobstant quelques poches de contamination par la covid au sein de nombreuses familles,  ou de travailleurs d’unités de production, qui ne respectent pas les consignes de protection et de prévention.

Nos hôpitaux ne sont pas débordés, notre pays a su très bien gérer cette crise sanitaire, grâce aux différents intervenants (sûreté nationale, gendarmerie Royale, forces auxiliaires, protection civile,  autorités locales…).

Il n’y a rien à dire du point de vue organisationnel. Il est à rappeler que d’autres éléments ont  joué en faveur du pays depuis la crise sanitaire imposée par la Covid-19. Le nouvel hôpital doté de 700 lits entièrement équipé, la capacité litière des lits de réanimation et les respirateurs en très grand nombre illustre ce qui suit.

C’est aussi les hôpitaux de campagne des forces armées royales, avec tout le personnel (médecins – infirmiers), et  bien entendu les structures hospitalières publiques avec toutes les équipes formées et compétentes auxquelles on ne cessera jamais de rendre hommage.

Dans le même registre, on note avec satisfaction notre capacité actuelle pour dépister le plus grand nombre possible de citoyens, grâce aux nombreux kits de diagnostic du covid-19. On peut même dire que nous sommes en mesure de monter en puissance si nécessaire.

Dans cette crise sanitaire majeure, nous avons beaucoup appris avec humilité et notre pays grâce aux orientations éclairées de sa Majesté le Roi Mohamed VI, le Maroc a su gérer cette crise sanitaire depuis son début avec beaucoup de clairvoyance, de rapidité et de sérénité.

Nous souhaitons tous une sortie de crise décomplexée aussi bien sur le plan économiques que social. Nous devons dans ce contexte éviter la précipitation. La sortie de crise doit se faire sans prendre de risques inconsidérés pour la population, faute de quoi, nous pourrions le regretter. Il n’est pas de trop que de rappeler ici sur ces colonnes cette réalité.

Répondre aux attentes des malades non covid-19

Aujourd’hui, à la lumière de tous ces éléments , et  grâce aux efforts considérables,  consentis par notre pays pour faire face à l’épidémie de coronavirus, au dévouement, à l’altruisme, des professionnels de santé qui étaient en première ligne depuis le début de la crise sanitaire, nous constatons que cette épidémie s’affaiblit de jour en jour.

Le constat est fait par le ministère de la santé qui se réjouit, ne cache pas sa satisfaction et qui loue les actions de tous les professionnels de santé.

Comme nous le constatons depuis quelques jours, plusieurs régions du Maroc passent au vert : on note qu’il y a zéro cas de covid-19.

Ce constat permettra  en toute bonne logique d’envisager une reprise progressivedes différentes activités hospitalières. En effet, il serait appréciable et estimable pour l’ensemble de nos hôpitaux, de reprendre les prestations médicales et chirurgicales, afin de répondre aux besoins de prise en charge de patients atteints de pathologies non covid-19.

Une reprise progressive des activités

L’évolution de l’incidence des nouvelles infections et du nombre d’hospitalisations que nous présente  chaque jour le ministère de la santé lors des points de presse covid-19, nous montre les effets bénéfiques des mesures en place. Tout est désormais clair, le Maroc a su aplatir la courbe des personnes infectées et des malades hospitalisés, et celle des décès.

Par conséquent, il est dans l’intérêt de toutes nos structures hospitalières, des missions qui sont les leurs, et de la continuité des soins qui est un fondement essentiel du service public, que chaque patient puisse accéder aujourd’hui aux soins dont il a besoin.

Pour notre part, nous avons pris des contacts avec de nombreux médecins, de différentes spécialités, qui jusque-là étaient mobilisés pour la covid-19. Tous  sont prêts à reprendre  leurs activités normales et le plus vite que possible. Cela fait plus de deux mois que plusieurs spécialistes en chirurgie n’ont pas opéré, à l’exception des cas urgents.

Il est temps que cette activité reprenne, mais il n’est pas de trop de rappeler que tout n’est pas fini, que nous devons tous faire très attention dans l’application des mesures barrières et de distanciation.

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